Messages : 465 Date d'inscription : 11/11/2014 Age : 30 Année/études : 3ème année de psycho
Sujet: - Ordure tu es, ordure tu resteras. Sam 13 Juin - 19:52
la peau du pantin "Faisons connaissance."
Personne ne pourrait comprendre ce que ça fait d'être le valet de S. Quelle agréable et monstrueuse torture psychologique peut être affligée quotidiennement. Le mélange constant de culpabilité et de plaisir ultime. Je me suis fait des amis, j'ai appris à les connaitre, puis je les ai trahis sans qu'ils ne réalisent que j'étais la cause de leur horrible face sur le tableau d'affichage. J'ai également été responsable de quelques morts. Et le pire dans tout ça, c'est que j'adore ma vie. Je l'adore, et puis je la déteste, avant de la chérir à nouveau. Je suis constamment tourmenté par cette double vie, ces doubles émotions. J'ai pris le plus malin plaisir à faire apparaitre au grand jour le véritable visage de cette trainée qu'était Meredith. Et quand elle s'est suicidée, j'étais ravi. Et puis j'ai culpabilisé. J'ai réalisé que j'étais sûrement un monstre. Mais cette réflexion était encore plus jouissive que le suicide en lui-même. C'était un cercle vicieux, en fait. Un cercle vicieux que j'aimais autant que je le haïssais. Alors, trop balancé entre ces deux sentiments, j'ai finalement calmé le jeu un temps.
Et puis ça a recommencé. Pas plus tard qu'aujourd'hui, quand j'ai reçu un nouveau message de la part de S. Elle me demandait ce que je savais sur Lola qui, à ce jour, est sans conteste l'une de mes meilleures amies à l'UE. Je ne sais même pas pourquoi j'ai caché aussi longtemps la vérité à S, ni pourquoi j'ai autant cherché à défendre le secret de mon amie. J'étais sûrement trop aveuglé par l'amitié qui nous liait, elle et moi. Quelles belles conneries. Maintenant que j'ai tout dévoilé à la Dame du Tableau, je me sens plus léger que jamais, et j'arbore un large sourire en permanence. Faut croire que j'aime répandre le mal. Elle m'a pourri jusqu'à la moelle, cette S. Mais j'adore ce qu'elle a fait de moi. J'adore le fait que personne ne se retourne sur moi dans les couloirs, que mes connaissances ici me parlent et s'amusent avec moi sans se rendre compte qu'au fond, je suis la pire pourriture de l'université. La vermine incognito. La main de fer dans un gant de velours. Bientôt, la rouquine sera, à son tour, affichée sur le tableau. Et à nouveau, je serai dans l'obligation de la consoler doucement, alors qu'en mon plus fort intérieur, je jubilerai jusqu'à n'en plus pouvoir.