Me voilà entrain de marché dans le centre ville, je venais de l'UE. Il fait beau, une splendide matinée d'hiver. Le sol est recouvert d'une épaisse couche de neige, le paysage est devenu magnifique depuis quelque temps. Ici, les températures sont négatives donc on est obligé de se couvrir si on ne veut pas tomber malade. Je suis vêtu d'un pantalon, un pull assez épais, un manteau long puis une bonne paire de chaussure. Pas grand monde dans les rues, donc quand on marche on y voit nos traces de pas.

Je passe devant plusieurs magasins, de même pour les cafés ils sont tous pratiquement vide. Tout le monde travail, ou ils sont tous en cours quand à moi j'ai des heures de permanence donc du temps libre. En ce moment je ne vois personne, je préfère la compagnie de la solitude que celle des autres personnes. Une bonne balade me fera surement du bien, pensé à autre chose, se vider la tête c'est ce que je recherche en ce moment.

Au bout d'un moment, je décide de faire une petite pause et plus précisément dans un café. M'installe près de la fenêtre, et commande un chocolat chaud au serveur qui est venu me voir. Il me l'apporte et vient délicatement posé mes mains autours de la tasse qui me réchauffe même si au niveau des mains pour le moment il me brûle.

   


Je renfile rapidement mes chaussures. Après ce moment de détente, va bien falloir que je bosse. C'est pas en grattant les cordes de ma guitare - que je range correctement dans un coin de la chambre pour ne pas l'abîmer - que j'vais réussir mes exams. J'ai un oral dans quelques jours, et si je révise pas, j'vais me récher lamentablement. Enfin, pas vraiment, j'suis pas du genre stupide, je retiens un minimum en cours sans avoir besoin de me replonger dans les notes. Mais euh. On va dire que. On se laisse facilement distraire en Histoire. Me regardez pas comme ça, ça arrive à tout le monde. Et j'suis parfaitement sûre que je suis pas la seule dans ce cas là. Malheureusement. Donc bref, tout ça pour dire que j'ai besoin de relire deux trois trucs, au moins. Et puis même pour voir un peu tout ce que j'ai retenu. ... Ok.

   J'enfile mon blouson, attrape mon sacs et mes cahiers avant de sortir de la chambre, refermant la porte derrière moi. En parlant de ça, ça fait super longtemps que j'ai pas croisé Spence, et j'dois dire que ça manque. En plus, elle était vraiment pas bien, en fin d'année dernière, vu que son copain l'avait lâchée. Donc j'aimerais bien savoir si ça va mieux aujourd'hui. Faut que je lui envoie un message, un de ces quatre, pour prendre de ses nouvelles. J'espère qu'elle a réussi à se lâcher pendant les vacances, qu'elle s'est amusée sans penser à son grand brun. Son BBT, comme elle dit. Et puis bon, faut avouer qu'on a des tonnes de choses à se dire. J'ai pas vraiment d'ami proche comme elle. Vous allez me dire, y a Foster Junior. Mais j'peux pas parler de tout avec Eliott. C'est un de mes meilleurs amis, mais bon. J'lui ai pas parlé de Louis, par exemple, quand notre relation s'est terminée. Tout simplement parce qu'Eli aimait vraiment pas Louis. J'ai jamais su pourquoi. Enfin, ai-je une fois seulement essayé de savoir ?

   Je descends les escaliers et marche dans la cour jusqu'à atteindre la sortie. Inutile de prendre la voiture pour faire moins d'1km. C'est comme ça qu'les gens ils deviennent énormes, ils prendraient leur voiture pour aller pisser. C'est déprimant. Donc où vais-je ? Effectivement, c'est la question que vous vous posez tous. J'vais bosser au chaud, avec un bon latte. Dans un café qu'y a pas très loin, la majeure partie de leurs clients sont les étudiants d'Enamor. Donc dans l'ensemble, même quand y a du monde, c'est plutôt calme. C'est parfait pour réviser. En plus, le bonhomme et la dame qui tiennent ça sont hyper sympas, donc ça ne gâche rien.

