Foutu taxi à la con, je vous jure. Il sait pas ouvrir sa fenêtre quand il fume ce con ? Merci, maintenant je vais puer aux as la vieille clope de Jean-Michel. Sérieusement, j'étais si fraîche ce matin. Bien sappée, pomponnée d'une eau de toilette remarquable et de marque, et non, tout s'envole avec la fumée de la cigarette. Quelle saloperie quand même. Ca sert à rien. Je lève les yeux au ciel et agacée, je me tarde de signaler au chauffeur qu'il peut s'arrêter ici, même si c'est loin d'être ma destination.

Stoppez ici. C'est bon. je dis d'un air complètement agacé, et je lui tends le tier de son salaire normal. Ca gueule, j'ai l'habitude, j'arnaque toujours tout ce qui bouge, moi, à mon avantage. Même je suis navrée, on fait pas bien ses services, on mérite pas ce qu'on est sensé mérité. On récolte ce que l'on sème. Je claque la portière les lunettes de soleil qui glissent sur mon nez, et j'observe l'endroit, tandis que l'autre con démarre sèchement. Bah ouais, barre-toi.

Je commence à me balader, la tête haute, où je pourrai aller faire mon shopping hebdomadaire du coup? J'étais sensée aller chez Dior quoi. Non bah c'est mort, enfin. Je continue de marcher, puis, je trouve Chanel. Allez. C'est vrai que c'est pas toujours top là, mais ils ont sûrement du bon à proposer après tout. Mais putain ça me les casse quoi, ce taximan a ruiné mon programme. Je suis déstabilisée et je me sens inférieure. Pourquoi je l'ai payé ? Merde, j'aurai pas du.

J'entre alors dans l'énorme magasin, saluant hautainement les gardes du corps, ils ont l'habitude. Le nombre de gonflé du cul qui viennent ici. J'en fais partie, j'me sens chez moi ici. Je vis dans ce milieu depuis que je respire. Je me débarasse un peu, j'ôte mon écharpe, mes lunettes de soleil, je me met bien en soit. Je commence à fouiller un peu, à scruter des yeux les pièces. Ouais, bon. Leur collection hiver a l'air pas mal. J'y cours.

Ouais, mais j'espère que c'est pur coton. Et que ça c'est pur cuir traité parce que sinon leur 300 dollars ils se les enfoncent loin. Pas mal, pas mal ce veston. Très chic et subt..

Faut que tu m'aides, j't'en supplie. hein, que quoi, où? J'me retourne vers la voix. C'est bien à moi qu'on s'adresse ? heey, mais c'est qui elle ? Je fronce un sourcil, confuse. Elle semble discrète, embarrassée, et elle fait semblan d'observer un pauvre cardigan dégueu. Bon, c'est pas une situation à laquelle j'ai été souvent confrontée, mais faut dire que la nana elle attise ma curiosité. Que passa ? Je me fais autant discrète qu'elle pour entrer dans son "jeu" et je la questionne, toujours perdue.

Ouais mais comment ? je reste sur pause, puis j'observe les alentours. Une styliste qui est dans un rayon de robes horribles. Je crois que j'ai un peu capté la chose. T'as un styliste de merde, c'est ça? je dis, l'air devinateur et un peu compatissant.

Faut que je sorte de là. Et ouais, ouais, j'ai une styliste de merde. Si t'avais vu ce qu'elle m'avait proposé... Faudrait que tu réussisses à la distraire pour que j'aille chercher mes affaires. me répond-t-elle dans un chuchotement. Ouille mais c'est quoi cette comédie ? Je reste un peu stupéfaite, j'suis pas chaude, là comme ça, mais ça peut être marrant en fait. Je suis gentille quand même, surtout si c'est pour faire une bonne action. Je fais toujours de bonnes choses, puisque je suis de bonne nature, alors autant le faire. Aaaah, jamais j'aurai refusé, je me connais. J'hausse des sourcils, m'abandonnant à l'idée, convaincue et je réponds, doucement,

Bah ouais. Pourquoi pas ! je ne souris pas, mais mon visage semble enjoué. D'abord, comment je pourrai faire ? Anh, simplement, je vais vers sa styliste, -je vois qui c'est; horrible- et je commence à lui demander conseils, sauf que je vais être encore plus difficile que je ne le suis déjà. Elle va payer de son temps la chérie. Bon cocotte, file chercher ce qu'il te faut. Je m'occupe de l'autre baton de surimi. Aucune fesses elle a. je soupire et quitte la demoiselle en détresse, pour aller vers sa timbrée de styliste. Je m'approche doucement, et tape la discut.

