Es-tu un vilain?

J
e vis que le jeune homme en face de moi avait l’aire de penser. Je ne comprenais pas trop ce qui pouvait lui passer par la tête puisque ma dernière phrase avait été mon prénom.

- Thalia quel joli prénom, moi c'est Aaron. Enchanté de faire ta connaissance Thalia!

Je souris en baissant la tête. J’étais une personne qui était un peu gênée, surtout devant les mecs. Je ne savais pas pourquoi, mais je m’étais toujours sentie un peu intimidée par eux. Je relevai la tête et je plongeai mon regard dans ses beaux et grands yeux bleus.

-Merci, dis-je en riant, enchantée aussi Aaron.

J’avançai ma main en ça direction pour lui serrer la main comme dans une rencontre officielle. Je me mis à rire. C’était bien marrant d’avoir ce genre de réflex surtout en prison. Ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait faire cela. Il prit ma main et il la serra et après je le reposai sur mes jambes, étant toujours assise en indien.

Je voulais vraiment lui poser la question qui me brulait les lèvres, à savoir ce qu’un si beau jeune homme faisait dans ce trou. D’un côté, j’avais un peu peur de sa réponse. J’avais peur qu’il me dise: j’ai tué quelqu’un ou bien j’ai violé une fille. Un autre côté de moi me disait que ce n’était probablement pas cela, mais j’avais tout de même un certain doute.

-Alors, Aaron, qu’as-tu fait pour te retrouver ici?

Ça y est, j’avais posé la question finalement et je ne pouvais plus redouter la réponse.

Haha

J
e regardais toujours le jeune homme devant moi me demandant ce qu’il avait bien pu faire pour se retrouver ici. J’attendais patiemment sa réponse et finalement, il dit :

- Ne t'inquiète pas, je n'ai pas tué, ou fait quelque chose d'aussi mal dans le genre, j'ai juste tapé un peu fort un vieil homme, qui travaillait dans un petit magasin, il m'accusait d'avoir volé quelque chose, alors que j'avais tout payé, je me défendais juste rien de très mal et quand j'ai essayé de partir la police venait d'arriver, voilà pourquoi je suis ici, maintenant avec toi.

Il avait ri en disant cela et je rigolai aussi. Bon, taper un petit vieux ce n’était pas vraiment une bonne chose. Mais d’un autre côté, il l’accusait de voler… Je m’attendais aussi à ce que son histoire fasse un peu plus bad boy que simplement avoir tapé une personne de l’âge d’or. Ça lui aurait donné un petit truc que j’aurais bien aimé, mais son histoire était marrante alors, pourquoi pas.

- Et toi, pourquoi tu es la? Tu n'as pas tuée quelqu'un j'espère parce que si c'était le cas je serais dans le devoir d'arrêter de t'adresser la parole sur le champ, et m'éloigner de toi, avant que tu ai envie de me tuer moi aussi.

Je me mis à rire après qu’il ait dit cela. Nah, je n’avais tué personne, jamais je ne ferais cela, mais j’avais une certaine envie de le niaiser un petit peu.

-Non, j’ai pas tué quelqu’un, dis-je en souriant, en fait j’en ai tué plusieurs.

J’avais dit le reste de ma phrase avec un tel sérieux et une espèce de regard qui veut tout dire que je me serais crue moi-même. J’attendis quelques secondes qui avaient dû paraitre interminables pour lui et je me mis à rire aux éclats.

-Je blague! Non, mais tu aurais dû voir ta tête, c’était incroyable! En fait je suis ici simplement parce que j’étais dans un endroit interdit au public.

Je continuais à sourire en le regardant dans les yeux.

Oui, je suis bonne actrice

L
a réaction d’Aaron avait vraiment été hilarante. On aurait pu dire qu’il en avait vraiment eu peur.

