Ma chambre était ce qu’il y avait de plus simple. Maintenant que je l’avais toute rangée, on voyait bien tout le sol. Il y avait dans le coin droit mon lit avec une petite table de nuit à ses côtés. Plus loin il y avait un bureau et un chevalet – mon objet préféré de ma chambre – et devant le lit il y avait une penderie avec un grand miroir. C’était tout. Il n’y avait rien d’autre dans ma chambre et j’aimais cela, la simplicité.
Je pris mon portable qui était sur ma table de nuit et vis que j’avais une nouvelle notification. Je fis mon code et j’allai voir mon message. « Coucou Ef! Je vais être à Montréal dans quelques jours, je vais pouvoir squatter chez toi? Je t’aime!» C’était mon frère Henry. Je ne l’avais pas vu depuis des lustres et savoir qu’il allait passer à Montréal me rendait vraiment heureuse! J’allais pouvoir lui montrer la ville, l’Université, mes amis! J’étais si heureuse que je savais que cette nouvelle allait faire ma journée. « Géniale, je t’attends avec impatience!»
Je déposai mon téléphone sur la table toujours sous le choc de la merveilleuse nouvelle. Puis en regardant mon lit, je compris quelque chose. Il n’y avait qu’un seul lit dans cette chambre! Et pas question qu’il dorme avec moi! Je l’aimais mon frère, mais là… non. J’allais devoir aller magasiner. Encore de l’argent à dépenser, mais quelle importance, ma mère était bien riche et j’avais sa carte, alors pourquoi ne pas en profiter tant qu’à aller acheter un matelas gonflable pour mon frère d’aller faire un peu de shopping pour moi-même. Un renouvellement de garde-robe n’avait jamais fait de mal à personne.
Avant de faire tout cela, il fallait que j’aille en cours. C’était ma journée préférée aujourd’hui et je n’allais surement pas la manquée! Je fis donc mon sac et je sortis de ma chambre m’assurant de bien fermer à clef derrière moi. Mon cours de la journée était du dessin, juste là, c’était super, mais en plus le professeur était vraiment intéressant et surtout ne pas oublier qu’il était grave canon. Alors en classe je ne pus m’empêcher de daydream sur le professeur tout en faisant mes dessins. À la fin de la classe, j’allai remettre mon travail au prof. J’avais fait un portrait très réaliste d’une jeune fille les cheveux dans le vent. L’enseignant sourit en voyant mon dessin, je voyais bien qu’il l’adorait.
Après le cours, je ne pris même pas le temps de retourner à ma chambre pour déposer mes affaires puisque je n’avais pas grand-chose dans mon sac. Je marchai donc jusqu’au métro. Là, je ne savais pas où aller. Il y avait le Centre Eaton qui était bien pour faire du shopping ou la rue Sainte-Catherine, mais j’y allais toujours et j’avais envie de du nouveau! Je décidai donc de prendre le métro jusqu’à la ligne jaune celle qui rendait jusqu’au métro Longueuil. J’avais entendu parler d’un endroit pas très loin, Le Quartier Dix30. C’était comme un centre commercial, mais les magasins étaient tous séparés et pour changer de magasin on devait passer par l’extérieur. Il y avait là une panoplie de magasins et c’était parfait pour moi! Je débarquai donc au Terminus Longueuil et je pris l’autobus jusqu’au Dix30.
Une fois sortie de l’autobus je me rendis compte à quel point c’était gigantesque! C’était vraiment comme un énorme quartier, mais à la place des maisons c’était des tonnes de magasins. Il y avait même un cinéma et un hôtel! Une vraie attraction touristique. Je me dirigeai vivement vers un premier magasin, H&M, j’adorais ce magasin. Il y avait là exactement ce que je cherchais des vêtements sombres, mais classy avec plein d’accessoires les plus beaux les uns que les autres.
Je commençai à regarder les vêtements et j’en trouvai quelques-uns que j’aimais bien. Je passai ensuite à la salle d’essayage. Bien entendu avec un corps comme le mien, tout m’allait parfaitement et j’allais donc tout prendre. Je me rhabillai avec mes vêtements à moi et je passai à la caisse. Après que j’ai tout payé, je me dirigeai vers la sortie lorsque je vis un magnifique collier sur un support. Je m’en approchai et le mit autour de mon cou voir de quoi j’avais l’aire avec. Il était vraiment superbe. Bien évidemment il était en faux or, mais il brillait et il m’allait comme un gant.
