Nous sommes actuellement un samedi soir, vingt heure tapante. Je suis plutôt pas trop dérangée dans ma tête ce soir, et je m'ennuie, et j'ai envie d'un peu de contact social. Oui, vous l'auriez compris, Sky Levis va sortir son cul de son dortoir et va le trimballer en soirée, dans une espèce de discothèque chic et classe. J'ai du pognon à dépenser, pour une fois, alors, je me fais plaisir, merde!

Bon, par contre, je n'avais personne avec qui y aller. Un peu comme d'habitude. Indiana, jc'rois que je devais un peu la laisser se reposer, à cause de l'autre nuit, qui, ma foi, était amusante. Shay, j'ose pas la voir, et je ne vais pas me bousculer pour la voir.. Il me faut du temps. Eliott, bah, c'est pas le moment maintenant de sortir avec lui, tant que les choses n'ont pas été éclairées avec Adam. Et, Adam, bah, j'en sais rien. Je vais donc aller en solitaire, boire, et danser, comme j'le fais bien, je crois.

J'éteins la télé, décidée à me préparer. Je me lève péniblement du canapé, et me dirige vers la salle de bain, après avoir pris une tenue plutôt classe et déchainée. On se fait plaisir! D'un soupir, j'me maquillais la gueule, mascara, eyeliner, léger blush pour mettre de la couleur à ce visage de déterrée, et, une pète de rouge à lèvre. C'te bon; j'me sens prête !

Je sortis de la salle de bain, et pris mon sac à main, j'y glissais mes clefs, mon téléphone, mon portefeuille, avec mes papiers bien sûr et le fric, un bonbon, en cas de faim et rien d'autre, je crois. Prête, je sors de la chambre et je vous épargne ma vie passionnante du chemin jusqu'au taxis. Une fois dans le taxis, je lui indique la destination voulue, il s'exécute, et j'arrive merveilleusement bien à bord, j'le paye, j'le salue machinalement et je sors. Je lève les yeux, observant l'enseigne de la discothèque illuminée, qui me fit un léger sourire. J'suis plutôt motivée!

D'un pas décidé, j'entra à l'intérieur. C'que c'est toujours aussi beau, ici! Classe, chic, et la musique. Du futurbase, de l'electro, quelques pointes de dubstep, c'est juste bien en soirée. Aux premiers temps, j'vais me prendre un alcool, un rhum, pour commencer et le sirote joyeusement, avant de partir danser avec la foule, serrée comme une sardine avec des gens dont je ne distinguais même pas le visage.

Un samedi soir comme tant d'autres. Je n'ai qu'une envie : me dégourdir les jambes comme je sais si bien le faire, en boîte, entouré d'une bonne bande de potes. Et quelle boîte ! Un truc bien classe, plus chic que tous ces pauvres bars insalubres qui puent la consanguinité. Quand on a une réputation, on s'y tient jusqu'au bout, même jusqu'aux lieux qu'on fréquente. J'aurais bien proposé à Aria de venir, mais bon, ça risque d'être une soirée entre mecs, et bien que je la considère parfois comme un pote, j'aurais peur qu'elle se sente de trop. Et puis, je sais pas, j'ai l'impression qu'on est en froid, depuis cette rumeur à la con, là. Faudrait qu'on essaie de se voir, un de ces jours, pour tout mettre au clair, sinon ça risque d'être rapidement pesant.

Après une douche brève mais revigorante, je passe par la phase brushing, inévitable. Enfin, brushing, façon de parler : je sèche rapidement mes cheveux, et les coiffe à la laque pour leur donner une tenue unique. Brossage de dents, bain de bouche, crème hydratante, il n'en faut pas plus pour parfaire mon visage. J'abandonne le rasage pour cette fois ; j'aime bien ma barbe de trois jours, ces temps-ci. Enfin, bref coup d’œil dans le miroir après m'être légèrement aspergé de parfum. Aah, c'est vrai que j'suis beau.

Une fois impeccable, je sors de la salle de bain en serviette, et me cherche une tenue ni trop dégueue, ni trop habillée. Enfin, après avoir fourré dans ma sacoche Hilfiger le nécessaire de soirée - argent, papiers, téléphone, chewing-gums et clé de ma chambre - je suis fin prêt. Ce soir, ce n'est pas moi qui conduis, donc je ne suis pas le Sam, donc je peux y aller autant que je veux. J'aime ce système.