- Mais ça va pas de me faire une frayeur pareille, t'es folle! Bravo, bravo, je dois dire que j'y ai cru, tu es une très bonne actrice, tu devrais songer à faire de la comédie, je t'assure tu es très douée.

Il riait et moi je souriais toujours. Moi, une bonne actrice? Oui. Je l’étais. J’avais caché ma dépression pendant des années à tout le monde, je mentais à tous ceux que je rencontrais, et même qu’une fois, j’ai réussi à faire croire à un psychiatre, alors que je venais de faire une tentative de suicide que tout allait bien, que ce n’était qu’une erreur et que je pouvais sortir, et tout cela avec un énorme sourire. Alors, oui, j’étais une bonne actrice, j’avais de l’expérience. C’est d’ailleurs un peu pour cette raison que je voulais devenir avocate, parce que j’étais bonne à persuader les gens.  
Le jeune homme en face de moi avait marqué une pause dans son discours. Il avait l’aire de réfléchir.

-Tu es vraiment ici pour cette raison? Juste parce que tu étais dans un endroit interdit au public? Bon c'est vrai si c'est interdit au public, c'est qu'il ne faut pas y aller, c'est logique, mais jusqu'à t'emmener en taule, c'est un peu idiot.

Je ris encore une fois. Ouais, c’était un peu une raison ridicule, mais c’était le «trip» des jeunes de grimper en haut du Farine Five roses et les autorités étant tannés de toujours devoir se rendre à cet endroit ne nous laissaient plus de chances. De plus, ce n’était pas la première fois que je me faisais prendre, au début ce n’étaient que des avertissements, mais là… ils ne niaisaient plus.

-Ouais, en fait j’ai fait ça souvent, je suis grimpée sur le toit du vieux Farine Five roses, mais je crois qu’ils sont plus capables de m’avertir, dis-je en riant.Alors, t’a quelqu’un qui va venir te sortir d’ici toi?

Je n'aime pas mentir

L
e visage du jeune homme s’assombrit peu à peu. Il avait arrêté de me regarder et il regardait droit devant lui. Je n’avais peut-être pas du poser cette question, mais le mal était déjà fait et j’avais touché l’une de ses cordes sensibles. Aaron se retourna vers moi et il me dit en bafouillant un petit peu :

- Hum, je ne sais pas…

Alors là, je m’en voulais vraiment de lui avoir demandé cela.

-tu sais je suis nouveau ici, donc je connais pas beaucoup de personnes, et je n'ai pas de famille ici, à Montréal donc je ne pense pas vraiment.

Je baissai la tête en entendant cela… J’étais nouvelle dans la ville de Montréal moi aussi, mais avant j’habitais à moins de vingt minutes de la grande ville alors ce n’était pas vraiment comme si je ne savais pas où j’étais.

- Et toi? Tu as quelqu'un pour venir de sortir de cet endroit?

Oui, moi j’avais de la famille, des amis, mais tous avaient probablement bien mieux à faire que de venir me chercher en taule. En plus j’avais tellement fait vivre l’enfer à mes parents avec toute ma maladie mentale que je ne voulais pas leur en mettre encore sur les bras. Cela ne faisait que quelques semaines que j’étais à l’Université et je me mettais déjà dans le pétrin et j’aimais mieux ne pas leur en parler. On m’avait proposé il y a quelques heures de donner un coup de fil à quelqu’un. J’avais alors refusé disant que je n’avais personne. Puisque j’étais majeure, ils ne pouvaient rien faire de plus. Peut-être qu’après un long moment ici, je changerais surement d’avis, mais là, je n’en avais pas envie. Je n’avais pas non plus envie d’expliquer à Aaron que je ne voulais tout simplement pas téléphoner. Je me sentais égoïste, car lui, il n’avait vraiment personne, alors que moi j’avais des parents, une sœur et des amis.  Je décidai dons d’inventer une histoire.

-Bah, en fait ils ne m’ont pas encore laissé téléphoner, alors personne ne sait, que je suis ici, dis-je en baissant la tête de manière à éviter son regard.