Excusez-moi, j'aurai besoin d'un conseil. je demande amicalement.
Euh, hum, oui, oui. Je suis à vous. la pauvre, elle regarde de partout, elle veut pas s'accorder à moi. Elle a intérêt. C'est marrant, ça l'embarrasse trop !
Vous savez me dénichez une robe style 60's mais pas trop vieillotte ? Tons pourpre. J'ai un budjet de 1000 dollars. elle aquiesce de bon coeur -enfin non hein, toujours aussi préoccupée- et je la vois commencer à chercher. Je croise les bras, satisfaite et scrute le magasin, pour voir si l'inconnue a su trouver une solution.

Rejoins-moi dehors après ! j'avais saisi l'information, et je n'y manquerai pas pour dire. Parce que je sais qu'elle va me remercier et me dire que j'ai été remarquable. En plus j'arriverai telle une héroine, là. Soit, je dois encore m'occuper d'Amanda l'amande. Non, c'était pas marrant je l'avoue, pour une fois.

Alors voilà, la styliste est plus qu'embarrassée que je vienne lui demander des conseils. Elle arrête pas d'avoir l'oeil qui tourne dans toute la pièce, elle me parle mais en même temps elle est absente. Bon j'espère que la fille va savoir s'éclipser, parce que là je sens qu'Amanda commence vraiment à s'inquiéter. Pour se faire, je vais la réveiller un peu la cocotte. Parce que pour un styliste, là, elle merde vraiment. Elle inconforte ses clients, je te jure. Y'a de ces gens dans leur métier ; on se demande ce qu'ils y foutent. En plus, aucuns goûts. Je comprends la fuite de sa cliente en détresse.

Amanda me montre plusieurs pièces, mais aucune ne me plaît. Et c'est vraiment vrai, c'est pas pour la faire chier. Elle est vraiment incompétente, elle comprend rien à ce que je lui demande. Y'a toujours un truc de travers, mais aussi la gonz, elle travaille en étant à l'ouest. Alors, je refuse encore et encore ses offres, et je lui dis maintenant, agacée, parce qu'à la fin c'est chiant, la vérité. Elle m'énerve la fille.

Bon, je vous dérange peut-être ? Parce qu'à me proposer n'importe quoi, Mademoiselle, c'est que vous devez vraiment être préoccupée par quelque chose. je souffle, déterminée et la voix dure. Je vois que son visage se raidit, et elle m'affiche un sourire crispé. Elle est totalement emmerdée. Je regarde ma montre, je pense que ça fait environ quinze minutes que je lui colle la botte. Je soupire et remets mes lunettes de soleil sur mon nez. C'est bon maintenant, je pense que l'autre là en détresse s'en est sortie. Puis, par pure gentillesse je vais la laisser à ses affaires, la Amanda. C'est bon, laissez. Bien à vous. je dis hautainement, ne la laissant même pas s'engager à répliquer.

Je tourne les talons, remets bien mon sac à mon bras et salue les caissières, qui sont un peu interpellées. Pas la peine, de toute façon ça comptait pour du beurre. Mais si j'aurai du vraiment demandé conseil à une styliste pareil, ça aurait gueuler, ça c'est clair. Celle-là, je te jure. Mais aussi j'ai tout fait pour que.

Une fois dehors, je cherche des yeux la demoiselle qui m'avait demandée à venir en son aide. La voilà, à l'abris de la vitrine, au moins un bon réflex. Je m'approche d'elle, l'allure assurée. Je me sens contente, faut dire. J'ai réussis. Aussi comment râter cela?

Alors te voilà ici. j'hoche de la tête, l'observant de A à Z, l'air légèrement amusé mais restant sérieuse, pour la grâce de la sauveuse du jour, puis, je lui tend la main après avoir légèrement abaissé mes lunettes solaires pour qu'elle découvre mes yeux par politesse, Kara Lavender. je souris, fière.

Wren Lancaster, enchantée Kara. Bon, pour te remercier de m'avoir sauvée des griffes de ce bâton de surimi comme tu dis, j'te propose de te payer un café. A part si tu comptais vraiment faire du shopping, j'veux pas t'emmerder.

Quand elle me parle, je ne la quitte pas des yeux. Je l'observe, ses moindres expressions faciales. J'me demande comment elle est, c'est quoi sa vie, puis pourquoi elle reste avec une styliste de merde, et qu'elle peine tant à lui échapper? Une fois son discours terminé, je souris, satisfaite. En effet, un café, ça me ferait grand bien. Je pourrai pas la lâcher maintenant, je dois accepter son offre, c'est une question de politesse. Puis, je me sens plutôt bien en sa présence. Je l'ai aidée, je suis utile. Elle semble tellement mieux grâce à moi. Libérée. Je vous le dis, la perfection faut pas courir après parfois, elle est en vous.