Une idée stupide me passa alors par la tête. Avant, j’avais l’habitude lorsque je n’habitais plus chez moi de voler dans les magasins avec la fille qui m’avait hébergée. Nous ne faisions pas cela parce que nous étions en manque d’argent, mais seulement parce que nous étions des jeunes junkies en manque d’adrénaline. Et à ce moment-là, j’eus une folle envie de partir avec le collier en souvenir de ses temps là. Je regardai autour de moi si personne ne m’avais vue et toujours le collier autour du cou je sortis du magasin avec un sourire. Plus loin dans la rue, j’enlevai le collier et le mis dans mon sac. J’étais vraiment fière de moi jusqu’à ce qu’on me prenne par le bras et je me figeai sur place. Une voix de jeune fille retentit jusqu’à mes oreilles.
E Etant en cours de musique, Erica accompagnée d'autres personnes échauffait sa voix tout en jouant avec un violoncelle pour suivre le rythme. Comme vous le savez ( ou pas ), Erica est passionnée par la musique, elle a en effet une belle voix harmonieuse. Elle joue aussi du piano, depuis ses 12 ans. Ayant la tête ailleurs, le professeur y prend un malin plaisir de le faire remarquer à Erica. Cette dernière laissa échapper un soupir de sa bouche puis continua son vocalisme. La sonnerie qui retentit interrompit le cours. Heureuse, Erica pris son sac puis se dirigea vers la sortie de la salle. Etant nouvelle, Erica resta un peu à l'écart des autres. Avant son agression, Erica était en effet très sociable, et surtout très naïve, ce qui ne fit plus le cas. Erica eut l'idée de se diriger vers un certain quartier nommé "Dix30". Apparemment, il est plein de magasins. Erica se dirigea vers l’arrêt de bus pour finir par en prendre un car l'endroit désiré était très loin. Elle avait bien fait de porter un pull car il faisait très froid. Erica commença à marcher tournant sa tête de chaque côté pour explorer l'endroit. Ce dernier était ravagé de magasins et surtout, de gens. Erica détestait faire du shopping, elle était là que pour visiter mais elle décida de s'offrir quelques trucs, un peu de shopping ne fera du mal à personne! Elle pénétra un magasin puis piocha une paire de lunettes. Elle la mis alors en se regardant dans le miroir.
"Parfait!" Se dit-elle.
Erica vit alors de loin une silhouette qu'elle avait déjà vu au pensionnat, mais elles n'étaient pas dans la même maison. Vu le tas de vêtements que la jeune blonde tenait à la main, Erica souffla de désespoir. Erica détestait le genre de fille qui se prenaient trop la tête. Elle les appelle " Les filles à papa " Erica vis alors un acte qui l'a choqua, " la fille à papa " en question chopa un beau collier puis le mis dans son sac. Erica sourit puis se dirigea vers la blonde qui était à présent dehors du magasin oubliant qu'elle avait dans la main les lunettes. Cette dernière posa donc sa main sur le bras de la jeune fille. "Beau collier!" Dit Erica à la jeune fille en souriant. Peut-être que Erica n'aimait pas les filles qui se prenaient trop la tête mais elle adorait les filles qui se rebellaient. " La fille à papa " ne l'est peut-être pas finalement. La blonde dirigea donc son regard vers les lunettes que Erica tenait dans la main. Erica dirigea donc son regard vers sa main constatant qu'elle a la paire de lunettes alors elle sourit.
"Belles lunettes" Dit la blonde.
Choquée et surprise à la fois, Erica laissa échapper un rire nerveux de sa bouche. Elle n'avait jamais fait ça de sa vie, mais à chaque chose un début. Erica se mit donc à rire. Elle hésita quelques secondes si elle devait rendre les lunettes au magasin puis se dit finalement que ce n'était pas si grave, un petit acte rebelle ne fait du mal à personne! Bon, peut-être des fois mais bon, c'était cool et fun! Vu les beaux vêtements de la blonde, Erica sut donc qu'elle faisait ça pour s'amuser.
"Moi c'est Erica, et toi ?" Demanda donc Erica à la belle blonde.
