«  Keith non ! » mais il se fit tuer comme toutes les autres fois, sous mes yeux. J’avais beau lutter dans mon sommeil, mon père les tuait tous, un par un, sans aucun remords. Et là je savais que c’était mon tour. Je baissai les yeux sur le corps de Keith, vaincue. Comment lui résister ? C’est lui qui avait l’arme, pas moi. Jamais je ne pourrais lui tenir tête. Soudain, il se produisit une anomalie dans ce rêve systématique : alors que normalement mon père devait me mettre son pistolet sur la tempe et tirer, une ombre se glissa entre mon père et moi. Je relevai la tête et ce que je vis alors me remplis de deux sentiments bien d’instinct : d’espoir et de peur. Car, en effet, la personne qui se tenait entre mon père et moi n’était autre que Christian. Il c’était collé dos à moi et reculait avec moi dans son dos en défiant mon père du regard. Je ne savais pas comment réagir autre que de reculer moi aussi. Mon père leva son pistolet et je posai ma tête entre les omoplates de Christian, terrorisée. Non, il allait l’avoir lui aussi et la peur me paralysait complètement. Puis le coup de feu partit.

Et je me réveillai en sursaut dans mon lit, haletante. D’habitude, je me réveillai quand il me collait se pistolet contre la tempe et me tirait dessus mais là… Non, voir Christian mort m’aurais été trop insupportable.  Déjà que je redoute tout le temps le moment de la mort de Keith, mais là non, c’est encore plus horrible. Rien que d’imaginer Christian mort sur le sol, j’étouffais. Je sortis de mon lit et me dirigeai vers la salle de bain pour me passer un coup d’eau sur le visage. L’eau fraiche me fit du bien et réveilla tous mes sens. Mais en me regardant dans le miroir, je vis que j’étais toujours à bout de souffle et terrorisée. Pourquoi a-t-il fallu que je rencontre Christian ? Je venais de le mettre en danger contre ma volonté.

Je retournai dans ma chambre et regardai l’heure : 3h. Seulement ? Je sentis la panique monter en moi. D’habitude c’était plus vers 4h que je me réveillais. Et mes cauchemars étaient de plus en plus réels. Pour tout vous dire, j’avais réussi à sentir le parfum de Christian alors que ce n’était qu’un simple rêve. Christian… J’avais été dur avec lui la dernière fois que l’on c’était vu. A tous les coups, il m’en voulait encore d’être partie ainsi, sans aucune explication. Rien que de penser cela, je commençais à m’étouffer, j’avais de plus en plus de mal à respirer. Je pris alors un pull, le mis et sortit de ma chambre. Dans le couloir, l’air y été plus frais ce qui me fit du bien. Mais j’avais besoin d’un endroit calme pour réfléchir, aussi, je pris la direction du salon des Obsidian.

Une fois dans celui-ci, je me dirigeai vers un canapé situé près d’une fenêtre et m’assis dessus en ramenant mes genoux contre ma poitrine et en posant mes pieds sur le bord du canapé. J’étais pieds nus de toute manière alors, la banquette ne risquait rien. Puis je tournai la tête et regardai dehors. Il faisait noir mais la lune éclairait plutôt bien les environs. Ainsi je voyais clairement les autres bâtiments de ce lycée ainsi que le parc qui était plus loin au fond. Le vent soufflait à travers les grands arbres et il devait surement faire froid là dehors. Froid, comme la mort. Mes larmes vinrent à mes yeux et je les laissais couler malgré moi.

Jamais je n’aurais la force et le courage d’affronter mon père malgré toutes les résolutions que je prenais. Je savais qu’il me retrouverait ici, à Montréal, car jamais il n’abandonne, et qu’il arriverait à me ramener chez lui. J’étais bien trop faible pour lui résister. Et je savais qu’il tuerait sans le moindre scrupule toute personne s’interposant. Les visages de Keith et de Christian refirent alors surface dans mon esprit. Oh non, pas eux… Je posais alors mon visage sur mes genoux et me mit à sangloter. Je ne voulais pas qu’il leur arrive quelque chose, non, je ne voulais pas. Mais à cause de mon inconscience, je les avais tous mis en danger de mort, tous. J’enfonçais mes ongles dans la peau et laissais aller mes sentiments de colère envers mon père, de terreur à l’idée qu’il me retrouve ici, alors que je me sentais en sécurité, et de honte du fait que j’étais incapable de protéger mes amis. Trois sentiments bien distinct qui pourtant ne formait qu’un dans mon esprit. Pourquoi la vie m’avait offert un père pareil ? Qu’ai-je fais de mal ? Je n’avais nulle réponse à cette question ce qui me laissais un grand vide dans lequel les trois sentiments pouvaient s’engouffrer. Le tableau devait être bien triste à voir : une jeune fille complètement recroquevillé sur un canapé, en pleur et torturer par ses pensées et ses émotions. Pourvu que personne ne me voit ainsi. Mais j'en pouvais plus, j'étais tout simplement à bout et je ne savais plus vers qui me tourner, tout simplement, car dès que je me tournais vers quelqu'un, je le mettais en danger automatiquement. Qu'elle vie injuste !

oOoOoOo

- E-eh... ça va ?

