J'ai passé mon début d'après-midi à sirroter un café d'une machine Moonstone au salon, je crois que là je sature et je commence vraiment à m'emmerder, alors je vais vite bouger d'ici. Je termine juste ma dernière tasse et le dernier mot de mon mot croisé, et j'y cours. Putain, je bloque, je trouve pas. Aah, mais je vais toujours dans les solutions, à la fin mon cerveau il se muscle pas. C'te nullosité que j'peux avoir. Putain, ça m'énerve. Je laisse. Je reprends ce soir, sans fautes. Je le trouverai, et ce, sans les solutions qui sont pour les débilos.

Je me lève, déterminée, mon livret à la main. J'passe par la poubelle, et laisse s'y jeter mon goblet vide. Là, j'ai fais une overdose de café. Plus de café avant des mois, merci. Bon, du coup j'pense passer par le salon commun pour voir s'il n'y a pas des popotes, et si personne, je sortirai en ville tiens.

Alors j'arrive dans le salon commun. J'ai poussé la porte, mais je ne suis désormais pas seule. Oh non, Lavender, terriblement accompagnée.

Kara.

Je pense que j'aurai pu déterminé sa voix parmi des centaines. Particulière, ironique, emmerdante, charismatique, brisée, grave. Je lève les yeux, en même temps qu'il les lève. J'ai la bouche entrouverte, d'abord choquée, puis je la referme, me crispant totalement. Je me mords l'intérieur de la bouche pour ne pas d'abord perdre mes moyens et garder ma crédibilté. Jamais je n'avais calculé une situation comme ça. Jamais j'aurai cru que Tomen ne serait ici. Détends toi, putain. Bon. Je traverse furtivement la pièce, et dans un murmur qui me donnait la nausée, je dis.

Tomen. Je soupire un grand coup, et pour m'occuper, pour trouver une distraction et vite me casser d'ici, je me reprends.. un café.

Mais damn it, qu'est-ce qu'il fout ici? Il a pas le droit. Pas le droit de revenir ici, pour.. Pour refaire renaître une histoire du passée qui était nulle, regrettante et inutile.
Ce bruit du café qui coule me met tellement mal à l'aise, mais en même temps me soulage d'un silence qui aurait pu être bien pire que ça, jusqu'à ce que le café s'est écoulé.. Plus de bruit. Je reste figée, enfermée par ma colère et ma tristesse. Mais je vais gérer. Comme d'habitude.

J'ai froid, très froid. Je me sens terriblement menacée de le voir. Nue. Il m'avait vue, dans un état que je ne dévoilerai jamais à personne. J'étais perdue à ce moment-là, j'avais un sérieux problème. Je ferme les yeux, avalant ma salive. Mes poings se serrent, mais voyant que je commence à me noyer sous l'angoisse et la colère, je saisi mon café. Je reste retournée, n'osant aucunement l'affronter. Pourquoi donc, ici? Et maintenant? Merde. C'est tellement ingérable comme situation. Puis, je l'aimais encore bien, lui. Et comme j'avais pas l'habitude d'apprécier un minimum les gens que je mettais dans mon lit, le voir partir sans mots m'avait fait un peu de mal. J'avais pas l'habitude.

Vous ici? dit Tomen, sur un ton légèrement adorable, mais dont on sent toujours un sarcasme présent.

Il n'a pas changé, apparemment. Lui expliquer le pourquoi. Jamais. Il sait tout, il sait comment j'étais jadis. Il en a été un pion, il en a été au coeur, au coeur de ce mal-être, de ce bain d'obscurités, et c'est comme s'il avait emmené les ténèbres avec lui. Ma gorge se noue, je sers mon café, presqu'à éclater le verre, mais je le dépose, brusquement. Quelques goûtes s'en échappent, simultanéiment, je me retourne, laissant mes mains aggripées au comptoir. Je le regarde, alertée. J'essaie de me détendre, rebaissant le regard vers le sol, réfléchissant à ce que je peux répondre. Je calcule, je calcule mes mots. Je relève les yeux vers lui, restant impassible.

Faut dire que le destin s'est montré attractif. je dis, sur un ton d'humour forcé, mais bien travaillé. Bien que je reste sur mes gardes. Dévier toute conversation sur le passé qu'on a vécut. Objectif précis, Lavender.

C'est tout ce que tu as à me dire? finit-il enfin par dire, écartant ses bras comme étonné.