Ça y est, pensai-je, j’allais me faire prendre et aller en taule. Jamais auparavant je ne m’étais fait prendre par qui que ce soit. Maintenant que je n’avais pas fait cela depuis longtemps et que ce n’était que pour une fois, j’allais me faire prendre. Comme on le dit si souvent, ceux qui font plein de bêtises ne se font jamais prendre, mais ceux qui n’en font qu’une se font prendre la main dans le sac. Bon ce n’est pas une vraie expression, mais c’est d’expérience de vie que j’ai appris cela.
Je m’attendais à un «mademoiselle, veuillez mettre vos mains sur votre tête» ou bien «vous êtes en état d’arrestation». Mais rien de tout cela ne s’en suivit. Un simple «Joli collier» sortit de la bouche de la personne derrière moi. Je me retournai et je vis une jeune fille qui ne devait pas être bien bien plus jeune que moi, 18-19 ans environ. Elle était vraiment jolie, elle avait de grands yeux bleus et une longue chevelure brun-châtaine. Après, elle pouvait très bien être une fille qui travaillait dans le magasin, mais j’en doutais fort puisqu’en dirigeant mon regard sur ses mains, je vis qu’elle avait une paire de lunettes avec un prix encore attaché après. Je souris et la regardai droit dans les yeux.
- Belles lunettes.
Là, j’étais fière de mon coup. Je la mettais aussi mal à l’aise que je ne l’avais été lorsqu’elle m’a d’abord pris le bras. La jeune fille laissa échapper un signe nerveux signe que je l’avais bien pris au dépourvu. Elle n’avait surement jamais fait ça voler dans un magasin, elle avait bien trop un visage d’ange et elle avait bien trop l’aire gentille pour faire cela.
- Moi c’est Erica et toi? Demanda-t-elle avec un sourire.
Je n’avais aucunement envie de lui répondre. Pourquoi faire connaissance avec une fille qui m’avait vu voler dans un magasin? Après elle irait me dénoncer à la police, je ne penserais pas. Je lui rendis donc un petit sourire agacé et je me retournai pour reprendre ma marche.
Je m’arrêtai un instant alors que je n’avais fait que quelques pas. D’un autre côté, elle était peut-être vraiment gentille, avec son joli visage aux beaux traits, elle ne pouvait décidément pas avoir de mauvaises intentions. Et puis dans la vie, je n’étais pas une fille méchante, sauf si tu me voulais du mal à moi ou à quelqu’un que j’aime. Alors là, je devenais un démon et il était mieux de ne pas s’approcher de moi. Je me surpris donc à me retourner et marcher vers la jeune demoiselle, Erica. Je déposai l’un de mes sacs par terre pour me libérer une main et pouvoir lui serrer la sienne comme toute bonne rencontre devait se faire.
- Effy, dis-je le sourire aux lèvres. Ça te dit d’aller prendre un café entre… voleuses.
Sur ses paroles, je lui fis un énorme sourire et je commençai à marcher vers un petit café tout près je me retournai pour voir si Erica me suivait et constatent que non je lui dis :
"Bah"alors, tu viens?Me dit Effy. Je hochai alors ma tête puis je la suivis. De loin, je vis un café. Je suppose que c'est la bas. On pénétra alors le café puis on s'installa sur deux sièges assez confortable j'ai envie de dire attendant alors un serveur. Une femme se dirigea alors vers nous, c'était la serveuse. Effy pris alors un café tandis-que moi, je pris un simple chocolat chaud. Comment peut-on aimer le café ? C'est un horreur! Une fois nos deux boissons arrivée je me mis à siroter la mienne constatant que Effy faisait la même chose que moi.
Je buvais mon chocolat chaud de petites gorgées puisqu'il était brûlant ( C'est assez logique en même temps donc...). Un flash-back me vient donc à la tête. Un flash-back de mon agression...
Je restai figée quelques secondes puis dirigea mon regard vers Effy qui me regardait d'une manière très bizarre ne comprenant pas ce que j'avais. On resta silencieuses quelques secondes puis je décidai de briser le silence assez, même très gênant.
"Tu m'as l'air familière, je pense t'avoir déjà vu dans le pensionnat. Tu es de quelle maison ?" Demandais-je alors à Effy.
Elle m'a l'air d'être une Garnet vu son physique et ses façons. .
