La température bien que fraîche était belle en cette matinée du mois de mai. Les oiseaux étaient ressortis et nous assuraient un orchestre bien vêtu et assorti. Je marchais doucement au creux de ces pierres recouvertes il y a encore trop peu de temps par une mince couche de glace et une épaisse traînée de neige. J’inspirai et profitai de l’air frais et sain qui entrait au plus profond de mes organes respiratoires. J’étais bien. Toutefois, une chose était là pour gâcher ma journée : cette fichue thérapie que j’essayais d’éviter à tout prix. J’avais demandé à changer de thérapeute –encore une fois-. La dernière n’arrêtait pas de me dire que justement, le fait que j’avais horreur de cette thérapie venait directement confirmer que je souffrais du symptôme post-traumatique et… etc., je n’écoutais pas vraiment le reste… peut-être aurais-je dû, pourtant.

J’entrai dans le bâtiment et je me glissai dans l’ascenseur qui se dirigeait vers le quatrième étage. Celui-ci était déjà pas mal rempli : un enfant avec le nez en sang, sa mère et ce qui devait être le fautif ou encore, son frère, un homme de la construction un peu mal en point et une personne que je préférais ne pas approcher… point de vue hygiène, pauvre dame!

Je sortis finalement de cet ascenseur qui finirait sûrement par devenir un bain d’odeurs et de sang… génial. Je me dirigeai vers la secrétaire, un stéréotype en soit : les lunettes sur le bout du nez, un air apaisant et un léger sourire, tout chez cette femme d’âge mû…

Et je fus surpris. Je me retrouvai en fait devant une jeune femme, une lime à ongles à la main, un chewing gum dans l’autre, le téléphone portable sur l’épaule, un rire niais et  des cheveux en chignon à moitié fait au tout dessus de sa tête.

Je me posai devant elle. Sans rien me demander, elle se leva de sa chaise et me poussa vers un bureau.

-Beaux abdos, me dit-elle en me faisant un clin d’œil et en refermant la porte.

Je restai quelques secondes ébahis. Puis, je me décidai à m’assoir dans le fauteuil le plus près de la grande baie vitrée. La vue sur le campus était époustouflante. Je tentais de rester serein. Je faisais dos à la porte. 

Celle-ci grinça…

-Alors, bonjour M. Dawn. Je serai votre nouveau thérapeute.