J’étais plus ou moins à l’aise de lui mentir de la sorte et c’est donc rapidement que je changeai de sujet. Je relevai la tête vers lui et avec un sourire je dis :

-Bon, il faut croire qu’on est pris ici pendant un petit bout!

Je n'aime pas mentir

-Ç
a c'est sûr, mais bon ça me dérange pas plus que ça, je suis en bonne compagnie, c'est toujours mieux que d'être seul, ça fait passer le temps un peu plus vite.

Je rougis jusqu’aux oreilles en entendant cela. Calmos, il a rien dit qui pourrait te faire rougir!, pensais-je. Je regardai un peu plus loin devant moi pour ne surtout pas croiser son regard et qu’il se rende compte que je devenais rouge.

- Sinon ça fait longtemps que t'es ici, à Montréal? J'imagine que tu vas à l'université, ou que tu étudies encore puisque tu me parais jeune? T'aimes bien cette ville, tu t'y sens bien? Quel âge as-tu? Ça fait je ne sais combien de temps qu'on est ici, je vais finir par m'y habitué à cet endroit…

Wow! Ça en fait des questions! Je me mis à rigoler et lui aussi. Il avait dit tout cela en presque un souffle et il reprit par la suite.

-Désolé, c'est beaucoup de question n'est-ce pas? Je parle beaucoup des fois, on me le reproche souvent, mais quand je commence je peux ne jamais m'arrêter.

Nah, pour de vrai? Il parlait beaucoup, je crois que j’avais remarqué. Je commençai à rire en reposant me regard sur lui. Je tentais de me remémorer toutes ses questions. Un policier passa alors devant la cellule avec un autre prisonnier et il l’emmena un peu plus loin dans une autre cellule. Je sursautai lorsque la porte de la  cellule se referma, j’étais concentrée dans mes pensées et je ne m’y attendais pas.  Cette simple distraction me fit tout oublier ce que j’allais dire… je reportai alors mon attention sur Aaron.

-Hum… en fait je suis originaire de la banlieue de Montréal, dis-je en pensant, et ouais je suis à l’Université. Désolée, tu as tellement débité toutes les questions que je ne sais plus…

Bon ce n’était pas tout à fait la réponse qu’il devait s’attendre, mais je ne me souvenais plus de tout. Je souriais bêtement me sentant un peu stupide.

-Bref, toi? Tu vas à l’Université, t’es né à Montréal?

Je n'aime pas mentir

-T
out en me souriant, Aaron me dit qu’il venait de Los Angeles. Alors là, j’étais vraiment jalouse. C’était l’une des villes que je voulais le plus visité au monde! On la voyait tellement dans les films et tout que ça avait l’air d’une ville de rêve! Un jour je ferais le tour des États-Unis et j’irais à Los Angeles, New York, San Francisco, bref toutes les belles villes dignes de ce nom! Le jeune homme me dit aussi qu’il était venu étudier ici à Montréal à Enamor. J’us un large sourire en entendant cela. En même temps je n’étais pas surprise c’était L’Université avec un grand U de Montréal, là où tout le monde veut aller. Je souris en disant.

-Si je connais? bien évidemment, j’y vais aussi. Je crois que si on sort d’ici un jour on n’aura pas fini de se croiser toi et moi.

Je souriais toujours en me levant debout. J’avais vraiment besoin de dégourdi mes jambes un petit peu. Cela faisait des heures que j’étais assise et j’avais vraiment mal. Je me mis à marcher un petit peu dans la petite cellule histoire de bouger un peu.  Tout en restant debout, je me tournai vers Aaron.

-Tu étudies en quoi toi?