Puisque la jeune demoiselle me suivait, j’allai à présent jusqu’au petit café qui était de l’autre côté de la rue. Une fois dans le café, nous prîmes place sur deux sièges et la serveuse vint nous voir. Erica prit un chocolat chaud et moi je me pris un café. Lorsque je dis que je voulais un café, Erica parut me juger. J’ignore pourquoi mais même si cette fille avait des allures d’ange, je savais que quelque chose ne tournais pas rond chez elle. Je fis comme si je n’avais rien vu et j’attendis mon café. Après quelques minutes, la serveuse revint et je pris mon café dans mes mains. Le chaud de la tasse faisait vraiment contraste avec mes mains qui étaient glacée, parce qu’à l’extérieur, ici à Montréal, il faisait très froid.
La jeune demoiselle devant moi s’emblait m’observer de la tête aux pieds. Je ne détestais pas, moi qui aimais avoir l’attention. Puis tout à coup, le visage d’Erica s’assombrit et je vis que ses yeux commencèrent à devenir vitreux comme si elle allait pleurer. J’ignorais à quoi elle pouvait bien penser mais ça ne devais pas être très beau. Je n’avais peut-être par tort, il y avait vraiment quelque chose qui ne tournais pas rond chez elle.
Un silence c’était installé entre nous, je bougeai un peu sur mon siège, je commençais à être mal à l’aise. Puis, La jeune femme à la chevelure brune bris le silence :
-Tu m'as l'air familière, je pense t'avoir déjà vu dans le pensionnat. Tu es de quelle maison ?
Oh, elle venait de l’Université! Je ne l’avais jamais vu auparavant. Pourtant, je connaissais bien des gens là-bas, elle était probablement nouvelle. En fait je ne remarquais que très rarement les nouveaux. J’aimais me tenir avec ceux que je connaissais et j’aimais bien plus que les gens me regardent plutôt que de les regarder. C’est mon petit défaut à moi, chercher l’attention. Erica bu un peu de son café et je ne pus m’empêcher de penser pourquoi elle voulait tant savoir de quelle maison je venais, cela avait-il une grande importance?
- Oui je vais à l’Université, toi tu dois être nouvelle n’est-ce pas? Et je suis d’Opal
Voilà, j’avais répondu à sa question, simplement mais surement, au moins je voulais bien continuer la conversation. Je lui reposai donc la même question essayant d’être un peu gentille. Je ne savais pas pourquoi mais cette fille qui cachait quelque chose et qui semblait un peu trop gentille ne me donnais pas envie de lui parler. Mais était une bonne personne de mon côté je lui laissais donc une chance, parce qu’on ne peut pas juger ceux qu’on ne connaît pas.
Jesemblais donc écouter attentivement la réponse de Effy, cela m'intriguait beaucoup et je ne sais même pas pourquoi.
"-Oui je vais à l'université, toi tu dois être nouvelle n'est-ce pas ? Et je suis d'Opal." Me dit Effy.
Elle est donc d'Opal, pourtant j'étais presque sûre et certaine qu'elle serait de Garnet vu son caractère. Je hochai donc ma tête puis répondis à sa question.
"-Oui, effectivement, je suis nouvelle et je suis de " Obsidian "." Lui dis-je comme réponse.
Bien qu'elle peut sembler égocentrique Effy m'a l'air d'avoir un bon fond et d'être vraiment sympa, c'est la seule raison pour laquelle je suis toujours assise sur ce siège en face d'elle. Sinon, j'aurais pris la fuite. Un sentiment étrange envahit mon cœur et je vis de nouveau un nouveau flash-back. Cette fois-ci c'était plus précis, et surtout, plus effrayant. Je vois son visage, ses actes...
"-Excuse moi une minute, je reviens..." Dis-je d'une manière rapide à Effy.
Je me dirigeais donc vers les toilettes du café en courant, afin de me placer alors en face du miroir regardant mon reflet. Je semblais être d'un très mauvais état. J'avais une sale gueule. Je n'en peux plus de ces fichus flash-back. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. Ces flash-back reviennent de plus en plus souvent, ils sont de plus en plus précis. Les larmes que je retenais depuis toute à l'heures finissent donc par couler sur mes joues.