Une voix. Elle me fit sursauter. Moi qui pensais être la seule insomniaque du bahut, et bien visiblement non. Mais je n'osais même pas relevai la tête, essayant de me faire plus petite que je ne l'étais. Cette voix, pourtant, me disait quelque chose, comme si je l'avais entendu récemment. Instinctivement, je pensais à mon père. Mais c'est débile, qu'est-ce que ferait mon père ici ? Comment aurait-il pu passer la sécurité ? Enfin, vous me direz, il est capable de tout. J'entendis des pas faisant le tour du canapé. Non, ne viens pas par ici, je t'en supplie, laisse moi seule à jamais. Mais la personne ne semblait pas savoir faire de la télépathie et encore moins lire dans les pensées, aussi elle ne s'arrêta pas.

Je le vis du coin de l’œil s'agenouiller devant et prendre doucement mon visage pour le relever face au sien. Christian. Malgré mes larmes, j'arrivai à le reconnaître. Que faisait-il là ? Il devrait dormir. Au début, ce fut de la colère qui monta en moi. Je ne voulais pas que ce soit lui, je ne voulais pas qu'il me voit ainsi, je ne voulais pas qui lui arrive le moindre mal par ma faute. Je lui avais dit en plus de m'oublier. Mais ce chevalier servant ne faisait que de s'inquiéter, c'était prévisible. Je n'eu d'autre choix que de le regarder. Même dans la pénombre, je devinais les courbes de son visage. Il m'esquissa un sourire avant de me dire :

- Pourquoi tu pleures ? Tu es plus belle quand tu souris...

Je ne sus comment prendre cette phrase. Elle se voulait amicale, gentille, mais... Il ne connaissait pas encore la phase émergé de l'iceberg qui me faisait justement pleurer. La, sur le coup, j'avais envie de le repousser, ne rien lui dire, le protéger encore une fois. Je restais persuadée que la meilleure chose à faire était qu'il n'entre pas dans ma vie, mais je crois que c'était trop tard. Rien qu'à l'idée de le repousser de nouveau comme me l'ordonnait ma raison, mon coeur se tordit de douleur. Non, je ne pouvais pas l'abandonner, je l'aimais déjà trop pour cela. Surtout qu'au fond de ses yeux, je lus une souffrance qu'il semblait refouler. Elle était surement due par ma faute. Qu'elle idiote je faisais ! A vouloir le protéger, je l'avais fait souffrir.

Je sentais sa main contre ma joue et cela finit par achever mon cœur. Comment avais-je pus le repousser ainsi. Je posai mes mains sur les siennes et fermait les yeux. Jamais plus je ne pourrais l'abandonner. Au plus profond de moi, je voulais rester à ses côtés, sentir sa chaleur, son odeur et me sentir en sécurité. Pourtant quelque chose attira mon attention. Le toucher sous mes mains était différent d'une main a l'autre. Sur l'un des mains de Christian je sentis une bande de tissus. Je retirai mes mains et lui prit sa main bandée, l'examinant. Effectivement, un bande en faisait tout le tour, comme si il c'était blesser. Je relevais alors la tête vers Christian et lui lançait un regard interrogateur. Puis je reposais mes yeux sur sa main et commençais à regarder aussi au niveau de ses poignets. Et c'est là que je me rendais compte que c'était bien plus grave. Ses bras étaient couverts de coupures. A la vue de toutes ces coupures plus ou moins récentes, je me mis à trembler. A quoi je pense ? Simplement a le protéger. Et comment ? En le rejetant alors que le pauvre souffre déjà assez comme cela.

Savoir qu'il souffrait plus profondément que je ne le pensais me dit soudainement culpabiliser. Je n'étais qu'une ingrate, une moins que rien. Il semblait éprouver de l'affection pour moi et moi comment je le remercie ? En le repoussant. J'étais pire que mon père. Jamais je ne pourrais me le pardonner. Je n'avais que rajouter une couche à sa souffrance alors que je pensais simplement le protéger. Mes larmes refirent surface alors que j'avais enfin réussis à les stopper et je jetais au coup de Christian, enfouissant mon visage au creux de son cou en le serrant fort contre moi. J'étais qu'une parfaite petite égoïste, rien d'autre.

- Je suis tellement désolée, arrivais-je a lui marmonner, tellement. Je n'aurais jamais dû mais... Mais... Oh Christian pardonne moi...