   Entrant dans le café, je vais commander un bon latte macchiato - j'suis pas fana de café, donc plus y a de lait, mieux c'est - et vais m'installer à une table près de la fenêtre, derrière une rousse. Elle me dit vaguement quelque chose. Elle doit sûrement être à l'UE, elle aussi. J'arrive pas à un mettre un nom sur son visage mais je suis sûre qu'elle a été affichée au panneau, une fois. Quand je sais plus, mais ça me dit quelque chose. Bref. J'étale mes cahiers et mes livres sur ma table, et le bonhomme vient me porter ma commande. Je m'apprête à écrire, lorsque. Je remarque que j'ai pas de stylo. Quelle con. Je rattrape mon sac, que j'avais posé par terre pour fouiller à l'intérieur. Un stylo, n'importe quelle couleur, même rose, ça m'irait. Même couleur licorne bordel. Je suis à deux doigts de renverser mon sac, pour faire place nette, mais j'me retiens. ça ferait légèrement tache on va dire. Je souffle, pestant intérieurement contre moi-même. J'ai toujours un stylo d'habitude, mais j'ai dû le - ok. J'm'en suis servie tout à l'heure pour noter des accords. J'ai pas dû le ranger. Quelle bouffonne, mais quelle bouffonne. Je souffle. Bon. Comment j'fais moi maintenant. Je me redresse, puis me retourne, pour faire face au dos de la rousse.

- Euh, excuse-moi, mais est-ce que t'aurais un stylo s'il te plait ? je demande avec un sourire une fois qu'elle est retournée.

Elle va me prendre pour une pauvre conne, qui prend ses livres pour bosser, mais pas un seul crayon. Bien. Bien. Quelle débile tsuh.

Une charmante jeune femme est entrée dans le café, elle venait de passé commande auprès du serveur. Il n’est pas si mal que ça mais, ça ne change rien de ce que je peux penser pour une autre personne. Je pense que si j’étais au courant de ce qu’il fait et surtout de son secret rien ne serait plus pareil. Il vaut mieux pour lui que personne ne le sache même pas moi. Bref, je reviens sur la brunette qui vient de rentré. Je l’a connais, elle est à l’UE. Apparemment elle se nomme Robyn, après il ne faut pas m’en demander de plus, je lui ais jamais adresser la parole. A vrai dire, je ne parle pas à grand monde. Les personnes avec qui je parle sont… ou plutôt est Owen. C’est le seul, j’ai tellement de parler aux autres. Peur du jugement, peur de leurs regards, critiques peur de beaucoup de chose. Une phrase, une parole, un mot, un sourire, le tout venant d’une personne autre qu’Owen.

- Euh, excuse-moi, mais est-ce que t'aurais un stylo s'il te plait ?

Je relâche mon chocolat que je tenais avec une main ferme. Me retourne vers celle-ci pour lui répondre surtout par politesse. Malgré mon appréhension avec les autres, je lui réponds avec un léger sourire, très timide.

-Oui… Euh laisse moi chercher.

Me retournant de nouveau vers ma table, j’attrape mon sac que j’avais posé près de moi. Fouillant dedans, sans trop y mettre le bazzart, parce que malgré ça je suis assez maniaque. Tout dois être rangé correctement, chaque chose à sa place et puis des objets bien rangé ce retrouve plus facilement. Ah bah voilà, j’attrape un stylo je crois qu’il écrit bleu turquoise. Et me retourne vers la demoiselle.

-Tiens voilà !

Et en revenant vers ma tasse, je bouscule la table. Mon chocolat se reverse et coule jusqu’à moi. Mon pantalon est souillé par mon chocolat que je venais de faire tomber. D’une voix fine, je me parle toute seule.

-Oh merde…

Dégouter par ma maladresse, et surtout rebuter d’avoir taché un de mes rares pantalons. Je soupire.