Enchantée Wren. je dis, le sourire sincère, hochant de la tête. Elle n'a pas l'air trop chiante Wren, même amusante. En tout cas c'était avec plaisir. J'ai ressentis un plaisir malsain de me jouer cette styliste incompétente. je réponds, l'air fièr. Ensuite, je reprends mon sérieux classieux, et réponds, un peu calmée de cette poussée de vantardise, Oh c'est gentil. Avec plaisir, où allons-nous? je demande, poliment.

Aux premiers abords, je suis plutôt la Dame Lavender, mais j'ai été formée comme ça. Tout est calculé.

Eumh. On a qu'à aller là-bas, je connais pas mais généralement ils servent des bons trucs dans les cafés de bourges. dit Wren en observant un café juste en face de nous. En effet, il est immense, classe, et surtout blindé de petit monde. Bourges, donc. Alors elle est aussi de ce milieu, et elle en fuit plutôt. J'vois. Je souris, hausse les épaules, et sors, suffisament convaincue, Bah ouais, pourquoi pas.

Alors, qu'on s'apprête à traverser l'avenue pour aller nous nicher au café d'en face, Wren est interrompue par un fille et son copain, je présume, et l'arrêtent. Je regarde la scène, interpellée. La fifille demane une photo, Wren accepte, et pis la fifille a tellement d'admiration pour la grande brune. Wouw, j'ai raté quelque chose là. Genre. Une grosse chose. Mais qui est-elle? Après cet épisode plutôt attractif, Wren reprend sa route, véirifiant que je la suis. Un peu retournée, je suis restée plantée là, sur le trottoir, mais je la suis, hâtant le pas, l'air perplexe. Une fois à la hauteur de Wren, je la passe à l'interrogatoire.

Je pense que j'ai raté quelque chose sur ton identité. Mais genre un gros truc. je lâche, l'air déstabilisé. Je suis désolée. Que fais-tu pour être demandée à poser pour un selfie avec une inconnue qui paraît être une fan? Là, j'ai tout lâché. Ah mais c'est interpellant, mais peut-être ne veut-elle pas en parler, et justement, elle aimait cette sensation que je ne sache pas "sa vraie fonction, indentité" dans la vie. J'hausse les épaules, me faisant cette réflexion. On verra bien.. Je ne pense pas qu'il y ait une réaction proprement appropriée à ce genre de.. situation.

Wren s'arrête, interrompant notre marche vers le café.

Pour faire court ? J'suis star de téléréalité en Angleterre. Les américains me kiffent aussi. En fait, à peu près tous les pays anglophones me connaissent, et ma téléréalité commence tout juste à être traduite en français. Voilà voilà.

Ah je vois bon. Je suis un peu étonnée sur le coup. Je ne la connaissais absolument pas, pourtant je suis beaucoup sur tout ce qui est réseaux sociaux. En revanche, j'ai toujours détesté les télé-réalités. Parce que pour moi, c'est pas la réalité, et loin de l'être. C'est du surfait, et les gens là-dedans sont souvent sans cervelles. Mais en voyant Wren comme ça, à première vue, je la mettrai pas dans le même sac. Je pense qu'elle n'est pas vide d'esprit, enfin à confirmer pendant le café. Je brise aussi vite le silence pour pas mettre une lourdeur.

Anh, ok ! Mais je ne regarde pas du tout les télé-réalités, c'est pas vraiment mon truc. j'hausse les épaules, souriant pour essayer de faire passer ma remarque franche mieux.

Je reprends la marche doucement et là, on arrive au café. On s'installe dans un coin tranquille, et la serveuse prend nos commandes, je prends un macchiato et laisse Wren commander. Pour engager une discussion intéressante et partir de la base des bases, je demande

T'es à Enamor ? j'demande, gentiment.

Ouais, depuis deux ans. Toi aussi je suppose du coup ? Ta tête me disait quelque chose, j'suis sûre de t'avoir déjà vue dans les couloirs ou je ne sais où. T'es pas à Moonstone ? La serveuse arrive avec nos commandes précieuses. Je saisie mon macchiato et bois une gorgée, avant de me préparer à répondre à Wren.

Génial qu'elle soit à Enamor. Cette fille est intriguante. Assez simple pour quelqu'un qui est participante à la télé-réalité. Pas pète-cul ou encore bêbête. Enfin ça je sais pas encore, faudrait avoir les résultats du QI, culture générale. Mais je suis pas une psychopathe, -encore heureux-, je vais pas les lui demander. Je me contente donc de sourire, ça me fait plaisir de rencontrer une Enamorienne si je peux dire ça comme ça.

Ah ouais, cool ça ! Oui, j'y suis effectivement, depuis pas mal de temps aussi. Je suis une Moonstone, yep ! Et toi, j'ai l'impression, nan ? je dis, plissant les yeux, l'air interrogateur. C'est vrai, elle a l'air. Franchement elle a l'air. Limite Opal, j'en sais rien.