- T'excuses pas, Summer, c'est ma faute... j'aurais pas dû..., murmura t-il, la voix cassée.

Si bien sur que si c'est de ma faute. Au lieu de lire sa souffrance au fond de ses yeux, j'avais fait mon égoïste, comme si mes problèmes passaient avant tous les autres alors que c'était faux bien sur. L'amour ce n'est pas à sens unique, cela doit être dans les deux sens. Et si l'un des deux est capable de passer ses problèmes sous silence pour s'occuper de ceux de l'autre, l'autre doit en fait de même. Et ce n'est pas ce qui c'était passé. Et par ma faute, Christian c'était scarifié de nouveau. Car oui, c'est bien de la scarification, permettant de donner un sens réel a sa souffrance. Et je n'avais réussis à le voir ce soir la. Honte a moi ! Il ne me mérite même pas.

- Tout est ma faute... je suis désolé...

J'enlevais mon visage de son cou pour lui faire face et secoua négativement la tête. Rien n'était de sa faute. Tout était de la mienne et de mon infâme père. Je vis des larmes perler sur ses joues et je les essuyai lentement du bout du doigt. J'aimais pas le voir pleurer, je n'aimais personne voir pleurer. Comment en était-on arriver la ? Mon père. Voilà la cause de tous nos problèmes. Mon père qui hante sans cesse mes rêves, mon esprit, et qui est capable de tout et même du pire. Je n'arrivais pas à exprimer un seul mot, ma gorge étant tellement nouée. Comment lui avouer toute la vérité. Aussi baissais-je les yeux, ne pouvais plus supporter son regard tellement que je m'en voulais.

Je me défis lentement de son étreinte et m'approchais d'une fenêtre, les bras croisées contre ma poitrine. J'avais tellement honte de mon passer, des conséquences qu'il avait sur moi. Et surtout j'avais tellement peur de l'avenir. J'arriverai jamais a le lui avouer, a lui avouer que s'attacher à moi était plus que dangereux et déconseillé. Mais chaque fibre de mon être voulait être avec lui, aussi n'avais-je pas le choix, il fallait que je lui dise. Je rassemblai mon courage en regardant dehors puis je me tournai lentement vers lui, essayant de ne plus verser aucune larme et de rester le plus calme possible. Je réussis alors à lui sortir d'une toute petite voix nouée :

- J'ai quelque chose a t'avouer mais je ne sais pas comment te le dire... C'est juste trop dur pour moi car j'ai peur de ta réaction et des conséquences...

- Fais comme tu veux, murmura t-il en se mettant derrière moi. Je ne te jugerais jamais...

Il venait de se mettre derrière moi et me prit par la taille et colla sa joue contre ma tête. Son contact me rendit tout chose. J'avais envie que jamais il ne le rompe, qu'on reste ainsi jusqu'au levé du jour. Il fallait l'avouer, ce mec avait le don pour me déstabiliser. J'avais soudainement plus du tout envie de tout lui dire, de savourer le moment et de ne pas le gâcher avec mes problèmes futiles. J'avais presque envie plutôt de me retourner, de me réfugier dans ses bras et de l'embrasser. Mais je ne le fis pas. Quelque chose en moi m'en empêcha, la raison peut être.

Soudain, Christian mit fin à son contact, peut être en voyant que je ne parlais plus. Cela m'attrista un peu mais au moins, je pus reprendre mes esprits et me reconcentrer sur ce que je voulais lui dire. Mais par quoi commencer ? Je fixais un point au loin, légèrement perdue dans mes pensées. Qu'est-ce que je voulais vraiment en fait ? L'embrasser. Oui mais sinon. Rester pour toujours à ses cotés. Mais pour cela, mon père devait être mit hors d'état de nuire, sinon il s'en prendrait à lui. Et ça, je ne me le pardonnerais jamais si il lui arrivait le moindre mal. Non, jamais. Même chose pour tout mes amis. Savoir que je suis la cause de leur problème... Non, je ne veux même pas y penser.

Mais je crois que pour Christian, il était trop tard. On était bien trop proche à présent. Je dois lui dire, pour qu'il sache à quoi il s'expose en restant avec moi, en s'attachant à moi. Il faut que je lui dise... Je serrais les poings. Courage ma petit Summer, tu peux y arriver. Ce n'est que quelques mots à dire. Mais comment vas-t-il réagir face à cela ? Je n'ai pas envie qu'il ose mettre sa vie en jeu pour protéger la mienne. Je préférai mille fois qu'il me promette de se barrer si on croise un jour la route de mon père plutôt le fait qu'il me protégera toujours. Mais le connaissant, il me dira : plutôt mille fois sacrifier ma vie que de te perdre.

- Christian je... Il se pourrait que... Enfin... Mon père a déjà tué ma tante quand j'étais petite et... Actuellement, il est à ma recherche...

