J'adore les balades nocturnes, parfois. Sans soirée, juste se balader seule, dans les banlieues, près des canaux, café bouillant dans les mains. Regard pensif, visage alerté des paysages et de ses mondes, air mystique et démarche relativement posée. La ville est éclairée aux goûts de la période festive qu'est Noël. Les lumières reflètent mon visage et mes yeux verts, pourtant je reste perdue dans mes plus profondes pensées. J'pense à Londres et à mes potes. J'me demande comment qu'ils se portent, sûrement mal sans moi. J'étais la Queen des soirées, là bas. Mais voilà, le cocon Royal ne savait plus rien supporté. Mon dieu, que c'était dur d'avoir honte de sa propre fille qui vivait sa jeunesse. Bon non. J'étais juste une pute avec du pouvoir et du fric.

Mais je le reste, en soit. Donc ils m'apprennent rien à me foutre ici. C'est juste qu'ils ont honte. Ah bah parce que oui, eux ils ont prétendu que s'ils m'excluaient du palais, c'était pour ça. M'apprendre une leçon de vie. Tu reviendras par toi-même Helena. Osez y croire les coincés du cucul, on verra.

Merde. Putain, quelqu'un m'est rentré dedans. La personne a même crié. Ouhlalal, moi qui étais si tranquille et stable pour une fois. Qui vient donc me stimuler de la sorte? Je me retourne, simplement interpellée. Je découvre une personne, une fille blonde. Un visage comme angélique. Mais y'a un truc pas net. C'est comme si je l'avais déjà vue, la nana.

Princesse..

Ouille. C'est clair qu'elle, elle m'a déjà vue. Putain. Je reste perplexe et sans voix devant la jeune femme, et l'observe d'un regard persistant. Je me demande qui elle est.. J'essaie de trouver, trouver et encore trouver. Putain, évidemment.
Olivia Georges? C'est la blague du siècle. Je me souviens ! Sa famille était venue à un énorme diner au Palais, et je l'avais rencontrée, nous étions enfants. Mais le truc qui cloche, c'est que sa famille a été assassinnée.. dont elle? Je me refroidis directement. C'est pas comme si on a l'air d'être dans la merde à deux là? Je souffle un bon coup, dévie du regard en faisant de gros yeux.

Vaste océan de merde.. je dis, dans un murmure, tout d'abord choquée. Alors là. En plus la nana, Olivia sait parfaitement qui je suis, ah bah oui. Elle doit se poser tout un tas de questions et doit être tellement terrifiée! Je me demande quoi. Olivia.. Alors là, je comprends pas. je dis, relevant les yeux vers elle. A vrai dire je suis complètement déstabilisée, là. Ca fait un coup quand même. Quand j'ai appris que toute sa famille était morte, ça m'avait littéralemment choquée. Et elle, elle est là. A Enamor en plus, en parfaite santé. Toutes ses dents.

Putain. C'est... un cauchemar. Un putain de gros cauchemar. Que fais la princesse Helena ici...?


Sérieusement, je ne sais pas dans quoi je m'embarque avec elle. Je ne sais absolument pas ce qu'elle a vécut, mais ça a l'air tellement sérieux. Puis je pourrai pas lui dire les exactes raisons de ma venue, bien qu'elle, elle a déjà découvert mon secret. Et je tiens à ce qu'il reste scellé dans sa jolie petite tête blonde, comme elle aussi je pense. Je croise les bras, interpellée et un peu emmerdée. Là c'est vraiment nul quoi.

Mais Olivia commence à rigoler, plutôt nerveusement. Son regard n'est pas stable, elle alterne ville, sol, moi, tout. Cette fille va exploser.

En fait c'est pas toi! Ah! ah! Non! C'est une bonne blague! Une bonne grosse blague! Où est la caméra?!

Ouh putain, là ouais elle a carrément bugué. Merde, je fais quoi moi ? J'arque un sourcil, stupéfaite. Oh c'est tellement la merde. Je sais pas ce que je dois faire, de plus qu'elle se laisse tomber assise dans la neige, complètement épuisée. Limite elle va faire un malaise. Putain, le cul que j'ai moi, c'est dingue. Je soupire, agacée et m'accroupie à ses côtés. Holy shhhhit, je dois lui dire quoi moi ?

Je me mords la joue intérieurement, et prends la décision de dire les propos que sont suivants. Hum, écoute Olivia. je dis doucement. Calme-toi, ok, parce que là tu me fais peur et tu me fais passer pour la raison de ton malaise et tout. Donc détends-toi meuf. je dis, soufflant un bon coup, restant sérieuse. Puis je prends un ton convaincant, Et je te propose un pacte. je souris, gentiment, essayant de la détendre.

Ouh putain, déjà un poids en moins, la cocotte se refout un coup de pied au cul solo. Parce que là, quel bazarre. Je pense que y'avaient déjà pas mal de regards rivés sur nous, et déjà là je fais pas attention à ce que je fais, que je reste pas discrète, y'aurait plus manquer qu'un jeune consanguin inutile me dénonce. Fouuuh. Putain. Je fais de gros yeux, encore soulagée.

Vas-y propose. Je la regarde, encore un peu sceptique. J'veux dire, c'est simple et gagnant pour toutes les deux cet accord futur, mais j'ai peur qu'elle ferme pas sa gueule comme je le veux. Je souffle un bon coup, et hausse les épaules. C'est rien, c'est rien. On se fait passer pour détendue, on prend à la légère, comme ça, aucune sensibilité et alerte n'est ressentie. Donc, elle aura moins envie de gueuler à tout le monde ma véritable identité. C'est simple. On se connaît pas, on s'est jamais vues, tu ne sais pas qui je suis, et je ne sais pas qui tu es. On ne se parle plus. Jusqu'à ce que. Du moins. mes derniers mots sont maladroits, je balbute, j'suis pas douée. J'hausse les épaules. C'était pas mal, quand même ? Je grimace, indécise.

Mais qu'est-ce que tu fous à Enamor... je t'en prie petite Olivia jolie, ne dis pas mon prénom bordel. Len du coup? Dieu merci, elle est au moins sensée. Je soupire un bon coup, oufti. J'essaie de paraître normale. C'est une longue histoire, j'pourrai te demander pareil sauf que non. Et oui. Len, et ce sera toujours Len, compris ? je dis, le ton grave. Là, je suis responsable. Parce que nan, nan, je tiens pas à ce qu'on découvre qui je suis. Ce serait une chiasse de problèmes.