Avouons-le, la soirée de S pour Halloween était vraiment pas mal. Faut pas cracher dans la soupe. L'ambiance a mis du temps à prendre mais ça s'est plutôt bien fini. Fini, par pour nous tout du moins. On décide de prolonger la soirée au salon rouge. Viendra qui voudra. On a soigneusement pensé à récupérer les restes. Histoire de pas vider les bonnes bouteilles du salon.

Pendant que deux-trois rouges s'occupent de l'ambiance en se tapant dessus pour la playlist, je décide de me poser dans le canapé, un Bloody Mary à la main, une clope dans l'autre. On ne peut être mieux. Manque plus que Rob... Blaguounette. D'ailleurs en parlant d'amouraches, y en a eu pas mal à cette soirée. Enfin des gens qui se sautent dessus, se tapent amicalement l'épaule. Je me demande même si y a pas eu des mélanges. Les mélanges c'est jamais bon, je pense que S aura de quoi fertiliser son panneau d'affichage après ça. Pour mon plus grand plaisir. Je pense que j'ai été trop sage ce soir pour que mon nom y soit cité. Tant pis, je me rattraperai. Question de temps.

Je vois alors rentrer dans le salon une bien jolie demoiselle. J'ai un peu l'esprit embué, je complimente trop là. Mais en me frottent les yeux je me rends compte qu'il s'agit d'une rouge - encore heureux - et plus particulièrement de la sulfureuse Esfir. Je me contente de la regarder, voir si elle va plus s'approcher ou non. Commence à faire chaud quand même.

L'entrée d'Esfir en a calmé plus d'un, les trois têtes brûlées de la playlist se sont mis d'accord sur les musiques. Fallait-il qu'une rouge les mette d'accord. On influence vachement nous autre.

Esfir m'a aperçu. Ça promet. Rien que de la voir marcher. J'en jubile intérieurement. Elle "pose" sa bouteille sur la table et s'approche. Ben voyons. Greloyed.. dieu t'as déposé dans ce salon ? Quel cadeau du saint père. Je pouffe, elle drôle bourrée dites donc. Elle intercale ses gambettes entre les miennes. J'observe le matériel. C'est pas une fondation de portugais ça, c'est sûr. Prêt à s'amuser encore ? Mes yeux remontent progressivement vers ses yeux. Je vous cache pas avoir fait une escale sur le bustier de sa jolie robe. Pas mal foutue ma foi. C'est pas moche à regarder. Malgré sa grande gueule y a du bon là-dessus.

- Oh Esfir! Quelle surprise. Je lui souris, portant mon verre aux lèvres.

Si tu veux t'amuser Esfir, montre-le moi.

La patience n'est pas une vertu chez Esfir. J'en paie les conséquences. Que dis-je, j'en savoure les conséquences. Elle hausse un sourcil, semble s'agacer et fini par m'arracher mon verre des mains. Tout est question de temps maintenant. Ses yeux fixent les miens, intensément. Un Moonstone les verrait aveuglement. En mon être le plus précieux j'en perçois plus. Elle a une idée derrière la tête notre petite rouge. Et pas des moindre. Amusant.

Commençons. Fait-elle. Dans un premier temps. Un sourire narquois s'affichant sur son visage. Elle lâche involontairement le verre dirons-nous. Le contenu s'étalant au sol. C'est pas bien ça Esfir. Salir le salon rouge. Observant l'incident malheureux je ne vois pas sa main venir attraper mon menton. Elle me ramène à elle. Pressée dites-donc. Tu me réserves quoi ce soir ? Je souris. Elle joue. Comme à son habitude. Sois créatif. Hm.

- Je comptais sur toi pour ça. Je lui réponds, sur le même ton.

Jouons Esfir. Jouons.

Esfir s'éloigne quelques instants, me considérant avec stupéfaction. Bah quoi? Elle veut jouer non?

Ah, vraiment ? dit-elle le plus mignonnement possible, s'approchant progressivement jusqu'à poser son fessier musclé sur un des mes genoux. Elle se penche, captant mes yeux. Je sens la chaleur de son corps sur mon buste. Ses petites mains s'agrippent à chaque bouton de chemise qu'elle rencontrent. Je vois où elle veut en venir. Et ça m’apparaît très clair. A ta place je ne te laisserai pas me mettre les rênes en main, Greloyed. Je pouffe. Je peux les reprendre à n'importe quel moment les rênes, ne t'en fais pas pour ça.

Le salon se vide, les quelques cas récalcitrants s'en vont. Le calme. Comme si personne n'existait dans la pièce. Déterminer à laisser ma partenaire décider du sort de son jeu.

