Je visitais les couloirs de cette université. Je m'étais perdue exprès, parfois c'était agréable de se perdre, la plupart des hommes aiment tout contrôler et savoir tout ce qu'ils font. Ce n'est pas mon cas.
Et d'un coup j'entendis des notes d'une guitare, c'était beau.


Je m'approchais doucement, heureusement aujourd'hui je n'avais que des simples sandales et pas des talons. Je me laissais bercer par les notes, j'entra dans la salle sans que le garçon m'y vit et me je me mis délicatement sur une des chaises. Je laissa retomber pendant quelques instants mon masque de fer, me laissant bercer par sa douce voix envoûtante. Je ferma les yeux. Et voilà, j'étais à nouveau en Australie, heureuse, au bord de la mer. Mais  évidemment toutes les bonnes choses ont une fin, le jeune homme m'avais vu et ses yeux bleus me fixait. Merde. En une seconde mon regard redevint dur et je reprenais mon attitude non-chalante. Je le fixais à mon tour, mon attitude était de glace. "Petit con" pensai-je. Ce n'était pas sa faute mais il avait troubler ma quiétude et je lui en voulais.

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Je lui lançais un tel regard mauvais que je pensais maintenant à cette chanson de Marc lavoine. Elle a les yeux revolvers, elle a le regard qui tue. Elle a tirée la première
Stop. On revient sur terre là Chloé. Je voulais lui parler méchamment lui dire: "va te faire foutre petit puceau voir avoir ailleurs si j'y suis." Mais en voyant ses béquilles, son regard innocent et sa candeur je me suis dit juste laisse un peu tomber le masque
Qui pouvait du mal à un être aussi faible? Pas moi. En tout cas la vraie Chloé ne ferai jamais ça. J'avais envie de me protéger mais le protéger lui me semblait plus utile.

"Veux-tu que je te laisse la salle ?"
Ok. Maintenant Chloé tu arrêtes ton petit numéro de salope numéro 1 avec lui. Il n'en a pas besoin. Un mec aussi gentil ne mérite que du bien. Je ne savais pas pourquoi ce mec me détendais mais pour une fois je n'avais pas envie de faire les choses en fonction de la personne mais juste être moi-même. Mon visage se radouçit et je déclina sa demande.

Non continue, c'était beau. Je ne sais pas jouer d'un instrument. Je sais juste danser.

Je lui avais dit le tout un peu sèchement mais c'était pour moi une véritable épreuve d'enlever ne serait-ce qu'un peu ma carapace.
Je me mis en tailleur sur la chaise près à l'écouter et mes yeux vert le fixant doucement.
Dans cette grande salle règnait une drôle d'ambiance. Comme si nous étions seul au monde, je ne sentais pas de tension, juste un grand calme. C'était étrange mais très doux et agréable.

"Tu veux apprendre un morceau?"
C'est un saint ou une peluche vivante ce mec? Les deux sûrement. Je ne savais pas vraiment quoi répondre. D'un côté j'aimais apprendre. Car j'avais beau eu faire énormémement de conneries: briser des couples, pourrir la vie des autres... etc. Sécher des cours ça, jamais. Je suis une ordure, pas une illétrée.

Il est coincé, pas franchement hyper canon mais il est gentil et il a toutes les qualités du monde. Et dans ces moments-là tu dis que même la fille la plus superficielle au monde ne pourrais pas rester de marbre face à un homme pareil, autant adorable et gentil. J'avais l'impression qu'on pouvait le casser en deux en une fraction de seconde tant il paraissait naïf.

Je me leva sans un mot et metta mon chapeau sur ma chaise. Je m'approcha de lui, j'avais l'impression d'être un bébé lion. Je détestais cette impression d'être désarmée. Il me faisais tellement penser à ce petit frère que j'aurai voulu avoir. Celui que j'aurai voulu aimer et protéger.
Je m'assois sur la chaise, lui offrant un petit sourire timide. Son sourire aurait pu désarmer n'importe qui, il me désarmait totalement aussi.

C'est quoi ton prénom?

