Dylan ! Putain, j'y crois pas ! Mon frère est là, en chair et en os, devant mes yeux !!! Ça fait des semaines qu'on ne s'est pas vus. Je devais aller les voir, lui et ma mère, avant la rentrée. Mais il me rend visite, pour mon plus grand plaisir ! À l'instant même où je le reconnais, je prends de l'élan et court comme une dingue dans sa direction et lui saute dans les bras. Bon, il est aussi grand que moi, bien qu'il soit de deux ans mon cadet. Mais la force avec laquelle je me suis projetée contre lui nous fait tomber en arrière dans la neige bien poudreuse. Que du bonheur.
Comme des gamins, comme quand nous avions sept et neuf ans, nous nous chamaillons à cœur joie, explosant de rire. Nous brisons le silence glacial qui s'était installé dans le parc. Les branches assouplies de neige vibrent. Nos éclats de rire raisonnent. On joue à la bagarre quoi. Et c'est toujours celui qui aura le plus de force contre l'autre qui gagne. Il me bloque, je n'arrive pas à me retenir de rire, et je parviens à nous faire tourner pour me retrouver sur son ventre, à califourchon. J'essaie de lui faire bouffer de la neige alors qu'il remue comme un ver sous moi. A la force de ses bras il me propulse sur le côté et se relève comme une flèche, et file. Il court comme un taré autour de moi, alors que je prends le temps de fabriquer une boule de neige phénoménale. Je la maintiens dans ma paume, et tente de le viser. Je me concentre, il me donne le tournis c't'imbécile, et je tire avant de voir flou.
SPLACH ! Oups. Je-crois-que-j'ai-raté-ma-cible. Je suis du regard mon idiot de frère qui pouffe de rire en s'enfuyant derrière les arbres et je le perds de vue. Merde, je me précipite vers la jeune fille qui a reçu assez violemment ma boule de neige en pleine tête. Je suis affolée mais j'peux pas m'empecher de rire un peu, c'est assez drôle comme situation quand même.
« J'suis désolée ! Vraiment ! Pas trop mal? »
Je suis loin d'être crédible face à elle. J'essaie de garder mon sérieux mais je repense à mon frère et me marre. Je reprends mon calme. Mais un fou rire s'empare de moi. Putain, j'arrive plus à me retenir. Je me mords les lèvres mais impossible...
« Je suis si désolée... »