On arrive devant la boîte. Me connaissant, je vais rester avec eux une petite demi-heure, et puis on va se perdre aussi rapidement de vue. C'est toujours comme ça que ça marche. On n'arrive pas à rester les uns avec les autres, huhu. Bref, toujours est-il que l'on débarque, plus badass que jamais, prêts à enflammer la soirée. A notre arrivée, il y a déjà beaucoup de monde. La musique est géniale, l'ambiance l'est tout autant, tous les critères sont réunis pour passer une bonne soirée.

On s'installe à une table, près des gens qui dansent déjà comme des fous, et on commande un magnum de champagne. Notre allure de jeunesse dorée ne tarde pas à attirer quelques filles en manque de fric qui, honnêtement, m'agacent dès leur arrivée. Les trois autres gars avec qui je suis sont ravis, mais je préfère les laisser entre eux. Après une première coupe, je m'éclipse et me fonds dans la masse. La musique est vraiment entrainante, si bien que je n'hésite pas une seconde à bouger à son rythme. De toute manière, il y a tellement de monde que l'on ne risque pas de me reconnaitre. Et puis au pire, c'est pas comme si je dansais comme un cowboy après une ballade d'une demi journée, hein.

La foule est tellement mouvante que je ne me retrouve jamais plus de vingt secondes à côté des mêmes personnes, à moins seulement de les agripper comme un psychopathe - ce que je n'ai évidemment pas essayé. Au bout de quelques minutes compacté entre un tas d'inconnus, un visage familier apparait à moins d'une dizaine de mètres.

Aria.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je pense qu'il est grand temps qu'on parle. Ou même, qu'on se revoie, seulement, qu'on se prenne dans les bras l'un de l'autre, je sais pas, j'ai envie de la retrouver. Elle me manque vraiment.
Sans réfléchir, je pousse les quelques éléments encombrant mon passage, et avance non sans peine vers Aria. Puis, une fois que je me retrouve suffisamment près d'elle, je pose une main sur son épaule afin qu'elle se retourne, et lui souris le plus sincèrement du monde.

La soirée commençait plutôt bien je trouvais. La musique était toujours aussi bonne, chic, enfin, juste géniale et tout. Je me déhanchais contre des millions de personnes, m'amusant, ça me changeait les idées, après ces jours assez mouvementés. Je tenais mon verre de rhum en dansant, fermant les yeux, savourant les moments de sourire amusés. Des gens me collaient fort, parce que tellement la boîte était bondée, on se collait tous, et c'est vrai qu'on passait tous pour des pervers en manque de sexe, mais c'est pas grave. Puis, c'était un vrai chauffage humain, ici.. Wouah! J'en pouvais plus.

Je bougeais beaucoup, je m'amusais, c'était bien. Je me demandais également si j'allais pas attacher mes cheveux, car ils me donnent horriblement chaud, là, j'en peux plus, je vais mourir de chaleur, oui ! Je soupirai, souriait, dansait, je m'arrêtais plus, jusqu'à ce que je sentis une main se poser sur mon épaule. Un pervers en profiterait-il pour faire des attouchements ? Mais si çe serait un pervers, il me toucherait autre part, je crois, hum. Mais bon, j'ai envie de voir qui m'a fait ce geste plutôt amical, ça aguiche mon esprit. Je me retourne.

Oh putain. Choc thermique. Adam. Je n'en crois pas mes yeux, j'ai des gros frissons qui prennent possession de mon corps. Il..il m'avait tellement manqué ce gros péteux à la con. Roh putain. Et son sourire.. Celui-ci était d'une sincérité à en faire tomber plus d'une. Je lui rendis vite son sourire, ce sourire m'explosait même les paumettes, tellement il était puissant. Mon Adam. Je lui pris la main et l'emmena hors de cette foule étouffante. Nous étions donc un peu à l'abris de la foule amusée, et je posa mon verre sur le bar. Je le regardai. D'une voix douce, mielleuse et calme, je lui dis:

Toi, là, maintenant. j'haussais les sourcils, soulignant mon doux étonnement et en même temps une certaine satisfaction, finissant par sourire véritablement.

Aria se retourne, et me sourit en retour. Bordel, ce sourire, qui ne craquerait pas ? Il lui remonte jusqu'aux oreilles, laissant dévoiler ses belles dents blanches et un visage radieux, malgré un environnement humide qui aurait plutôt tendance à enlaidir n'importe qui. Aria me tire par la main vers l'extérieur de la foule et, une fois son vers posé sur le comptoir, s'étonne de me voir ici.

