Pourquoi mes potes avaient encore réussit à me convaincre de venir avec eux en soirée alors que je déteste cela ? J'ai beau leur dire non, pour eux c'est toujours oui. Et ne voulant pas les décevoir ou les contredire ou je ne sais quoi, ba j'y vais. Faudrait qu'un jour je leur fasse clairement comprendre que non, je ne pouvais pas aller en soirée, plus depuis l'accident. J'ai peur de la foule, en quelle langue leur faire comprendre ? Je suis ochlophobe tout simplement.

Mais bon voilà, je suis trop sympa et j'ai encore dit oui. Je sens que je vais être mal toute la soirée. Bon aller courage mon petit Gabriel, tout le monde t'attend. J'enfilai alors ma veste avant de sortir de ma chambre et de rejoindre mes potes qui m'attendaient dehors.

Lorsqu'on arriva à la boite, je me sentis déjà mal. Il y avait déjà pas mal de monde sur le parking. Qu'est-ce que ça allait être à l'intérieur ? Dans quoi je me suis fait embarqué encore ? Je respirai un grand coup et descendis de la voiture. Mes potes riaient déjà alors que moi, j'étais presque en sueur, une boule au ventre. J'essayai de respirer profondément et de prendre sur moi. Je n'arrêtai pas de me dire que ça irait, que jamais je ne revivrais ce jour là, qu'il n'y avait aucune raison que je déclenche une émeute. En fait si : j'ai le don pour déclencher mes émeute. Mais faut que j'arrête de penser à cela.

Lorsqu'on arriva sur le palier de la boite de nuit, je me raidis d'un coup. Il y avait une de ces foules cette nuit. Non impossible que je mette un pied dedans. Je fis alors demi tour. Un de mes potes me rattrapa en me demandant ce que j'avais. Je lui expliquais alors que ce n'était même pas la peine, je ne pouvais pas rentrer. Aussi il me proposa de rester avec moi dehors le temps que je trouve assez de courage pour venir m'éclater mais je lui dis de ne pas s'en faire et d'y aller, que je les rejoindrais plus tard.

Et c'est ainsi que je me retrouvais un peu à coté de l'entrée de la boite, adossé contre le mur, mon téléphone en main, me demandant encore ce que je faisais là. J'aimais beaucoup mes potes, je m'étais fait de très bons amis ici. Mais sérieusement, parfois j'avais beau leur dire, ils étaient toujours aussi buté a vouloir m'emmener dans tout et n'importe quoi, sachant que les foules ce n'était vraiment pas mon truc et qu'en plus, je suis dirait-on, populaire dans le monde entier, en tout cas en Amérique du Nord. Enfin bref. En tout cas, passer ses quelques minutes dehors pratiquement seul m'avait fait retrouver les couleurs que j'avais perdu en voyant l'immensité de la foule tout à l'heure.

- Eh! Dis, t'aurai pas du feu sur toi?

Je relevai la tête. Visiblement, c'était à moi qu'on parlait. Je regardai alors celle qui venait de m'aborder : une joli fille au long cheveux blonds (Ivy). Je ne la connaissais absolument pas, peut être qu'elle venait d'Enamor, peut être pas. A vrai dire, il y a beaucoup trop de monde à Enamor pour que je puisse retenir tous les visages. Déjà que je dois retenir ceux de Moonstone, et mon dieux qu'ils sont nombreux, alors je parle pas des trois autres maisons. Donc en conclusion, cette fille ne me disait absolument rien.

Du feu ? "Je fume pas, désoler". C'était ce que j'allais lui répondre lorsqu'un détail fit tilte dans ma tête : tout à l'heure dans ma voiture, un de mes potes m'avait passé ses clopes et son briquet, n'ayant pas de poches. Donc ce soir là, miraculeusement, j'avais un briquet sur moi. Tant mieux pour elle, ça lui évitera de chercher ailleurs. Et mon pote ne m'en voudra pas de dépanner une jolie demoiselle.

- Si, tiens, lui dis-je en lui tendant le briquer de mon ami.

Je lui fis un bref sourire lorsqu'elle s'empara du briquet et alluma sa clope. A vrai dire, je détestais le tabac et jamais je n'avais encore fumé, ne supportant déjà pas trop l'odeur. Mais on vivait dans une société ou fumer était autorisé donc je n'avais pas à juger les gens qu'il le faisait, même si ça détruisait peu à peu leur santé. Après, chacun à ses raisons de fumer ou non. Alors qu'elle me rendait le briquet de mon ami, une voix non loin de nous se fit entendre :

- Tu peux fumer ailleurs? Je supporte pas l'odeur.