Avoir parler de ma tante fit revenir à la surface en accéléré les images de mon cauchemars. Je fermais les yeux, essayant de garder le contrôle de mes pensées. Mais tout ce mélangeait et n'apparut finalement que très clairement l'image du dos de Christian et le bruit du pistolet. Je portais mes mains à mes tempes en fermant les yeux. Non, non, non ! Je ne suis pas entrain de dormir alors laissez moi ! Si même maintenant mes cauchemars me hante alors je suis réveillée ! Mais l'image de Christian persistait, je n'arrivais pas à la chasser.

- Non je ne veux pas, je ne veux pas qu'il t'arrive le moindre mal par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais...

Plongée dans mes souvenirs, mes craintes et cauchemars, j'étais alors incapable de faire la différence entre le rêve et la réalité. Tout ce confondait et c'était surtout les images de mon cauchemars qui s'imposaient dans mon esprit plutôt que la réalité. Le doux visage de Christian avait été remplacé par le rude de mon père, la chaleur réconfortante du salon obsidian avait été remplacé par un appart miteux, l'appartement dans lequel j'avais grandit avec mes parents. Mon père se tenait en face de moi, à la place de Christian dans la réalité. Il me prit les poignets et m'obligea à m'asseoir. Je me débattis, essayant de lui échapper. Je ne voulais pas qu'il me touche. Mais sa prise sur moi était trop forte, aussi j'arrêtai vite de lutter. Il se mit à ma hauteur et me caressa la joue. Je fus remplis de terreur. Qu'allait-il me faire ? Non, je ne voulais pas qu'il me touche. Christian, au secours...

- Summer, calmes-toi ! Je suis là, avec toi ! Shhh, ça va aller !

La voix de Christian. Je le cherchai du regard mais ne le vit pas. Dans cette pièce, il n'y avait que mon père en face de moi, me caressant la joue. Le sang battait dans mes tempes, j'étais complètement terrorisée à l'idée que rien n'était fini, que tout allait recommencer, encore et encore, que j'étais redevenue son jouer, comme autrefois. Soudain mon père s'approcha de moi et m'embrassa. Je fus surprise sur le cou car les lèvres qui m'embrassaient n'avaient pas du tout le même touché, le même gout que celui de mon père autrefois. Pourtant elles me disaient quelque chose. Non ça ne peut que être mon père puisque c'est lui qui se tien en face de moi. Résolue à ne plus me laisser faire, je le repoussai alors violemment, en appuyant de toute mes forces sur sa poitrine.

Lorsque ses lèvres quittèrent les miennes, je restais alors haletante, regardant mon père tout étonné. Puis il se passa alors quelque chose d'étrange. Peu à peu, a force de reprendre mon souffle et de me calmer, en regardant devant moi, ce ne fut plus mon père mais Christian que je voyais face à moi. Je n'étais plus dans l'appartement mais bien dans le salon Obsidian. Et je compris alors ce que je venais de faire. L'homme qui m'avait embrassé et que j'avais repoussé n'était pas mon père, mais bel et bien Christian. Depuis le début, la personne que je prenais pour mon père, c'était lui. Je m'en voulus alors terriblement. Comment avais-je pus les confondre tous les deux ? Comment ?

En tout cas, à présent que j'étais bien réveillée, et consciente de ce que je venais de faire, je sentis un angoisse monté en moi. Il devait surement penser que je ne l'aimais pas, que je lui avais mentit sur toute la ligne, que... que... Tout ce bousculait dans ma tête. Je ne voulais pas qu'il parte, j'avais besoin de lui. Je ne sus alors quoi faire. J'essayais de lire les pensées de Christian, mais ce fut bien trop dur, je n'arrivais pas à déchiffrer son expression. Je sentis mes larmes remonter à la surface. Qu'avais-je fais ? Dites le moi ! Pourquoi il fallait toujours que mon passé vienne toujours gâché mon présent ? Pourquoi ? J'avais envie d'exploser, de laisser libre cours à mes émotions mais je ne pouvais pas, pas maintenant. Aussi ne laissais-je passer que la tristesse et mes larmes se mirent à couler toutes seules.

- Je suis désolée, je ne voulais pas... Je ne voulais pas... Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis quelques années et je trouve l'occasion de tout gâcher... Je t'en pris, ne m'abandonne pas... Je... Je...

Et j'éclatais alors en sanglot. Voila, c'était dit, je ne voulais pas qu'il m'abandonne, qu'il reste toujours avec moi et qu'il me protège. C'était totalement égoïste de ma part mais c'est ce que je ressentais. Il n'y avait que dans ses bras que je me sentais bien, moi même, et nul part ailleurs. Il était devenu ma drogue et je n'en voulais plus aucune autre. Je voulais de nouveau sentir le contact de ses lèvres sur les mienne en sachant que c'est lui et non mon père comme tout à l'heure. J'essuyai d'un revers de main mes larmes avant de le regarder dans les yeux et de lui dire d'une petite voix :

- Embrasses moi, s'il te plais embrasses moi...