Esfir s'absente un instant, jetant un regard en arrière sur les derniers rouges qui quittaient la pièce. Elle a cassé le rythme, va falloir de la volonté pour le ré-instaurer. Mais visiblement c'est pas ce qui manque chez elle. Alcool aidant ou pas. Elle reprend son jeu, fini de déboutonner ma chemise et sans aucun remords elle l'envoi au sol. Je t'aime bien Esfir, mais tu vas me la repayer. Après bien entendu.

Sa main parcourt mon épaule et vient se caler dans mon cou. Sa bouche s'approche et vient se poser sur mes lèvres. C'est délicat. Faut que ça aille crescendo maintenant. Tu vas quand même un peu participer tomen le grand garçon? me montrer de quoi tu peux être capable. Je souris. Pas de problème. J'attrape sa taille et échange les rôles. Oeil pour oeil, dent pour dent, je lui arrache sa robe. On est quitte maintenant. lui dis-je avant de lui choper ses lèvres d'allumeuse.

Esfir lâche un petit couinement qui me fit rire. D'habitude grande gueule, à mener sa vie comme elle l'entend, elle doit se sentir toute petite quand quelqu'un prend le dessus sur elle. Tant mieux, c'est maintenant qu'on va s'amuser.

Le canapé me parait petit, le tapis est plus grand. Dégueulasse aussi m'enfin on est pas ce qu'il y a de plus propre nous, les Garnets. Je reprend la taille de ma partenaire, la soulève et la pose au sol. Pas délicatement j'en conviens. Mais je suis persuadée qu'elle va aimer cette brutalité. Vu comment ça a commencé ce petit jeu. Les baisers se font de plus en plus sûrs, je commence à quitter sa bouche, parcourir son cou, son ventre avant de remonter, reprendre ses lèvres. Mais y du tiens Esfir, tu peux le faire eheh.

Esfir s'y plaît. Elle frissonne au contact de ma bouche, nos respirations deviennent de plus en plus fortes. Ça monte en pression ce jeu. C'est pas pour me déplaire, j'aime bien.

Esfir fini par se lasser de mon contrôle et les rôles s'échangent de nouveau. Elle se met à califourchon sur moi, allongé dos au sol, puis commence à s'amuser avec sa bouche sur mon torse. C'est drôle. Mais faudrait plus, qu'on en ressorte avec des bleus, qu'on s'en souvienne dans les jours à venir merde. Je décide d'envenimer les choses. La table basse en verre ce serait bien. Mais pour finir. Autant la plaquer contre le buffet. Ce que je fis. D'un geste brusque je l'envoie contre le meuble en bois, ne lui laissant pas le temps de reprendre ses esprits je lui prend la tête entre les mains et l'embrasse langoureusement. Alors Esfir? Comblée?

Esfir m'attrape sauvagement la nuque, la parcourant de multiples baisers. Elle mord, griffe, lèche, tout y passe. On sent la polyvalence de la bête. Oui, Esfir est une vraie bête, on se croirait dans un documentaire animalier retraçant la reproduction des félins. Ça grogne, ça respire fort, ça s'attrape, se relâche. On s'en l'envie de faire mal et à la foi de faire plaisir. C'est malsain, tellement malsain. Mais dans ce monde ou tout mauvais comportement doit être refoulé, on prend finalement plaisir à faire le mal de temps en temps. Loin des regards, on se laisse aller. Comme maintenant.

Décidé à reprendre l'avantage sur la chose, je finis par la plaquer contre la table basse, en verre. Dernier objectif de cette partie du jeu. Une fois allongée sur le meuble, dos contre la vitre, je m'invite sur ma partenaire quand... Crac. La table n'a pas supporté nos deux poids. Comme prévu. Ça va laisser des traces ça. Esfir tombe donc le dos dans des éclats de verre. Tentant de me sauver la mise je sacrifie une main pour me rattraper et m'extirper des débris, du coup un morceau entaille ma main. Merde! je finis par lâcher en me relevant. Bon sang, ça pisse. Je sers mon poing le temps d'aider Esfir à se sortir de là puis je file chercher un bout de tissu pour panser mon mal. Des bruits des pas retentissent. Putain on nous a entendu. Je veux pas repayer la table. Bon allez, bonne soirée Esfir! je lui lance, récupérant au passage ma veste et ma chemise avant de sortir de la pièce par la petite porte. Plus qu'à rentrer dans les dortoirs par la porte principal et on en aura vu que du feu.