La jeune femme repose sa tasse puis se tourne vers moi pour me répondre. Elle a l'air un peu timide. Enfin en même temps j'la dérange alors bon. Elle se retourne pour attraper son sac et fouiller à l'intérieur, ressortant peu de temps après un stylo. Ok, j'crois que son sac à main est bien mieux rangé que le mien hu. Je suis pas particulièrement bordélique, au contraire, j'aime bien que tout soit un minimum en ordre, mais pour le sac c'est pas la même. A vrai dire, je le range souvent, parce qu'il a la fâcheuse tendance à se foutre en bordel. J'fais attention pourtant, vraiment, j'essaie de tout laisser à sa place, mais y a toujours un putain de souk. Je sais pas comment ça se fait. Ca doit être le sac qui s'auto-bordélise en fait. Ou alors c'est une sorte de loi, de truc qui s'applique à tous les sacs à main, à toutes les filles. Ouais, j'suis sûre que c'est ça.

"Tiens voilà !" me dit-elle en me tendant le crayon.

Je la remercie et lui adresse un sourire avant de me tourner de nouveau vers ma table, mes livres, mes notes, et mes cahiers. Je souffle un grand coup, tendant la main vers mon latte pour en avaler une ou deux gorgées avant de commencer à me plonger dans mes cours. Histoire. J'tiens à vous dire que si je ne retiens pas, et ou ne note pas, c'est pas parce que je sèche. Non. Je ne sèche jamais. Enfin presque jamais. Ca arrive à tout le monde après tout. C'pas la neige qui tombe dehors qui m'émerveille non plus. C'pas mon téléphone qui vibre toutes les cinq minutes. C'pas ma voisine de table qui ferme pas sa gueule. Non. Comme la moitié de la population féminine et non d'Enamor, la distraction se trouve devant le tableau. Monsieur White. Ce mec il a un putain de pouvoir. T'es tellement captivé par ce qui sort de sa bouche - ou sa bouche elle-même - que tu prends pas le temps de noter. Fâcheux n'est-ce pas hef.

"Oh merde..." souffle la fille derrière moi.

Je me retourne une nouvelle fois vers la rousse, reposant stylo et latte pour regarder discrètement ce qu'il se passe. La curiosité est un vilain défaut, mais là ça peut aider on va dire. Effectivement, la demoiselle a bousculé sa tasse, et le chocolat a pas décidé de rester dedans, apparemment. La gravité, les amis. Et la malheureusement la magie du saint esprit a pas voulu opérer. En tout cas, pour le chocolat, parce que j'ai un vieux jogging dans mon sac. Parce que ça peut toujours servir. Certes si tu te taches ou quoi et qu'à ce moment-là tu portais une jupe et des talons, le jogg et les talons c'est plutôt original. Et ça pas à tout le monde. Mais peu importe, c'est toujours bien pratique n'empêche.

J'attrape mon sac et jette un coup d'oeil à l'intérieur pour vérifier que le fameux jogging y est toujours. Ce serait con de lui proposer un truc que j'ai pas, ça la foutrait mal on va dire. Ceci fait, je me tourne de nouveau vers la rouquine - dont je ne connais toujours pas le prénom d'ailleurs, et ça devient handicapant.

- Hum, j'crois pouvoir t'aider à mon tour, je fais, en lui désignant d'un discret mouvement du menton les toilettes.

Il devrait être à sa taille, à quelque chose près. Elle doit faire la même taille que moi - un peu plus grande peut-être - et elle est pas bien épaisse, et je ne le suis pas non plus. Donc ça devrait rentrer comme. Comme. Ouais j'vais pas vous sortir mon expression efh. Disons comme un oiseau dans une cage à oiseau. Naze. Bref. Je me lève, attrape mon sac, lançant un regard au monsieur du bar, histoire qu'il jette un oeil sur nos affaires, j'ai pas envie de me faire carotter mes feuilles de cours quand même, et finis par me diriger vers les toilettes.