Je crus pendant un instant qu'il allait partir. Il c'était relevé et me regardait d'un visage sans émotions mais je sentais que dans son regard mon geste avait casser quelque chose et je m'en voulus encore plus. Cependant lorsque je m'excusai, le jeune homme se rapprocha alors de moi, changeant soudain d'avis et d'attitude. L'avais-je convaincu qu'en fait je l'aimais vraiment mais que je ne contrôlais pas toujours mes idées ? Je ne sais pas. Mais lorsque je lui demandai de m'embrasser, il se remit à ma hauteur, prenant mon visage dans ses mains et posant son front contre le mien. Cet homme était un ange tombé des cieux, ayant une patience infinie pour me pardonner aussi vite mon attitude plus qu'étrange. Je posai mes mains niveau de son cou, mes pouces sur ses joues et le regardait dans les yeux. Il était vraiment beau, parfait. C'est clair, mon cœur cédait complètement à son charme, refoulant au plus loin de moi ma raison. Puis il posa ses lèvres sur les miennes et je fermais les yeux.

Mes lèvres s'animèrent d'elles même contre les siennes. Elles étaient chaudes et douces, comme tout a l'heure. C'était donc bien lui qui m'avais embrassé et non mon père, ce qui augmentait mon sentiment de culpabilité. Mais j'essayais de ne pas y penser, abandonnant totalement à cette relation intime avec lui, essayant de me fondre en lui le plus possible. Lorsqu'il retira ses lèvres des miennes pour respirer, ce fut une torture mentale pour moi, voulant toujours plus. Mais je me rendus compte que je manquais moi aussi d'oxygène et je me forçais à reprendre mon souffle avant de faire quoi que ce soit, le regardant lui. Ses yeux pétillaient et un fin sourire ornait son visage. Je le préférais largement comme cela. Plus jamais je ne veux le faire souffrir pour qu'il garde se sourire a jamais. Alors adieu la raison ! Autant vivre le jour le jour et voir ce qui se passera plutôt que de redouter ce jour fatidique.

- Tu es ma drogue Summer, restes près de moi.

Je souris. Si il savait ce qu'il était pour moi... Même moi je n'arrivais pas à conceptualiser a quel point j'étais devenue dépendante de lui, alors qu'on se connaissait depuis quoi... Quelques semaines ? Un mois ? Parfois il n'y a pas d'explication à cela. C'est ainsi et c'est tout. Je lui répondus simplement en l'embrassant de nouveau. Ce contact... Je crois que jamais plus je ne pourrais m'en passer. J'avais envie de lui tout entier !

Lorsque je mis fin à cette nouvelle étreinte, je caressai du bout du doigt les contours de son visage, m'arrêtant principalement sur sa bouche, scrutant les moindres détails de son visage comme si je voulais apprendre tout de lui dans ce long déchiffrage. Mais un bruit venant de l'extérieur de la pièce attira mon attention : des bruits de pas. Je murmurais un "merde" avant de pousser gentiment Christian pour pouvoir me lever. Puis je me précipitais vers le canapé en face, entraînant Christian avec moi, et m'accroupis derrière le canapé, histoire de nous cacher de la porte d'entrée du salon. Je fis signe à Christian de ne faire aucun bruit lorsqu'on entendit la porte du salon crisser en s'ouvrant. Je retenus alors mon souffle, essayant de ne pas faire le moindre bruit. Si on nous trouvait ici... Je ne voulais pas devoir le quitter pour retourner dans nos chambres. Aussi évitais-je le plus possible de croiser le regard de Christian pour ne pas rire de cette situation.

Une fois que la porte se referma et que les bruits de pas s'éloignèrent dans le couloir, je me tournais alors vers Christian, tout sourire. On avait vraiment eu chaud sur ce coup la. Mais si il y avait des pions à cette heure là qui patrouillait, mieux valait ne pas faire trop de bruit. J'avais pas envie d'aller me coucher. Je m'assis alors par terre, dos contre le canapé et étendus mes jambes. Je n'avais pas la moindre idée de l'heure mais il faisait encore bien nuit dehors. Je reportais mon attention sur Christian. Rien qu'encore a l'idée qu'on l'avait échappée belle, je souris de nouveau avant de lui dire :

- Heureusement qu'il n'ait pas rentré dans la pièce, sinon on était cuit.