Je me retournai alors vers la jeune fille qui venait de parler : une rouquine portant une robe bleu nuit (Chloé) - qui au passage lui allait très bien. Mais je ne sais pas pourquoi, dès le premier regard, je ne la sentais pas. Si elle venait d'Enamor,je la mettrai direct chez les Garnet vu comment elle nous regardait légèrement de haut, comme le font si bien les Garnet. Garder son calme avec ce type de personne était la meilleure des armes, je l'avais apprit il y a quelques semaines lors de ma rencontre inattendue avec une Garnet alors que je me rendais à une soirée entre potes. Enfin bref. Instinctivement, je pris alors la défense de la blonde plutôt que celle de la rouquine, même si, à vrai dire, l'odeur du tabac me gênait aussi. Mais je détestai que l'on regarde les autres de haut.

- Et pourquoi ça serait à elle de partir ? Car visiblement, ici, il n'y a qu'à toi que ça gêne le fait qu'elle fume.

Bon, au moins, pour l'instant, personne ne m'avait encore reconnu, c'était déjà ça. Même si je n'aimais pas les Garnet, si il y a bien une chose que je déteste encore plus, ce sont les émeutes. Tout ce monde... Non, je ne supportais plus cela, plus depuis l'accident il y a quelques années.

- Alors ici tu vois ma mignonne, c'est un lieu public. Qui dit lieu public dit que ta petite existence personnelle et privée, on s'en fiche. Donc si je veux fumer, je fume.

Elle venait de poser sa main sur mon épaule pour trouver un point d'appuis pour se redresser légèrement et faire face à la rouquine. En tout cas, elle était prête à en découdre si il le fallait, à moins que se soit les effets de l'alcool qui l'a rendait légèrement agressive, cette petite blondinette, car je la sentais pas toute fraîche. Enfin, chacun fait comme il veut. En tout cas, la rouquine semblait tout autant ne pas vouloir céder d'un millimètre. Déjà comment elle avait prit ce que je venais de lui dire - avec mépris - je me doutais qu'elle allait vouloir elle aussi rentrer à tout prix dans une sorte de "battle" pour savoir qui avait raison et qui avait tord. De toute manière, les personnes telle que la rouquine trouvaient toujours des prétextes pour rentrer en conflit avec les personnes qui ne l'intéressaient pas.

- Donc en sortant ce que tu viens de dire tu te penses intelligente là? Sérieusement?

Dédains et mépris se mélangèrent sur le visage de la rouquine. Visiblement, elle avait déjà prit en grippe la blonde. Super, j'avais le doit d'assister à du crêpage de chignon. Comme si ma vie n'avait pas assez de soucis comme cela. Enfin là n'est pas la question me direz vous. Mais c'est vrai que de voir deux personnes se lancer des répliques cinglantes pour savoir qui a raison et qui a tord, même si ni l'une, ni l'autre n'a raison ou n'a tord, c'est juste la chose la plus énervante du monde. En tant que spectateur, on a juste envie de leur dire une chose : la ferme. Mais pour vous dire le vrai fond de ma pensée, je ne supportais pas tellement la rouquine et ses manières de regarder les gens comme si ils étaient des moins que rien, comme si elle leur était supérieure en tout.

- Écoute, si ma fumée te dérange, au mieux tu tournes la tête à l'opposé, au pire tu te bouches le nez. J'y peux rien, ici on peut fumer, je vois pas pourquoi j'irai ailleurs pour un cas isolé puis mise à part toi, personne ne semble dérangé, tout du moins personne se plaint. Alors voilà quoi.

Là, la blondinette rejoignais ce que je venais de dire précédemment. Elle a le droit de fumer et en plus ça ne gêne personne à part la rouquine, alors pourquoi devrait-elle aller fumer ailleurs ? Ah je vous jure... Les Garnets... Oui, je pense que c'est une garnet, en tout cas elle en a le profil. Et les cheveux en plus. *raclement de gorge*. Bref. En tout cas, en jetant un coup d'oeil autour de moi, je me rendis compte que je m'étais laissé entraîner par les deux jeunes filles et la queue et qu'on venait d'atteindre l'entrée. En voyant la tonne de monde qui nous attendait à l’intérieur, je redevient alors livide. Décidément, je n'aurais vraiment pas du venir aujourd'hui. Il aurait mieux fallut que je reste bien au chaud sous ma couette. J'essayai alors de me concentrer sur la discutions pour penser à autre chose.