Ouais, ça m'arrive de temps en temps de venir ici, l'ambiance est sympa et la musique est cool, je commence en haussant les épaules, toujours le sourire au coin des lèvres. Mais j'avoue que je m'attendais pas à te voir !, j'enchaine, toujours sous l'effet de la surprise.

Une bonne surprise, en tout cas. Ça fait du bien de la revoir, la blondinette. J'avais un peu peur qu'on se reparle plus pendant pas mal de temps, voire qu'on fasse un break officieux suite à la rumeur. Mais non, au final on se retrouve ce soir, comme si de rien n'était, visiblement. Je n'arrive même pas à m'empêcher de la regarder comme un con, sans détendre mes commissures. Je la contemple avec émerveillement, de haut en bas, de son front à ses chaussures, et m'arrête fréquemment sur ses beaux yeux. Elle est vraiment sublime. Je passe doucement une main dans ses cheveux, et lâche d'un ton mielleux et admiratif, dévoilant à nouveau toutes mes dents : T'es moche, avant de l'entourer de mes bras et de la serrer fort contre moi. Elle sait très bien que c'est de l'ironie. Elle est beaucoup trop belle pour que je puisse lui dire ça sincèrement.

Ouais, ça m'arrive de temps en temps de venir ici, l'ambiance est sympa et la musique est cool dit-il, toujours le sourire omniprésent Mais j'avoue que je m'attendais pas à te voir ! termina-t-il avec étonnement.

Tête d'ahuri, péteux de Foster! Et moi dont, sale innocent, qui donc aurait cru voir ta gueule de bourgeois ici! C'est pas assez luxueux pour toi! Enlève-moi ce sourire de petit con. Ah, Adam. Tu m'avais tellement manqué tu sais. Je souriais toujours aussi, bêtement, amoureusement, quoi. On avait l'air vraiment d'autistes en fait. Je ne veux même pas m'imaginer être une souris pour nous voir extérieurement. Ce serait bien trop pitoyable, à mon goût.

Il était si craquant Adam. Il me faisait un tel effet, j'avais des bêtes sensations, les papillons dans le ventre comme les pichattes de Paris disaient. Mais putain, ça existe vraiment. Jamais j'avais eu ces conneries. J'aurai jamais cru dire ça pour la gueule d'Adam. Mon dieu, mon dieu. J'me fais le mec le plus canon d'Enamor. C'est pas possible, j'peux pas sortir avec une tête de con comme la sienne. Pourtant, chose est faite et je l'ai cherché! Et.. Malgré tout, je peux rien nier. Je baissais les yeux, ne sachant plus quoi répondre à ses propos, me mordillant la lèvre inférieure, envahie par une joie indescriptible. Mon gros péteux de la bourgeoisie.

Je remarquais qu'il me contemplait de haut en bas, quand j'avais relevé les yeux. Il s'arrêtait souvent sur mes yeux, ce qui me fit littéralement fondre. Son regard avait une telle emprise sur moi, je me sentais si faible et petite quand il me contemplait de ses yeux mielleux. En plus, il avait l'air émerveillé. Emerveillé par ma propre personne. Je craquais, je craquais. Ouf, je dois me reprendre. Je mourrais juste d'envie qu'il me vole un baiser. Qui ne pourrait pas tomber sur son charme? Dire que je fais tant de charabia pour Foster! Ah, le monde est fou!

Puis, il passa soudainement une main dans mes cheveux. J'avais jamais connu ce geste d'affection, il me plaisait plutôt bien. D'habitude, j'ai horreur qu'on chipote à mes cheveux. Mais là, c'était délicat. C'était spécial, ça venait de Foster. Petit con. Je souriais, du à son geste.

T'es moche. lâcha-t-il d'un ton tout autant mielleux, et même admiratif, dévoilant à nouveau un sourire radieux.