Je regardai alors à l’extérieur de la cellule. Je ne sais pas trop ce que je cherchais, surement un moyen de sortir ou bien un visage familier qui pourrait me sortir de là… parce que franchement, j’en avais marre. Pas que la compagnie était terrible, mais je commençais vraiment à vouloir appeler ma sœur. J’avais envie de prendre de l’air frais. Je me demandais si ma sœur serait assez gentille pour nous sortir et moi, et Aaron de ce trou. J’haussai les épaules en me reconcentrant sur le jeune garçon.

Nous allons sortir!

-J'
étudie en sport, et toi?, dit-il en souriant.

À mon tour, je lui souris. Alors en sports, hein. Cela ne m’étonnait guère. Il avait la carrure de quelqu’un qui faisait beaucoup de sport.  Je me demandais en quoi il étudiait exactement parce qu’en sport, il y a une tonne de trucs. Il y a le hockey, le basket, le foot, bref une tonne de sports. Mais il y a aussi les techniques de jeu qu’on peut étudier ou bien la psychologie des joueurs ou encore l’enseignement des sports. Le jeune homme me regarda et mon regard croisa le sien. Il avait un air amusé, mais sérieux en même temps lorsqu’il me demanda si nous allions sortir d’ici un jour.

-Moi j’étudie en droit, dis-je à mon tour, et je dois dire que je compte bien sortir d’ici un jour!

Aaron se leva et il vint me rejoindre. Il en avait probablement autant marre que moi d’être assis. Je le regardai avec un sourire. Nous devions vraiment sortir d’ici! J’allais devoir me résoudre à appeler quelqu’un… Le choix le moins risqué était ma petite sœur. J’étais vraiment très proche d’elle et j’avais toujours pu compter sur elle. J’espérais que ça allait être toujours le cas aujourd’hui.

Je me retournai encore une fois vers l’extérieur de la cellule et je fis signe à l’un des policiers de venir. Je lui demandai si je pouvais téléphoner. Il me répondit que oui et il ouvrit la porte. Je me tournai vers Aaron avant de sortir en lui disant que j’allais revenir. Le policier m’emmena à son bureau où il me donna le téléphone. Je composai le numéro de téléphone de ma sœur et une voix parvint jusqu’à mes oreilles.  

-Salut Kat, c’est Tal… écoute j’aurais un énorme service à te demander… Alors un ami et moi nous nous sommes retrouvés en taule et…

Ma sœur se mit à rire à pleins poumons.

-Kat, s’il te plait, rit pas… Alors je me demandais si tu pouvais payer notre caution…

Ma sœur tout en continuant à rire me dit qu’elle serait là dans 30 minutes environ. Je la remerciai et raccrochai. Nos parents étant relativement riche, cela ne me dérangeais pas de lui en demander autant niveau argent, mais par principe je tenais à la rembourser lorsque nous sortirions d’ici. Le policier me ramena à la cellule et une fois à l’intérieur, je fis un large sourire à Aaron

-Ça y est, on va sortir d’ici!

De rien

A
aron abordait un énorme sourire, j’imagine qu’il était aussi content que moi de sortir d’ici. Je retournai m’asseoir sur le banc au fond de la cellule et regardai le jeune homme qui me dit :

-Qui va nous sortir d'ici? Ça ne la derange pas d'aider un parfait inconnu? Il faudra que je pense à remercier cette personne, et je rembourserai la caution bien sûr. En passant merci à toi aussi, parce que sinon je ne serais pas prêt de sortir d'ici

Je me mis à rire parce que d’un côté, il paraissait vraiment nerveux, mais d’un autre, il m’était vraiment reconnaissant. Il s’était passé la main dans les cheveux, probablement un petit tic, mais c’était mignon.

-C’est ma sœur qui va nous sortir d’ici, et je lui ai dit que tu étais un ami alors aider un de mes amis ne lui dérange pas.

Côté payer la caution, j’allais rembourser ma sœur par moi-même, mais puisque nos parents versaient tous les mois de grandes sommes dans nos comptes en banque, je n’avais aucun problème à la payer… seulement il allait falloir que je ne sorte pas trop et que je ne magasine pas ce mois-ci.