- Et c'est quoi le rapport entre ce qu'elle a dit et l'intelligence ? C'est juste du bon sens. Même une personne ayant 0 en math peut comprendre cela.

- Écoute, je suis allergique à un élément chimique qui est présent dans la cigarette, c'est pour ça. Je dois te présenter un certificat médical pour que tu me crois oú ça va aller?
Putain mais vous êtes des Opal ou des Moonstone et vous êtes même pas fichus de comprendre ce qu'est le respect. On dirait des Garnet!

Allergique à un élément chimique continu dans la cigarette. Oui c'est possible vu la tonne de substances nocives qu'il y a dedans. Mais alors il faudrait m'expliquer : Pourquoi vient-elle dans un endroit où il y a de fortes chances que quelqu'un fume ? Je comprenne qu'elle veuille passé une soirée en boite, mais dans ces cas là, c'est à elle de faire gaffe des fumeurs et de se tenir à l'écart, plutôt que de cirer sur le premier fumeur qu'elle voit. Non mais sérieusement, ces personnes là se prennent toujours pour le centre du monde. Dans leur tête c'est aux autres de faire attention à eux, et nos à eux de faire attention. Surtout ne cède pas à la provocation. En plus elle vient de confirmer qu'elle vient bien d'Enamor et vu son caractère, elle est elle même une Garnet. En plus elle vient d'avouer que les Garnet ne comprenait pas le respect. Je sais pas comment on peut être aussi doué pour s'enfoncer tout seul autant.

- Mon dieu... Tu as juste le physique et rien dans la tête toi... Donc selon toi les notes en maths font l'intelligence? Ou alors les notes tout court font l'intelligence? C'est vrai qu'il y a des personnes qui ne sont pas très douées avec leur cerveau et qui ont des sales notes en maths mais il y en a aussi qui sont très intelligentes et sont pourtant des surdoués. Il y a tellement d'exemple à citer, et en commençant par l'exemple le plus connu c'est-à dire Einstein. Le proverbe de "soit beau et tais-toi" s'applique à merveille avec toi.

Ne cède pas à la provoque... Je réussis à garder au maximum mon calme. Toutes ses années de maîtrise de soit pour tourner des films me servent enfin en vraie situation. Merci le cinéma. Mais en réfléchissant à ce qu'elle venait de dire, elle s'enfonçait encore plus, non ? Parce que si je comprends bien, elle vient de dire que mauvaise note = stupide et bonne note = intelligent, non ? Donc les bonne note font l'intelligence. Enfin c'est ce que j'ai entendu, après c'est peut être pas ce qu'elle voulait dire, car son argumentation visait plutôt à dire qu'il y a des personnes très intelligente mais qui ont de très mauvaises notes. Mais je crois que l'intelligence des Garnet me fera toujours peur. Il ne parle plus vite qu'il ne pense. La prochaine fois, il vaudrait mieux pour elle qu'elle réfléchisse avant de parler sinon sa contre argumentation tombe complètement à l'eau. Pauvre fille. Elle m'inspirait presque de la pitié.

- Oh calme toi, ton histoire sociale et tes valeurs putrides on s'en tape franchement. Tu viens me casser la tête avec ta pseudo allergie au tabac mais regarde autour de toi meuf ou renseigne toi si tu vois mal mais la grande majorité des fêtards ici se ramènent avec une clope au bec. Arrête de sortir, reste chez toi au calme avec ton air filtré 0% cigarette si ça te convient pas mais viens pas emmerder sous prétexte que t'es allergique.

J'étais totalement d'accord et elle ne faisait que m’ôter les mots de la bouche, même si je pense que je ne l'aurais pas formuler comme cela mais bon. Mais en tout cas, c'était exactement ce que je pensais. Ah si seulement je n'avais pas eu ce briquer dans la poche. Maudis sois-tu Mathias, voilà à quoi j'en suis réduit par ta faute : à me prendre la tête avec une pimbêche de Garnet qui n'en vaut vraiment pas la peine. Ah sérieux ! Pourquoi à chaque fois que je croise la route d'une Garnet, il faut que je me prenne la tête avec elle ? Pour il fallait toujours qu'elle se fasse remarquer ? Elles se croyaient toutes belles et intelligentes, indispensables. Mais moi qui connait bien le cinéma, aucun réalisateur n'accepterai de travailler avec des filles dans leur genre. Mais je m'éloigne là. " Sois beau et tais toi ", je ne le connaissais pas celui là. Je suis sur que c'est elle qui l'a inventer de toute manière. Et pourquoi je cherche encore à parlementer. Je me tournais alors vers la blondinette :

- Ecoute, je crois qu'il vaut mieux laisser tomber, elle ne peux et ne pourra jamais comprendre de toute manière, son cerveau est bien trop borné pour cela. Il n'y a que sa petite personne qui l'intéresse et je crois qu'il vaut mieux la laisser avec son nombril. Je te paye un coup à boire ?