Je ne peux plus les retenir, c'est tellement dur. Les laisser couler me fait tellement du bien. Je sens comme une légère pression sur mon cœur. Mon reflet au miroir m'effrayait, alors je passai un coup d'eau sur ma figure puis je remis mes cheveux en ordre. Je me dirigeai alors vers la sortie des toilettes me dirigeant par la suite vers Effy. Elle est toujours là, j'ai cru qu'elle avait pris la fuite.
"-D-désolée c'est que...J'avais une envie subite.." Lui dis-je en bégayant.
C'est peut-être une phrase très débile et très bête surtout mais c'était la seule phrase qui m'était venue à la tête. Effy semblait donc me regarder d'un regard étrange et surtout déstabilisant. Elle devait savoir que je m'entais, mais je m'en contre fiche. Je finis de boire mon chocolat chaud puis je décide de changer de sujet en lui parlant de son option. Vu son allure, elle m'a l'air d'être un cheerleader enfin je crois.
"-De quelle option es-tu ? Tu as le profil d'une cheerleader alors, je me suis dis que tu en es une, non ?"
La brunette répondit à ma question en me disant qu’effectivement elle était nouvelle et qu’elle faisait partie d’Obsidian. Alors là, je n’étais même pas surprise. Obsidian, ceux qui ont un lourd passé et qui ont quelque chose à cacher, j’avais vu droit dans le mil lorsque j’avais pensé que quelque chose ne tournait pas rond chez elle. En fait, je me suis toujours posé la question sur pourquoi je n’étais pas avec eux. Moi aussi j’avais de terribles choses à cacher, mais probablement que puisque j’avais un caractère plutôt amical et que j’avais oublié le passer, je ne m’y classais pas. Alors que j’allais lui poser une nouvelle question et continuer la conversation, la jeune femme me dit :
- Excuse-moi une minute, je reviens.
Sur le coup j’avais pu penser que c’était une envie pressante, mais à voir son visage je savais que ce ne l’était pas. Elle était crispée et ses yeux vitreux. De plus elle c’était précipité vers la toilette en courant et ça je savais que trop bien ce que c’était… la peur de pleurer en public. J’ignorais ce qui tourmentait cette petite qui à cet instant semblait bien fragile et si seule avec ses souvenirs. Mon attitude envers elle avait changé. Je ne me sentais plus intimidée par cette demoiselle et je n’étais plus agacée par ses propos. Le sentiment que je ressentais au fond de moi me fit sentir bizarre parce que je n’avais jamais ressenti cela pour personne. Je me sentais responsable d’elle bien que je n’ai que quelques années de plus qu’elle, je me sentais comme sa grande sœur qui pourrait l’aider.
J’attendis un long moment seule à boire mon café ne sachant pas trop si je devais aller la voir ou attendre ici. Puisque je ne la connaissais que depuis quelques instants, je trouvais plus sage de l’attendre ici pour ne pas l’effrayer. Erica ressortit de la salle de bain et je ne pus m’empêcher de remarque immédiatement que ses yeux étaient rouges bien qu’elle essayait de le cacher.
-D-désolée c'est que...J'avais une envie subite…
La pauvre elle bégayait et c’était à peine si elle ne tremblait pas de tous ses membres. Et cette excuse bidon je la connaissais, je l’avais moi-même utilisé plusieurs fois avec les gens lorsque je n’avais pas envie de parler. Elle termina de boire son chocolat chaud et elle me demanda sortie de nulle part :
-De quelle option es-tu ? Tu as le profil d'une cheerleader alors, je me suis dit que tu en es une, non ?
Et voilà, le changement de sujet subit. Ce truc fonctionnait toujours, mais pas avec moi ma jolie, je ne le connaissais que trop bien. Je fis tout de même un effort de sourire à ses paroles et je pris même la peine d’y répondre d’un ton enjoué, rien à voir avec la personne que j’étais tout à l’heure.
-Non, je ne suis pas une cheerleader, mais merci, j’imagine que c’était un compliment. En fait je suis artiste, j’étudie en arts. Je fais de la peinture et du dessin.
J’espérais qu’elle allait être satisfaite de ma réponse avant que je ne passe aux choses sérieuses. Je terminai mon café et je me levai de ma chaise pour prendre place dans une plus proche d’elle. Je la regardai droit dans les yeux et je lui dis espérant qu’elle n’allait pas prendre ses jambes à son cou et qu’elle allait me faire confiance.