C'est bien nos messages codés, notre sarcasme, qui maintenant devient un jeu séductif efficace. Je lui lâcha un sourire malicieux avant qu'il ne me prenne dans ses bras, me serrant fort contre lui. Je fus surprise, et je posa ensuite de hâte mes mains autour de sa taille, le serrant tout aussi fort contre moi. Ce câlin me fi un bien fou; il me prouvait qu'on s'était enfin retrouvés. J'en oubliais même l'histoire avec S. C'était plus qu'Adam et ce câlin. Je goûtais au bonheur absolu et sans fin, ça me paraissait infini et j'en profitais sans me priver. C'était magique. Puis, soudainement, j'approchais ma bouche de son oreille et lui murmura toujours d'un ton envoûtant:

Je dirai que tu es tout autant moche.. Et que je suis contente de t'avoir retrouvé. plus tard, je dis d'un air un peu sarcastique, insistant; Foster.

"Je dirai que tu es tout autant moche.. Et que je suis contente de t'avoir retrouvé. Foster." Aria vient d'approcher sa bouche de mon oreille, et de susurrer ces quelques mots, d'un ton à la fois magnétique et sarcastique. J'en suis fou. Alors que mes mains remontent jusqu'à ses joues, je profite de cette parfaite proximité qui m'avait tant manqué, pour tourner le visage en sa direction, et l'embrasser. C'est doux, mais aussi piquant. Chaud, et froid. Sucré, avec une légère pointe d'amertume. C'est indescriptible, mais ça fait battre mon cœur d'une telle manière qu'en aucun cas, je ne saurais m'empêcher de prolonger, encore quelques secondes, cet instant. Ouais, ça m'avait vraiment manqué, tout ça.

Puis, je me résigne à abandonner ses lèvres. Je lui souris de toutes mes dents blanches, ne la lâchant pas une seconde du regard. Elle est vraiment trop géniale, cette fille. Ça te dit qu'on aille faire un tour, dehors ? Il fait vraiment trop chaud, ici, je propose finalement. A vrai dire, ce n'est pas tant la chaleur de l'endroit qui me dérange, au contraire je préférerais rester bien au chaud plutôt que devoir supporter les températures négatives extérieures. Seulement, la boîte est bien trop bondée, il y a trop de monde, et la majorité est là pour la même raison. Ce n'est pas suffisamment intimiste à mon gout, ce n'est vraiment pas un bon endroit pour des retrouvailles. A cet instant précis, j'ai seulement envie de me retrouver seul à seul avec Aria. Qu'on discute de tout et de rien, qu'on s'explique au sujet de la rumeur s'il le faut, qu'on se charrie sur n'importe quelle connerie, bref, je veux qu'on se retrouve enfin. Et on n'est définitivement pas au bon endroit pour ça.

J'envoie très rapidement un message à l'un des potes avec lesquels je suis sorti ce soir, histoire de les prévenir qu'il est inutile de m'attendre, et attrape la main de ma chère Sky pour l'emmener vers l'extérieur de la boîte, après avoir récupéré mes affaires.

Dehors, il fait vraiment froid. Normal, vu la période de l'année, me direz-vous. Mais bien que je sois à l'université depuis près de trois ans, je ne me fais toujours pas aux conditions météorologiques hivernales. Ceci dit, ce soir, je m'en fiche complètement. Je suis bien trop heureux d'avoir retrouvé la Blondinette, pour me soucier de la neige ou du vent. Je vais définitivement bien, et rien au monde ne pourrait venir perturber cette agréable sensation.

Je ne m'y attendais pas tout de suite, ici, en plein milieu d'une foule de jeunes défoulés, dans ce bordel sonore. Mais oui. Je sentais les mains d'Adam remonter jusqu'à mes joues, je pu deviner légèrement et innocemment la suite. Il tourna mon visage de ses mains, et m'embrassa -enfin!-. Un peu de patience, Sky. Son baiser était indescriptible, il était doté d'une douceur incomparable, comme d'un tonique envoûtant. Je ne pu m'empêcher de savourer le moment comme une bouchée de macaron frais. Ca dura un certain instant, puis, Adam abandonna mes lèvres et me dévoila un sourire d'ange. Je lui rendis tout naturellement ce sourire.

J'avais envie de toucher mes lèvres, pour voir si c'était vraiment vrai. Oui, on s'est encore embrassé, Adam est mon petit ami, on sort ensemble. C'est très très bizarre, aussi c'est encore le début, mais ça me fait drôle. J'me sens un peu mal à l'aise, timide, encore gênée. Mais tout va bien se passer, espérons-le, en tout cas.

Après ce petit moment de bonheur à l'état pur, Adam brisa la glace pour proposer quelque chose.