-Ne t’en fais pas pour ta caution, tu la rembourseras quand tu veux, j’imagine de toute façon que nous ne sommes pas près de ne plus jamais nous revoir. Je veux dire une amitié créée en taule ce n’est pas rien cela.

J’avais dit ma dernière phrase d’un ton rieur. J’espérais vraiment qu’en sortant d’ici, Aaron et moi allions restés amis, j’aimais bien ce gars et j’avais bien envie de voir qui il était vraiment comme personne en dehors de ce trou à rat. Je regardais toujours le garçon un sourire aux lèvres en lui disant :

-Plus qu’une vingtaine à attendre et nous serons libres!

Étiquette

U
n long silence se fit ressentir dans la cellule. J’attendais patiemment de mon côté et lui du sien. J’avais vraiment hâte de sortir d’ici. Je n’avais aucune idée du temps total que j’avais passé dans ce trou, mais ce devait être au-dessus de quatre heures. J’avais hâte de voir le soleil, de sentir le froid de l’hiver et surtout voir Kat. Je ne l’avais pas vu depuis que j’étais entrée à l’Université et elle me manquait terriblement. Ma sœur et moi avions tellement écu de choses ensemble durant les dernières années que sans elle, ma vie était triste.

- Sinon, tu fais partis de quelle maison à l'UE?

Étant dans mes pensées, je ne réagis pas immédiatement. Je revins premièrement à la réalité puis je me tournai vers Aaron avec un sourire.

-Obsidian…

Je n’aimais pas vraiment dire de quelle maison je venais. Pourquoi? C’était simple, je n’avais pas choisi cette maison, on me l’avait attribuée d’après ma personnalité. Au début, je ne savais pas ce que cela signifiait, mais j’ai vite appris qu’Obsidian était une maison pour ceux qui avaient quelque chose à cacher, qui avaient un lourd passé. Je désirais mettre ce passé derrière moi et pourtant j’avais l’impression que cette maison me tirait vers l’arrière… j’avais déjà toutes ses cicatrices sur le corps, je n’avais pas besoin d’une identification en plus. Au moins il n’y avait pas de maison pour les fous, sinon, j’y serais probablement.  Je savais par contre que j’étais plus forte que cela désormais. Après tout ce que j’avais vécu et avec toute l’aide que j’avais eue, j’étais en mesure de vivre par-dessus cette identification.

-Toi? T’es de quelle maison?

Quoi de mieux pour éviter un sujet que de reposer la question. En passant à sa maison à lui, peut-être oublierait-il de s’intéresser à moi. Mais juste pour être certaine, je continuai.

-Je me demandais là, plus tard lorsqu’on sortira d’ici, ça te dit qu’on fasse quelque chose?

Je ne savais pas trop où je m’en allais avec cette question, mais j’avais bien envie de continuer à faire connaissance et je ne voulais pas que nous arrêtions de nous parler simplement parce que nous n’étions plus enfermés.

Libres

A
près avoir posé ma question, c’était silence. Aaron regardait droit devant lui et je faisais de même. Je n’étais pas certaine qu’il ait entendu ma question, mais je ne bronchai pas. Je n’allais pas la répéter, s’il avait envie de me répondre il le ferait en temps et lieu.

- Bah oui bien sûr, pourquoi pas! Tant que ce n'est pas dans une taule ça me va, n'empêche il n'y a pas que du négatif on rencontre de bonnes personnes aussi.

Il m’avait finalement répondu et je ris à mon tour. J’étais heureuse de savoir qu’il voulait qu’on fasse quelque chose après. J’avais alors encore plus hâte qu’on sorte d’ici.

