https://youtu.be/4b1wt3-zpzQ

La route brille devant mes yeux. Le sourire malsain qu'éveile mon visage me laisse planer, tout en tapotant mon volant de mes doigts maintenant dansants. Mon maquillage est encore en bon état, je suis seulement en route pour aller m'exploser la tronche. Il est très tard, je sais. j'en suis complètement consciente, mais je suis bien. Y'a personne qui compte sur moi, qui s'en fait de moi, sauf ouais Wren. Et encore elle me déteste après tout ce que j'lui ai fait subir. Pourquoi faire attention à queqchose alors que personne t'aime?

Musique qui me drogue artificiellement, je manque de bruler un feu rouge, me faisant gronder par Jean et Marie-Jeanne qui reviennent de leur brunch. Doivent se dire, Encore ces jeunes, hein, chéri ! C'est grave ! Boh. Sont juste coincés du cul, les marginaux de la tante à Hélène.

Alors que je roule plus doucement pour observer à quel boîte je vais faire ma princesse, je vois une gonzesse qui peine à marcher dans la neige. Guh, quand je vois avec quoi elle marche, je manque de pouffer de rire voir même de m'étrangler. 15 cm de talon dans quelques centimètres de neige, non, mais elle a fumé quoi ? A voir son état, mauvaise fin de soirée. Là je pourrai être une personne qui n'a rien branlé en présence d'une personne en danger si je m'arrête pas pour lui proposer de l'aide comme une pédophile.

https://youtu.be/DohRa9lsx0Q

Cette musique me rend malade, me donne des ailes et repousse mes limites. Je vais m'arrêter, parce que non, je me sentirai trop capable. J'accèlère, et m'arrête d'un bon coup de frein bruyant à la hauteur de la gonz. J'ouvre la portière. Je grimace, un peu emmerdée. J'ai du ne pas être crédible avec mon dérapage là. Je soupire et tapote mon volant, toujours la musique battant son plein.

J'avoue, j'aurai pu mieux maîtrisé ma bagnole. et je ressemble à une pédophile. je grimace toujours autant, puis prend un air -plus ou moins- sérieux, Allez, monte, tu me fais mal à mon petit coeur de cristal. je dis, l'air moqueur, mais encore. Je souris, bêtement. J'arrive pas à être normale, c'est pas possible. La royauté m'a rendue folle.

Ah bah oui, je me doutais, la bimbo elle allait pas monter directement. J'me demande comment des fois les gens peuvent me voir, genre j'dois être une fichue droguée accro au sexe et alcoolique, mais j'suis pas ça. J'suis juste mise appart, parce que je profite à doooonf pas comme les gens au pull cardigan fermé jusqu'au cou. Enfin. Elle semble se rassurer, parce qu'elle monte. Ah bah oui. Elle s'installe, referme la porte et me remercie. Y'a pas de quoi. je lâche, l'air décontracté. Bah, c'est rare que je fasse un acte aussi reconnaissant. Je redémarre, vite. J'me met sur la bonne bande, laissant la musique régner dans la voiture.

T'es Santana non ? je lâche enfin, brusquement. J'me gêne pas, j'aime bien juste savoir qui est dans ma belle caisse. Semble que je l'ai déjà vue, qu'elle est même dans ma maison.

Ouais, c'est bien moi. T'es de chez moi, j'me trompe ?

Ofh, bah j'en sais rien. J'me retourne quand elle me cause, mais je perds le fil du volant, et je dérappe, me faisant klaxonnée sauvagement. Ouh putain, j'y ai échappé belle. Je redresse la voiture, souffle, plutôt soulagée et reste maintenant concentrée sur la route. Eh bah putain, décidément, la nana Santana va vraiment me prendre pour une grosse tarée. J'me mords les joues, acquicsant ses propos.

Ahem, ouais j'pense bien. Len. je lâche d'abord, l'air simplet, puis je me présente furtivement, l'air sérieux. J'ai toujours fais ça. Je coupe mes phrases avec mon prénom aux inconnus. J'ai toujours trouvé ça classe en réalité. J'te reconduis à Enamor ou tu veux sortir ? j'demande, le plus normalement possible. C'est vrai, j'ai du l'effrayé.