Ça te dit qu'on aille faire un tour, dehors ? Il fait vraiment trop chaud, ici. Je souriais, hochant de la tête, comme pour dire oui. Et dans ma tête, c'était avec plaisir! J'en pouvais plus de la chaleur, même si j'y avais pas trop pensé au cours de ces dernières minutes écoulées, oui, en effet, j'avais la tête ailleurs. J'accepta donc, Adam prévenu sûrement ses amis qu'il partait de la boîte. Il me prit ensuite la main, m'emmenant hors de cette orgie de bruit sourd. J'avais ce putain de bête sourire qui partait pas, tellement j'étais contente.

Après quelques secondes, déjà, on se retrouvait dehors. On marchait, sans réel destination, main dans la main. J'avais un sourire satisfait, une tête de bienheureuse, idiote, naïve, une Aria au monde des poneys. C'est très très bizarre, ça m'arrive pour la première fois, je crois bien. Mais bon, je peux pas contrôler. On avait marcher, sans énormément échanger de mots, car très vite on trouva un espèce de parc isolé, calme et paisible. Il y avaient là quelques lampadaires qui éclairaient faiblement l'endroit, et un banc s'y trouvait à chaque fois à côté. Avec Adam, on décida d'enfin s'asseoir.

Maintenant, la réalité me rattrapa, je me souvenu de l'histoire de la rumeur, avec Eliott, mais je n'avais pas envie d'en parler maintenant. J'avais envie d'un peu de choses bonnes, la vie en rose, que de l'amour et des mashmallow en fait. D'ailleurs, je laissais mon instinct me guider et je posa ma tête sur l'épaule d'Adam. Waouh, ça fait bizarre de faire ça, maintenant, dans cette situation. Même que, je lâcha, doucement et calmement:

Tu m'avais manqué, Foster.

On marche sur quelques centaines de mètres, sans trop réfléchir à une quelconque destination, juste contents de se retrouver à deux. Mais enfin, on arrive près d'une sorte de petit parc, à peine éclairé par quelques lampadaires qui donnent directement sur des bancs, recouverts de neige. Je vire rapidement le surplus de neige et, préférant ne pas me mouiller le derrière sur une flaque, m'assieds plutôt sur le dossier du banc, histoire de limiter un minimum la casse, et invite Aria à en faire de même. Rapidement, je commence à regretter la chaleur de la boîte, mais peu importe. Il faut vraiment que je me fasse aux températures négatives, si je compte passer encore quelques années à l'université. Et rester un bout de temps assis à l'extérieur, en pleine nuit, ça me servira d'entraînement.

Mais finalement, Aria vient rapidement poser doucement sa tête sur mon épaule. Trop mignonne, la Sky. Je savoure dans mon coin, sans commentaire, et passe ma main dans son dos pour la rapprocher de moi. En plus, on aura plus chaud si on est serrés l'un contre l'autre. Et comme si ça ne suffisait pas à me mettre en joie, Aria avoue finalement : "Tu m'avais manqué, Foster." Je souris encore plus, et dépose une petite bise dans ses cheveux. Toi aussi Sky, qu'est-ce que tu crois.

C'est évidemment le moment parfait pour que quelqu'un vienne tout faire chier. Un mec bourré, visiblement, en atteste son allure zigzagante. Il entre dans le parc en titubant. Inconsciemment, je lui lance un regard tellement méprisant que, s'il le remarquait, il préférerait certainement creuser un trou et s'y enterrer. Sauf qu'il est trop loin, et a probablement la vision trop floue, pour se rendre compte de quoi que ce soit. Pathétique spécimen, c'est triste de se donner en public comme ça, je commente, à mesure que le jeune homme se rapproche. Mais enfin, je réalise que le poivrot ne m'est pas si inconnu que ça. Et l'est encore moins aux yeux d'Aria. Putain, me dites pas que c'est encore l'autre casse-couilles, je soupire sèchement.

Eh bah si. Le pauvre type s'arrête net devant nous. Je le dévisage à nouveau avec mépris. Scott. Le blaireau dans toute sa splendeur. Le mec qui essaie de mettre Aria dans son lit depuis des mois. Sérieux, manquait plus que ça. Qu'est-ce que tu viens foutre ici ?, je lance, quelque peu agressif.