Le garçon se rapprocha de nouveau de moi, une fois le danger passé et m'embrassa de  nouveau. Je crois que comme lui, je suis devenue addicte à ses lèvres, ses caresses et son regard. Je ne pouvais plus me passer de lui. Il c'était mit légèrement au dessus de moi pour pouvoir rapprocher son visage du miens. Instinctivement, j'avais posé une main sur sa joue, l'autre posé sur son bras. Cet homme m'appartenait comme je lui appartenait à présent. Jamais plus je ne voulais le quitter, jamais plus je ne voudrait le voir loin de moi. Il était peut être en danger, mais peu importe, je le protégerai moi même, de toute manière mon père ne me ferait aucun mal. Je devais être forte et il me rendait fort.

- Qu'il entre ou non, peu importe. Je trouverais toujours un moyen de te rejoindre, même si j'dois tuer quelqu'un pour ça. Alors, maintenant, tais-toi et embrasses-moi.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Ah oui ? Capable de tuer n'importe qui pour me retrouver ? C'était trop adorable et si chevaleresque de sa part. Mais je ne voulais pas qu'il mette sa vie en jeu pour moi, ce n'était pas indispensable. Enfin... Peut être qu'à ses yeux, si ? Mais il voulait que je me taise et que je l'embrasse. Soit. Même si je ne sais pas me taire très longtemps. Mais suis-je obligée de l'embrasser ? Bon, ok, ses lèvres me font envie. Mais quelque chose en moi a envie de l'embêter. J'allais pour l'embrasser lorsque je me retiens, mes lèvres a quelques centimètres des siennes. Je souris alors de manière espiègle. Faut que je l'embête, c'est plus fort que moi. Je reculais mon visage de quelques centimètres, restant tout de même très proche de celui de Christian.

- Et si j'ai pas envie de me taire, tu vas faire quoi ? Me bâillonner ?

Je passais mes bras autour de son cou. Bon, ok, je vais lui donner ce qu'il veut. De toute manière, je ne peux pas y résister très longtemps, même si mon envie de l'embêter restait. Mais on verra cela plus tard. Je posais alors mes lèvres de nouveau sur les siennes, sans demi mesure, laissant ce sentiment étrange appelé désir me submerger. A force de l'embrasser, je ne sais pas comment, mais nos positions s'inversèrent : il se retrouva assis contre le canapé et moi assise sur ses jambes, un genoux de chaque coté. Alors que je décollais mes lèvres des siennes et que je prenais un peu de recule tout en reprenant mon souffle, je remarquais la position dans laquelle on était. Note à moi même : ne plus jamais me laisser dépasser par mes émotions sinon on a pas conscience de ses actes. Mais cette situation ne me gênait point, c'était même mieux ainsi.

Je me rendis compte que j'avais chaud. Je reculais alors légèrement mon buste pour pouvoir ôter mon pull, et me retrouver ainsi en simple débardeur légèrement décolleté avec lequel j'avais l'habitude de dormir. Je l'envoyais alors valser sur le sol un peu plus loin avant de repasser mes bras autour du coup de Christian. C'était mieux ainsi. Alors que je regardais son magnifique visage angélique, je me rendis compte que je ne savais pas grand chose de lu, et je m'en voulus même. Il fallait que je répare cette erreur.

- Dis, tu m'as jamais beaucoup parlé de toi.

- Ma vie est pas très intéressante ! Continuons !

Je savais qu'il allait me répondre un truc du genre, je le savais. Dès le début j'avais sentit que c'était quelqu'un de réservé. Et j'avais été agréablement surprise de voir qu'en fait, il était plutôt le contraire. Mais on échappe pas à son caractère et bien sur, lorsqu'on attaque les sujets sensibles, c'est celui ci qui refait surface. D'où le fait qu'il se referme comme une huître lorsque je lui demande des infos sur son passé. Que peut-il bien caché de si terrible ? Il venait de piquer au vif ma curiosité. Mais je ne pouvais pas le lui dire. De toute manière, il ne ferait que de se braquer si j'insiste.

Il enfouie son visage au creux de mon cou. Il était vraiment devenu addicte. Tout comme moi a vrai dire. Je ne pouvais plus me passer de lui, il était devenu ma dose d'héroïne. A au moins, il ferait faire des économies, c'est sur ! Plus besoin de m'acheter de la vrai drogue, il en fera office indirectement. Bon je ne dirais pas non de temps à autre à un bon joint. Mais là n'étais pas la question. Je glissais mes bras le long de son cou pour n'y laissé que mes mains. Je me mis alors à caresser sa nuque du bout du pouce.

Il fallait que je fasse quelque chose. L'embêter. Depuis tout à l'heure, ça me trotte dans la tête. Subtilement, je glissais une main vers la hanche de Christian, à la recherche d'une de ses poches pour y piquer un truc. Je sentis dans la première que je trouvais, celle de son sweat, son téléphone. Tout en finesse et discrètement, je le lui subtilisa. En même temps, je l'embrassais alors au niveau de la tempe, histoire de faire diversion.

