L'été il arrive hein, mais c'est d'abord la saison intermédiaire, le printemps. Mais moi j'aime bien parce que du coup il fait très clair le soir, et ça donne encore un aspect plus festif. J'attends avec impatience les rendez vous de jeunes cons sur les plages. Les beach party d'enamor, ça devrait pas mal le faire. Entre temps les examens vont tomber, ça va, j'ai été sympa, j'ai déjà bossé, j'me suis déjà avancée pour juin. Alors merde, anus de porc, je fais une pause. En plus c'est les vacances quoi, on va pas me les griller non plus. On est d'accord.

Alors donc, qui dit vacances, dit, tas de merde, mais aussi reine de la nuit. Ce soir, je sors. J'ai pas demandé à un pote de venir, non. J'y vais au feeling, j'vois si je rencontre des gens ou si j'en ramasse sur la route. L'imprévu se fond bien avec mon impulsivité. Je fini de me préparer, j'ai pas fais trop de chichis, je reste décontractée si jamais, hein, que je me retrouve à faire le métier de danseuse ou à être sportive d'une manière ou d'une autre; puis faut un truc qui sache bien s'ôter, mmh. J'attrape mes clés et je quitte la grande école des grands sages enfants ou presque.

Taxis. Taxis putain, ils ont peur ou quoi de s'arrêter? Bordel, j'aurai bien pris ma caisse, mais je préfère pas, pas envie de rouler bourré, c'est pas le but du tout à vrai dire. Je suis un minimum responsable. Ah enfin un trouducul qui se décide à respecter son métier. Super gogolite. J'hausse les yeux, me fourre sur les sièges et le paie sans adresser un mot, enfin si, tu vas là, là dans le centre. Ok. Parfait.

Donc ça roule plutôt bien, pas beaucoup de trafic ni rien, et là on est à l'arrêt, aux abords des petits cafés à la ricotta t'sais. Toutes les american students girls vont se bouffer une tarte bio là-bas. Ah mais non! Anna la meuf saumon ou j'sais plus trop! Génial, comment Nikki me manquait à lui décoincer la shnek, maintenant j'ai une autre victime. Laissez-moi descendre! Ici! ouhlà il perd ses moyens le type. Y'a juste à pas redémarrer au vert insistant. Je descend en furie, ne quitte pas des yeux Anna et ensuite, je fais des grands signes de mains, m'approchant de la terasse en question. HEEE! Anna! Anna! je m'approche encore, pendant que toutes les perruches m'observent avec leur regard dédaigneux. J'arrive enfin à la petite table du petit ange Gabriel. Je m'appuie sur la chaise non occupée, et je demande, sur un ton tout naturel, Alors, tu sors?

De primabord, la cocotte elle est pas du tout chaude. Aussi pour traîner dans un café à la con seule un soir de samedi, j'pense pas qu'elle soit du genre branchée à sortir son cul autre part qu'ici et accompagnée. D'ailleurs, elle refuse d'une manière détournée, Salut et... Ecoute, j'suis crevée. L'excuse qui devient trop commune et pas assez solide. C'est toutes les saintes nitouches qui me sortent ça. Puis, Nikki elle dit tout le temps ça. Je les connais. Je croise les bras et marmonne des bruits de chaton genre je sais pas. des trucs spaace. Mais alors, Anna choppe son sac en se levant. Elle compte donc se casser en me plantant ici? Déjà que je fais tâche, je le ferai encore plus en étant abandonnée. m'enfin
Tu sais quoi ? Je viens avec toi, j'ai envie de m'amuser. WOUAW. Là, soyons francs je m'y attendais pas. Je tapote mon avant bras de mes doigts et puis décroise mes bras. Je fais aller ma langue dans le coin de ma bouche et fini par sourire en coin. J'hausse les sourcils, assez satisfaite de la tournure de la situation. La rébellion naît en elle; c'est tellement mignon, haha. Ah bah, l'ange Gabriel se décide enfin à bouger son popotin de cristal. Par contre, faudra aller à pied. On trouve le premier bar ou boîte et ça fera l'affaire. je dis, en haussant les épaules, les yeux pétillants. J'attrape son bras vivement et dis, commençant à l'entraîner vers le trottoir, Allez Anna bouge ton cul!

Okay, on y va, je suis pas un ange par contre. elle sourit. Ah ça c'est bon signe, si elle s'oppose à mes pics vers elle, c'est que la nana va normalement faire ses preuves contre son identité de Sainte-Nitouche. Ca promet, sur ce. Je souris, déjà satisfaite pour ce grand pas que notre petit oiseau a fait. Manque plus qu'elle ouvre sa cage. Puis son jardin secret. Leeeeeeeeeeen. Bon, ok. Ça va, ça va, bon allons y ! Woaw, y'a du mouvement ici, Anna elle m'a poussée. Je pouffe de rire, stupéfaite, j'me retourne et lui fais du regard. Pas mal, pas mal ! J'observe la fille. Elle commence complètement à buguer, comme si je lui avais enlevé une grosse poutre du cul. Sérieusement, pourquoi d'un coup elle pousse des pets arc-en-ciels, qu'elle pétille comme un soda? Putain, c'est juste hyper attractif comme situation, tu vois vraiment le profil de la fille coincée en question, qui a juste besoin qu'on la pousse parce qu'elle a pas assez de confiance pour se lancer seule. Les gens devraient oser, putain ! Faut se sentir vivant, c'est la sensation primaire. Alors, déjà à la traîne ? Tu ne vas pas savoir me suivre ?

Ben ça alors ! Excellent, je dirai ! C'est toi qui ne suivra plus dans quelques heures. là, c'est moi qui sera après toi. Je devrai te traîner, enfin si j'y arrive. Dans les pires des cas, on dort dans la rue. C'est bon on est à deux, c'est normalement sécurisé. J'écarte les bras, hausse les yeux d'étonnement, puis les recroise, complètement satisfaite. Bordel d'Anna, que voilà ! J'pense que je t'ai retiré une sacrée bûche du cul. j'hoche de la tête en terminant ma phrase, me convaincant moi-même. Puis, je reprends mon allure malmenée et emmène Anna vers un bar que je viens de répérer. Il a l'air pas mal, et surtout y'a de la bonne fréquentation. Je souris, une fois devant. J'te demande même pas si t'es prête, t'as brûlé pleins de phases cocotte. Je souris en coin, me mords la lèvre et lui aggripe délicatement sa main. Faut garder un contact chaud, faut pas la perdre, faut la rassurer quand même un peu. J'arrive au bar, et je lâche sa main. Je m'accoude au rebord en marbre, observe Anna et lui demande, vivement, Alors tu bois quoi ?