A mes plus grands frissons, Adam glissa sa main dans mon dos, et finit par me rapprocher de cette manière. J'eus un sourire en coin, j'me sentais bien, j'étais une bienheureuse, j'me sentais quand même débile, mais bon, j'arrivais pas à sortir de cette embuscade de bonheur. C'était beau. J'oubliais la reste, en étant ainsi, avec Adam. Je ne comprenais plus beaucoup pourquoi j'étais dans un tel état, et je n'avais pas envie de le comprendre à nouveau. A son tour, Adam pris la parole; Toi aussi Sky, qu'est-ce que tu crois. après m'avoir déposé un petit bisou dans mes cheveux. Ses paroles me firent très plaisir. Le moment était mémorable, mais, ugh, voilà, faut que tout soit niqué.

Je vis au loin, de même qu'Adam le vit aussi, un mec qui marchait pas droit; quelqu'un de bourré, qui était en direction de nous. Bah merde, il va réellement venir nous chercher des emmerdes? Nan, allez. Je ne le regarde pas, comme ça j'attire pas son attention.
Pathétique spécimen, c'est triste de se donner en public comme ça.
La phrase d'Adam me fit revenir à mes pensées, et instinctivement je regardais l'homme bourré en l'écoutant. Je soupirais, de désespoir, le voyant s'approcher encore de nous. Il s'approche encore, encore, encore, encore. bah merde, merde merde ! l'autre fils de tepu. Scott..
Putain, me dites pas que c'est encore l'autre casse-couilles. Adam rajouta cela, d'un air bien sec.
J'me sentais vraiment mal, si j'laurais jamais connu ce type il serait pas venu tout gâcher. Le voilà qu'il s'arrête net devant nous, quelle tête de con. Mon dieu, bénis-le c'te pauvre enfant..
Qu'est-ce que tu viens foutre ici ? dit Adam d'un air très agressif. Il avait le regard méprisant.

Scott, le con de service, ne tenait pas sur ses jambes. Il divaguait comme un con, et se rattrapait, dans le vide, et d'ailleurs il ne s'était pas encore cassé la gueule, ce qui me surprenait. Il a au moins un don. Mais bon, là, Adam est fâché, normal, et faut que tout ça s'detende, sinon ça va partir mal, je crois.. Scott, souriait, tel un simplet et puis repris, d'un air naturel et évident, je dirai.

Bah, ça s'voit pas, Foster ? J'viens chercher Aria, on a un putain d'rendez-vous. et qu'est-ce que je vois ? Vous êtes là, à deux ? Et toi, Aria, t'oses me tromper ? puis, Adam, t'es pas le centre du monde des filles, y'a pas que toi qui sait baiser ici, clair ? allez, viens, aria, jolie.

Pardon? Je fis de gros yeux. Comment il peut oser dire ça? Il sait à qui il parle au moins? Connard. Mes poings se serraient instinctivement, j'avais envie de le frapper. Je repris mon calme, essaya de canaliser ma jauge d'énervement soudain, et souffla un bon coup, ayant repris mes esprits. Je souriais à sa tronche, à Scott, je le regardais avec pitié et répondit à sa pauvre attaque.

T'es juste bourré, rentre chez toi, mon enfant.

Monsieur le blaireau reste planté là, devant nous, comme un con. Il me donne la gerbe, il m'énerve, il n'a rien pour lui mais j'y peux rien, je ne le supporte pas. J'ai beau faire des efforts pour accorder ma confiance à Aria, il n'en est clairement pas de tel pour tous les pauvres cons qui lui tournent autour. Surtout Scott. "Bah, ça s'voit pas, Foster ? J'viens chercher Aria, on a un putain d'rendez-vous. et qu'est-ce que je vois ? Vous êtes là, à deux ? Et toi, Aria, t'oses me tromper ? puis, Adam, t'es pas le centre du monde des filles, y'a pas que toi qui sait baiser ici, clair ? allez, viens, Aria, jolie." Je grince des dents. Ce mec me tape vraiment de plus en plus sur le système, mais j'essaie tant bien que mal de me contenir pour ne pas rentrer dans son jeu.

Visiblement, Aria est du même avis que moi. Ses poings se serrent, et sa respiration semble s'intensifier sous la colère. Mais finalement, et contre toute attente, elle se détend, et sourit à l'autre con. "T'es juste bourré, rentre chez toi, mon enfant," répond-elle. Je reste silencieux pour le moment, tentant comme la blonde de me canaliser. "Bourré ? Moi ? Pffff," commence-t-il en faisant de grand gestes et en postillonnant sur la fin. "J'suis pas bourré, j'attends juste que tu me rejoignes dans mon lit comme prévu poupée." Canalisation de la colère : ratée. Je n'attends même pas que Sky lui réponde, que je m'en charge le premier. Casse toi Scott, tu nous emmerdes, je lâche, lassé et irrité par sa présence.