Une fois le téléphone en ma possession, je ne pus m'empêcher de sourire. Je me détachais alors lentement de Christian et avant de me lever, je l'embrassais sur la joue. Vue la connerie que j'allais faire, il valait mieux que je prenne mon pull. Je le ramassai alors et me dirigeai vers la fenêtre. Il faisait calme dehors. La pelouse s'étendait à perte de vue, avec au loin les allées éclairées par des lampadaires. Sérieux, je vais vraiment faire cela ? Oui. Parce que j'ai envie de m'amuser. J'ouvris alors la fenêtre et l'air frai de la nuit me fit frissonner. Puis je me tournais vers Christian un sourire espiègle aux lèvres. J'agitai alors son téléphone histoire qu'il remarque que je l'avais en ma possession avant de le lui lancer :

- Cap ou pas cap de venir le chercher ?

Puis je sautais par la fenêtre - rassurez vous, le salon est au rez de chaussé, c'est pas comme si je sautais de trois étages. L'humidité de l'herbe mouillé sur mes pieds nus me fit frissonné de plus belle. Mais je ne perdis pas une seconde et partie en courant. Une fois éloignée de la fenêtre, je me tournis vers celle ci et remis en vitesse mon pull, attendant de voir si il allait me suivre en riant comme je l'étais actuellement, tout sourire, ou si il allait mal le prendre. Franchement, ce n'était pas l'idée la plus brillant que j'avais eu n'empêche.

- Summer, espèce de coquine, rends-moi mon portable !

Je ne pus m'empêcher de rire. Au moins, il ne l'avait pas mal prit. Cela me rassurait tout de même, je n'avais pas envie qu'on s'embrouille à cause de mes conneries. Bon aller ma petite Summer, si tu veux lui échapper, il va falloir mettre tous ses cours de sport en pratique. Alors qu'il marchait vers moi, il fallait que je réagisse vite.

- Ca dépends... Mais déjà, essaye de m'attraper !

Je partis alors en courant sur la belle pelouse, m'élançant à vrai dire dans une direction indéterminée. Je voulais juste lui échapper, essayer de mettre le plus de distance entre nous. Si il m'attrapait, ça serait fin de la game pour moi. Pour une fois que je peux rire, m'amuser, courir en tout innocence. Cela ne m'étais jamais arrivé durant mon enfance. Je sautais alors par dessus une allée en béton pour réceptionner de l'autre coté sur la pelouse, ne voulant pas marcher sur les graviers pieds nus.

Alors que je jetais un coup d'oeil derrière moi pour voir ou en était Christian, ce fut mon père que je vis à la place. Cela me troubla un instant. Non, ça ne pouvait pas être lui, c'était forcément Christian. Je n'allais pas me faire avoir deux fois. Je regardai de nouvelle fois derrière moi et c'était bien Christian. Il fallait vraiment que mes visions et mes souvenirs cessent de me tourmenter.

Bon, je fus rapidement à bout de souffle, ne pouvant pas non plus m'empêcher de rire de temps à autre, dès que je lançais un regard en arrière. Décidément, ces courses poursuites avec Christian devenaient fréquentes. Au moins, on s'amusait bien. J'évitais de justesse un buisson, m'enfonçant peu à peu dans le parc du lycée. Je pouvais sentir les feuilles mortes sous mes pieds, ce qui était étrange et fort agréable. Je repérais alors un banc et me réfugiai derrière, à bout de souffle. Je fis alors face au jeune homme, le banc nous séparant.

- Fatigué ?

- Tu me rends mon téléphone, dis ? Tu pourras me poser des questions, n'importe lesquelles.

Ah oui ? Vraiment ? Je sais pas pourquoi, je n'y crois pas tellement. Je ne pense pas qu'il réussisse à me dire le pourquoi du comment de ses cicatrices. Ni ce qu'il me cachait au plus profond de son coeur. Il allait falloir que je le devine par moi même je suppose, au fur et à mesure que j'allais apprendre à le connaitre. Il monta alors sur le banc et me regarda. Il voulait jouer à cela, hein ? Je suis bien plus rusée que ce qu'il ne le pense.

- J'ai le droit à un câlin ?

Sa question me fit juste rire. Il s'imaginait que j'allais tomber dans son piège. Pendant des années j'avais appris à échapper aux dileurs et surtout à mon père, et à quelques autres personnes, aussi je connaissais beaucoup de stratégies et de ruses. On ne m'avait plus comme cela. Même si je devais dire que... Non, pas que j'en avais pas envie. Mais je devais rester concentrée. Il sortit alors son paquet de cigarettes et s'en alluma une avant de m'en proposer. Décidément, il voulait vraiment m'avoir pour la ruse. Je souris malicieusement. C'est pas comme cela que tu allais m'avoir pour récupérer ton téléphone mon ange.

- Non sans façon...