Je me mords l'intérieur des joues, à nouveau. Mes joues sont creusées, et mes sourcils se froncent. Qu'attend-il au juste de moi? Evidemment, Kara. Je pense que vu ton statut du passé, ton attidue crispée, coincée en étonne plus d'un. A quoi bon jouer l'innocente et la fille qu'a changé, tu t'es ancrée en Tomen de cette façon-là. Il n'a pas changé. Je le connais. Lui, il attend encore quelque chose. C'est comme si il retente de me faire revenir. Voilà, je ne suffis pas. Kara ne suffit pas comme ça. C'est ce désir qui brûle constamment en moi. Il avait repris le dessus, je l'ai laissé me prendre. Je me suis abandonnée à mon inconscient. J'ai excusé par le fric.

Au fond, j'avais un problème.
Un sérieux problème, j'étais tout simplement vide de côté moralisateur, mon surmoi m'avait complètement lâchée. Je voudrai, oui, je voudrai refaire marche à arrière avec tout ça. J'suis pas comme ça. J'suis pas juste bonne. J'suis fine d'esprit, et ce je le démontrerai. Je ne succomberai plus à ce désir malsain, du moins, je le ferai subir aux autres en faisant sorte que ce ne soit pas réciproque pour ma personne.

Je reprends mon souffle qui s'était coupé. J'essaie de détendre les yeux, je joue maintenant la fille confuse. Yeux alertés, sourire crispé pour s'excuser de ne pas être sur la même ligne d'ondes que son locuteur et ma voix, douce et tout aussi confuse.

Je te demande pardon? je grimace, toujours aussi "incomprise". Je n'ai rien d'autre à dire, à faire. Je n'ai pas à le surprendre, à lui expliquer quoique ce soit. Il n'aura rien de moi. Plus maintenant. C'est fini. J'essaie de me détendre à présent, le fudroyant du regard. Mes yeux sont vifs et intenses. Tu veux jouer à quoi, au juste Tomen ?

T'as changé. T'es une Moonstone c'est ça? me lâche-t-il, après avoir émit un espèce de rire agacé.

Je commence à me détendre. Enfin, non pas tout à fait. Je reste tellement sceptique, parce qu'il évoque encore explicitement qu'il sent bien que je ne suis plus comme avant, et je sens très bien qu'il ne passe pas aussi facilement dessus. Bon dieu, il pourrait pas juste m'abandonner ici? Ou apprécier ma nouvelle personne, ou la détester, ce serait encore mieux. Je n'aurai plus à culpabiliser en le voyant. A ressentir cette étouffante vague de ténèbres.

Heureusement, il évoque ma maison. Je le regarde, essayant de le percer du regard. Donc, parce que je suis une Moonstone, j'ai changé, c'est à cause de ça? Rendons-nous encore à l'évidence, lui n'a pas changé. Toujours aussi. Malsain et joueur. Je ne céderai plus.

Oui, je pense que c'est le moment de paraître plus ou moins normal, et de jouer avec ces cartes-là : les maisons, ou en effet leurs rivalités du aux caractères opposés. Très bien, lui. Il me mène sur une piste, mais je reste encore plus méfiante. Il est ironique au fond. Mais très futé, il sait bien que ce n'est pas une maison qui m'a changée. Arrêtez, il sait que ce serait trop facile pour moi d'échapper au jeu et de le gagner.

Il me fuit du regard, maintenant. J'peux donc décompresser, et le regarder de toute attention. Je me mords la lèvre, en redécouvrant les traits de son unique visage. Là, des flashs backs me reviennent. Il n'est pas en face de moi, à quelques mètres, mais au dessus de moi. Si proche, que je peux sentir son souffle réchauffer mon visage. Puis..

Trêve. Je me secoue la tête, l'air exaspéré. Je dois reprendre les commandes, et essayez de jouer avec la maison. Ce sont les moonstones, leur stéréotypes qui font que je suis aussi calme et coincée. Et que, j'ai dégoût des Garnets. Qu'ils m'horripilent. Alors, je décide de mettre fin à ce silence.

Bah ouais ! je dis d'abord, haussant les épaules, ayant l'air calme, Evidemment. C'est la maison qui m'a toujours correspondu. je commence à dire, plus nerveusement, essayant de rechercher son regard pour me jouer de lui et le convaincre. Je souris nerveusement. Merde.