"Bah alors Foster, pourquoi tu t'énerves ? T'as peur que je te la pique, hein ? Ça fait quoi de se sentir vulnérable ?" Bim. Égo touché en plein centre. Et son sourire à la con, là. Qui donne envie de lui foutre des baffes. Sans réfléchir, je descends aussitôt du banc, et me confronte au poivreau. Face à lui, je fais bien dix centimètres de plus, et je ne doute pas des quelques kilos de muscles que j'ai en avantage. Ose me répéter ça, je lui crache en pleine face. Et il continue de sourire, ce qui finit de me mettre hors de moi. Alors, sans réfléchir, je le pousse brièvement. C'est dans ce genre de moment que j'apprécie les nombreuses années de crawl qui m'ont donné des bras en béton. Scott tombe dans la neige comme une loque. Faut avouer aussi qu'il a sûrement bu plus d'un verre ce soir, donc que son centre de gravité est plus que douteux.

Une fois à terre, il perd quelque peu son sourire. C'est pas trop tôt. Je me retiens de lui shooter dedans, alors que j'en crève d'envie. Au lieu de ça, je me répète : Casse toi Scott, je déconne pas, vaut mieux pour toi que tu te barres. Le blaireau suit finalement mes conseils, et s'en va enfin après plusieurs tentatives pour se relever. Je soupire sèchement, passe une main dans mes cheveux pour me recoiffer, et revient à ma place initiale sur le banc, m'efforçant de faire comme si de rien n'était.

"Bourré ? Moi ? Pffff, J'suis pas bourré, j'attends juste que tu me rejoignes dans mon lit comme prévu poupée.
Oh, mais quelle confiance en lui qu'il a, ce limaçon dépourvu de couilles! Castré de la vie. Tes pauvres fantasmes vont sombrer et tu seras effleurer de la brise à lames qu'est la réalité! Je soupirais, secouant la tête, exaspérée par ses propos.
Casse toi Scott, tu nous emmerdes. lâcha Adam sur un ton très irrité et lassé.

Je regardais Scott d'un regard noir, il fallait absolument qu'il se casse comme Adam lui avait avertit. Je ne voulais pas d'emmerdes. Mais visiblement, il n'était pas prêt à abandonner.

Bah alors Foster, pourquoi tu t'énerves ? T'as peur que je te la pique, hein ? Ça fait quoi de se sentir vulnérable ?
Et bien, chiasse d'éléphant, là, Adam ne va pas rester sans rien faire. Il n'aurait jamais du dire ça, jamais. Ça touche toujours un mec, ce genre de phrase, je le sais bien. Adam se leva du banc, sans plus attendre et s'affronta devant Scott. Adam était bien plus grand, bien plus imposant, ce qui était amusant à voir.
Ose me répéter ça.
Je regardais la scène, impuissante. Scott continuait de sourire à la figure d'Adam, comme un beau con, et cela, moi-même me mise hors de moi, alors je n'imaginais pas pour Adam. Celui-ci le poussa d'un coup bref, et Scott en tomba. Aussi il est tellement bourré, ce clanpin, qui aurait cru qu'il aurait su tenir sur ses pattes?
Une fois à terre, le garçon pitoyable perdu son sourire peu à peu. Je levais les yeux au ciel et soupirais un bon coup, attristé de la mentalité de Scott.
Casse toi Scott, je déconne pas, vaut mieux pour toi que tu te barres.

A la place de Scott, je me casserai franchement. Mais ce qu'il fit, tant mieux pour lui. Je n'avais jamais vraiment vu Adam sur sa défensive et aussi sérieux, et cela me perturbait. Tout ce cinéma pour moi ? Jamais avant quelqu'un n'avait fait ça pour moi.
Bref, après cette affrontation, Adam revint au banc, comme si de rien n'était. Je ne disais rien, je n'avais pas vraiment de commentaire pour cela, ou j'en avais, mais je voulais qu'Adam reprenne ses esprits, et je n'avais pas envie d'en rajouter. Mais, au bout d'un moment, je brisa le silence lourd et dis, d'un ton bref:

On ferait mieux de rentrer.

Je me leva du banc, et attendit Adam pour ensuite partir.