Je me reculais alors légèrement jusqu'à rencontrer un arbre contre lequel je m'adossais, mais toujours sur le qui-vive, prête à repartir si il esquissait le moindre geste pour franchir totalement le banc. Il n'allait pas m'avoir comme cela, je vous le dis. Je continuai de reprendre mon souffle tout en observant jeune homme, un fin sourire aux lèvres, fière de ma connerie. J'avais toujours son téléphone en main, aussi je le rangeai dans ma poche arrière histoire de ne pas être tenter de regarder dessus. Et avoir les mains libre était souvent mieux.

Soudain, je vus prise d'un léger vertige. Je fermai les yeux, m'accrochant à l'arbre pour ne pas m’effondrer. Mes rêves m’assaillirent alors. Avoir courus autant en étant poursuivis me rappelait trop mon père. Non, je dois me calmer. De toute manière, il n'est pas là, il n'est pas là, c'est Christian, non mon père. C'est Christian... Ne sentant plus mes jambes, je m'effondrais alors à genoux et posais mes mains sur mes tempes. Les images continuèrent de fuser dans mon esprit. Rien n'est vrai, rien n'est vrai. Tu ne dois pas céder. Christian...

- Summer, c'est moi, Christian... je suis là, avec toi, OK ? Calmes-toi. C-calmes-toi... Je suis juste devant toi. Respires profondément, OK ? R-respires...

La voix de Christian... Elle me paraissait tellement lointaine. Ou était t'il dans ce tourbillons de souvenirs ? Je ne voyais que mon père, quelque fois ma tante ou ma mère, mais surtout mon père. Mon rythme cardiaque s'accéléra et mon souffle devient court. Je n'arrivais pas à me calmer. Mon esprit fut pris dans un tourbillon de souffrance,de peur et de solitude. Je ne voyais aucune porte de sortie. C'était un des contre coup de la fatigue. Je dépensais beaucoup plus d'énergie que j'arrivais à en récupérer la nuit.

J'arrivais tout de même à sentir une présence près de moi, mais j'étais incapable de discerner qui c'était. Il fallait que je me concentre, que je me calme. J'essayais de faire le vide dans ma tête, comme mon ancien psychiatre me l'avait conseiller, de repousser à un à tous ces souvenirs et de m'accrocher qu'à ceux qui me procurait de la joie : mes quatre cent coups avec mes potes et Keith, ma rencontre avec Christian... J'essayais de les imposer dans mon esprit, de ne plus penser à rien d'autre.

Petit à petit, je repris un rythme cardiaque normal et mon souffle redevient plus profond. Le brouillard dans lequel mon esprit c'était égaré se dissipa peut à peut. Finalement, ces quelques séances chez le psychiatre il y a deux ans pouvaient être utile. Au début, j'y croyais absolument pas. Mais finalement... J'essayerai de le prendre moins pour un con la prochaine fois.

Peu à peu, le visage de Christian se redessina devant mes yeux. Je pus lire dans son regard qu'il était totalement angoissé. Enfin je pouvais croisé son regard. Une larme m'échappa et je posais une main sur sa joue. Je ne savais que lui faire peur en fait. Je m'en voulais encore plus. Ces crises étaient de plus en plus fréquente mais elles n'arrivaient que le soir, lorsque j'étais fatiguée et à bout de nerfs. Mais là... Il fallait vraiment que j'apprenne à me contrôler là dessus sinon je pense que tout le monde me traitera de folle si ce n'est déjà fait.

- C'est fini... Je suis désolée.

Je restais encore a croupie quelques minutes, histoire de reprendre mes esprits. Lorsque je sentis que ma tête ne tournait plus, je me redressai alors sur mes deux jambes en m'aidant de l'arbre qui se trouvait dans mon dos. Une fois debout, j'adressai alors un regard gêné à Christian. Je n'aimais pas dévoiler mes faiblesses comme cela. Toute ma vie j'avais appris à être forte et à faire face aux choses. Aussi, ressembler à une créature fragile me déstabilisait au plus au point. Je n'aimais pas que les gens voient cette part de moi. Même Christian. En plus il avait dû encore s'inquiéter pour trois fois rien.

- Je crois qu'il vaudrait mieux que je remonte dans ma chambre m'allonger.

Mais ça voudrait dire que j'allais devoir lui dire au revoir. Toutes les bonnes choses ont une fin vous me direz. Non, je ne voulais pas me séparer de lui, pas encore. Laissez moi encore une heure avec lui... Aïe. Ok, cerveau, tu as raison, je crois que je ferais mieux de me reposer avant de finir dans les vapes. En effet, à présent que j'étais debout, une douleur me lançais derrière la tête, comme si on m'enfonçait lentement une aiguille. Je posai alors une main sur mon front en fermant les yeux, essayant de faire passer la douleur, mais rien à faire.

- Je suis vraiment désolé de t'affliger un tel spectacle, arrivais-je à formuler.