Un policier arriva devant notre cellule et il déverrouilla la porte en disant que nous étions libres. Je n’en revenais pas, déjà! Je regardai Aaron avec un sourire et je me levai et marchai en direction de la sortie, suivie du jeune homme. Un homme en uniforme nous donna nos effets personnels et je pris avec joie mon portable, mon manteau et mes clés d’auto. On me dit que ma voiture était à la fourrière et que je pouvais aller la chercher d’ici 24 heures.
Je me dirigeai alors vers la porte d’entrée du poste de police tout en enfilant mon manteau  et dès que je sortis à l’extérieur, le soleil m’éblouit. Je plissai les yeux quelques instants. Je cherchais ma sœur du regard, mais je fus surprise de ne trouver personne. Mon téléphone vibra et je vis que ma sœur m’avait textée pour me dire qu’elle avait dû partir rapidement, car elle avait des cours.

-Bon bah j’imagine que tu ne pourras pas remercier ma sœur, dis-je à Aaron en haussant les épaules.

Mes yeux commençant à s’habituer à la lumière, je reposai mon regard sur le monde devant moi. Je sentais le vent sur mon visage, la chaleur du soleil sur mon visage et surtout le froid du Canada. Je souriais jusqu’aux oreilles me rendant compte que nous étions enfin libres.

-Ça y est, nous sommes de retour dans le monde réel!

Ouf...

-O
ui enfin, je croyais que j'allais mourir coincé dans cette cellule.

Je me mis à rire en entendant cela, il était bien marrant ce mec. Oui nous étions resté de bonnes heures dans la cellule mais pas à ce point, mais bon c’était marrant.

-Le seul point positif dans ce petit séjour en taule, c'était de rencontrer une aussi jolie fille et sympa comme toi.

Alors là, je m’arrêtai de rire et je ne fis qu’un petit sourire en rougissant, venait-il vraiment de me faire un compliment? Je n’étais pas vraiment habituée à ce genre de trucs surtout des garçons. Je n’étais pas le genre de fille qui avait toujours su faire tourner l’œil des gars, qui était toujours pendu après eux. Non, j’étais plus timide, et les gens normalement me mettaient mal à l’aise lorsqu’ils me faisaient ce genre de compliments. En fait, j’avais développé au cours des années une sorte de mur autour de moi contre les autres. Certes, ma plus grande phobie était de me retrouver seule mais j’avais cette tendance à repousser les gens. J’avais tellement été blessée dans le passé que j’avais appris que tous les gens partaient un jour ou l’autre et que plus je les laissais entré dans ma vie, plus j’étais blessée lorsqu’ils partaient.  C’est pourquoi normalement, les gens ne me disaient pas de compliments comme ceux-là, ils se contentaient de me regarder de loin et je ne les laissais pas s’approcher de moi.  Aie pas l’aire d’une vrai folle Thalia… c’est le premier gars que tu rencontres en ville et tu veux pas le faire fuir lui aussi…, pensai-je. Je pris alors une grande inspiration et regardai Aaron dans les yeux en essayant de me clamer.

-Merci, dis-je avec un sourire qui je l’espérais n’avait pas l’aire trop forcé. Je suis contente de t’avoir rencontré aussi, j'aurrais pas pu tomber sur mieux.

Il fallait vraiment que je change de sujet au plus vite. Je ne voulais surtout pas créer de malaise. J’aimais vraiment passer du temps avec lui et je ne voulais surtout pas qu’il prenne ses jambes à son cou en apprenant que j’étais une vraie folle.  Nous pouvions commencer par sortir de l’enceinte du poste de police sa serait un bon début.

-T’as envie de faire quelque chose? En fait moi j’ai surtout envie de m’éloigner d’ici, alors simplement marcher sa m’irait, mais bon. On peut aussi retourner à l’Université, mais se serait en marchant parce que j’ai plus ma voiture…

Lorsque j’étais stressée j’avais cette tendance à parler vraiment vite et beaucoup trop et la majorité du temps je m’enfonçais de plus en plus et ce n’était vraiment pas beau à voir.

-Désolé, bref, on commence à marcher?