Moi c'est Chloé.
Il y eut un silence. J'eu un immense soupir gêné puis je continuais:
Hum... je sais pas pourquoi mais je suis différente avec toi. Bref! En vrai je suis une salope. Une garnet quoi, et je fais pas partie de cette maison pour rien.

D'un mouvement gêné je triturai mes cheveux puis ma marinière. Tout ce qui passai par mon regard. Qu'allait t-il répliquer? Je crois juste que je suis bien atteinte...

La guitare paraissait énorme sur moi. Sur lui ça lui donnait une allure de poète rockeur mais sur moi c'était une autre affaire... j'avais plus l'air d'une fourmie qui essaye de porter un tracteu qu'une rockeuse talentueuse avec la foule scandant mon nom.
Il faut dire que j'étais quelqu'un de très fin. Je mangeai à ma fin mais c'était ainsi: un ventre plat, des fines jambes, une taille de guêpe mais malheureusement pas de seins. Ça fait 19 ans que les cherche. Si quelqu'un les trouve il faut qu'on me previenne car on ne peut pas dire qu'il y ai du monde au balcon...

Je revins à mes pensées. Décidement la guitare c'était pas mon truc, je préfère écouter que la jouer. Autant ne pas gâcher un si bel instrument. Je lui redonna la guitare dans les mains et me leva brusquement, presque troublée par ce brusque rapprochement qui c'était fait en l'espace de quelques secondes. J'étais à présent devant lui, me regardant avec curiosité comme si je venais d'une autre planète. Puis, il se mit à jouer à nouveau et moi  j'effectuai quelques pas de danse.


Puis c'est bon, j'étais partie dans mon monde. Lui qui jouais, et moi dansant sur la musique. J'aimais bien ce moment. Ce morceau était beau et bien jouer et je continuai à danser.

Je savais que même si quelqu'un connait une vie de merde il y aura toujours des moments de sa vie qui le rendront heureux. Et plus il y a de moments heureux plus cette personne malheureuse devient heureuse. J'ai l'impression de devenir un peu cette personne malheureuse qui devient heureuse. Arriver dans une nouvelle université c'est déjà un bon changement mais de rencontrer quelqu'un comme Nathan c'est exceptionnel.

Je n'ai jamais voulue danser devant des amis ou des gens que je connaissais, la danse c'est un peu comme mon talent caché. Petite, je voulais être danseuse étoile. Mais lorsque j'ai grandit je n'ai plus voulue. En revanche, j'ai continué à prendre des cours dans une des meilleures écoles de danse d'Australie et à beaucoup m'entraîner car j'adorais me sentir libre en dansant. Pour moi, c'était un moyen de fermer les yeux sur ce qui m'entourais. D'oublier ne serait-ce que l'espace d'un instant tout les soucis. L'important était de continuer à danser, rien d'autre. Alors danser devant lui ça relève du miracle. Mais de toute façon, notre rencontre tient du miracle elle aussi. Et ce n'est pas plus mal, car nous avons tous le droit à un miracle dans notre vie. Le mien c'est Nathan. Nathan, toi qui sort de n'importe oú je me fais la promesse de te protéger.
Ce n'est pas désagréable d'avoir quelqu'un que l'on protège. Un peu comme un petit frère, mon petit protégé.

Je ne sais pas trop quoi dire dans ces moments-là, autant se taire et ne pas gâcher la simple poésie de ce moment. Le simple fait de ressentir la fin de journée, le soleil se couchant c'était aussi quelque chose de très beau. Cette petite musique continuant d'être chantée par sa voix mélodieuse. J'avais l'impression d'être la danseuse d'une boîte à musique. Je ne m'arrêterai de danser que lorsque la musique s'arrêtera.

Le voir ainsi heureux me rendait aussi étrangement heureuse. Je comprends maintenant pourquoi quelqu'un d'égoïste est malheureux. Lorsque l'on a personne pour nous sourir on devient incapable nous-même de sourir. Un petit sourire reste sur mon visage, il nous veut pas partir. Il est petit mais bien présent et il compte bien rester tant que je suis avec lui apparement.

Tout va bien. Je continuerai de danser.



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