Surtout qu'on venait d'atteindre l'entrée de la boite. Mon visage était encore plus livide maintenant qu'on était à l'entrée de la boite, seul face à cette montagne de personnes. Je n'arrivai même pas à repérer mes potes dans toute cette masse. Mais une chose est sur : je préférai m'éloigner le plus rapidement possible de cette rouquine qui me tapait sur le système, quitte à devoir affronter la foule. Je n'en pouvais plus de l'entendre avec son air hautain et dédaigneux. Et même si de l'extérieur je gardais un calme olympien, de l'intérieur je bouillonnais. Donc rien de mieux qu'un verre et une jolie fille avec qui discuter pour changer d'air.

- On va boire un coup? C'est pas le tout mais j'ai perdu de la salive à débattre intelligemment.

Je souris. C'était exactement ce que je venais de lui proposer mais bon. C'est vrai que la rouquine avait du lui embrouiller pas mal l'esprit avec toutes ses conneries. Bon aller mon grand, il va falloir que tu affronte ta plus grande peur pour ne pas abandonner cette jolie jeune femme à qui tu viens de proposer de lui offrir un verre. Promettez moi de ne plus jamais retourner en boite par contre, plus jamais. La blonde réussit à me faire rentrer dans la boite, même si je pense que tout seul j'aurais pus réussir. Qui ne connait pas Gabriel Lawrence ? Il faut bien que mon statut, à défaut de m'apporter beaucoup d’inconvénient - comme être toujours au centre de toutes les attentions lorsque les personnes connaissent mon identité, ou d'avoir toujours des filles prêtent à me sauter dessus - puisse aussi m'apporter quelques avantages comme avoir accès un peu partout.

La jeune fille agrippa alors mon bras pour ne pas me perdre et nous mena jusqu'au bar. Au milieu de cette foule de gens, je me laissais guider par elle, incapable de bouger et de penser par moi même, la peur me tiraillant. Heureusement qu'elle était là, sinon je crois que j'aurais fait demi tour depuis belle lurette. Une fois arrivé au bar, je me sentis légèrement mieux, peut être parce qu'il y avait un peu moins de monde. La blondinette se commanda une bière et je pris la même chose, n'ayant pas la tête à chercher quoi boire.

- Au fait, moi c'est Ivy, Opal comme tu as du le saisir. Et toi?

Ivy ? Ok c'est noté. Opal. Donc elle venait elle aussi de l'UE, comme la rouquine et comme moi. Au moins, les Opal étaient tous des personnes simples et facile à vivre, pas comme ces pimbêches de Garnet qui ne pensent qu'à leur nombril. Enfin bref, il faut vraiment que je me calme. Ce qui c'est passé tout à l'heure, ce n'est rien, ça arrive tout le temps à un tas de personne, moi inclus. Et puis, même si il y avait le fameux tableau, de toute manière, ce genre de mini prise de tête, ça ne peut pas nuire à ma réputation mondiale, si ? Enfin j'espère pas. Et puis même si le monde me regarde d'un mauvais œil, j'en aurait rien à foutre. Si le monde du cinéma me rejette, j'aurais toujours celui de la médecine et au pire du théâtre.

- Enchanté Ivy, moi c'est Gabriel de la maison Moonstone.

Je la vis jeter un coup d’œil à la salle et j'en fis alors de même. Et bien sur, qui trônait au milieu de la salle, se trémoussant comme un pingouin avec un sourire aux lèvres parce qu'elle attirait quelques regardes : miss Garnet. Ah celle là, toujours à vouloir attirer l'attention. Je détournais alors l'attention, ne voulant pas lui faire ce plaisir de la regarder et reposais mon regard plutôt sur la jolie Ivy. Je préférai de loin les filles simples comme Ivy que les filles superficielles et sophistiqués comme la rouquine, largement.