- Tu sais Erica, parfois la vie est dure, mais d’en parler ça soulage et ça je te le garantis. J’ignore ce qui te passe par la tête et tu ne veux surement pas parler à une inconnue de tes problèmes, mais si jamais tu souhaites en parler, je serai toujours là pour écouter.
Je me sentais vraiment responsable de cette pauvre fille qui semblait terrorisée par la vie. Je voulais vraiment l’aider et j’espérais vraiment qu’elle allait se livrer à moi.
"Non, jeje ne suis pas une cheerleader, mais merci, j’imagine que c’était un compliment. En fait je suis artiste, j’étudie en arts. Je fais de la peinture et du dessin."Me dit-elle d'un ton plutôt différant que celui qu'elle utilisait il y a quelques minutes. Sa manière de parler était plus..enjouée je dois dire. " enjouée" est le mot parfait pour décrire sa façon de parler.
"Oh, ça alors. Je vois..." Lui dis-je en haussant mes deux épaules l'air de rien.
J'étais de nouveau surprise, cette fille doit avoir beaucoup de talents, ça m’impressionne beaucoup. Vu son profil, je croyais au début que c'était la populaire clichée, la cheerleader que les garçons aimeraient avoir dans leur lit, la fille parfaite quoi, mais elle est assez simple, je dois dire. Je lui adressai alors un simple sourire. Elle a du remarqué mon changement de sujet. Elle doit se douter de quelque chose vu la manière dont j'avais couru jusqu'à la salle de bain et mon retour les yeux bouffis et rougis de larmes.
"Tu sais Erica, parfois la vie est dure, mais d’en parler ça soulage et ça je te le garantis. J’ignore ce qui te passe par la tête et tu ne veux surement pas parler à une inconnue de tes problèmes, mais si jamais tu souhaites en parler, je serai toujours là pour écouter." Me dit Effy.
Ce que me dis Effy me réconforta, mais je ne pourrai lui parler de rien. Même mes parents et ma meilleure amie ne sont pas au courant, dire tout ça à une étrangère que je viens de rencontrer il y a une heure dans un magasin entrain de voler me semble glauque. D'un côté, je ne me sens pas capable de tout lui dire puisque ma fierté en a décidé autrement, mais d'un autre côté, elle m'a l'air d'être une fille sincère. Elle se comporte d'une manière très douce avec moi. Pour la première fois, je sens le besoin de tout dire à quelqu'un, je sens le besoin de tout lui dire et de vider mon cœur mais je n'y arrive pas, quelque chose me bloque. Ma fierté me bloque.
"Je..Non ce n'est rien, pourquoi devrais-je parler de mes problèmes à une inconnue ? Tu ne le feras surement pas, j'imagine!" Lui dis-je d'un ton hautain.
Je regrette immédiatement ce que je venais de dire, ma fierté me contrôle, je n'y peux rien. J'ai vraiment envie de tout lui raconter, je ne le connais pas, mais je suis sûre qu'elle m'écoutera avec intérêt, qu'elle essayera de me faire tout oublier, je le sens. Je veux vraiment tout lui dire, mais comme j'ai dis, ma fierté ne me laisse rien faire. Cette fichue fierté doit toujours me gâcher la vie. Elle voulait juste m'aider à aller mieux, mais comme à mon habitude, je dois tout gâcher...
Etant froide, je n'aime pas montrer mes sentiments aux gens. J'aime avoir l'illusion de n'avoir aucun sentiment, de n'avoir tout simplement pas de cœur, mais elle, c'est différent, j'ai vraiment envie de pleurer dans ses bras, de tout lui dire, comme une grande sœur que je n'ai jamais eu et que j'aimerai tant avoir...
"-Je suis désolée...C'est sorti tout seul, je m'excuse sincèrement, je ne voulais pas te parler d'une telle façon..." M'excusai-je rapidement voulant soigner la situation.
Je ne m’attendais pas à une réponse de la part d’Erica. Je savais qu’elle allait probablement changer de sujet ou dire qu’elle ne voulait pas en parler. J’aurais totalement compris cela puisque moi de mon côté, j’ai toujours fait la même chose. Par contre, jamais je ne me serais attendue à cette réponse-là…
- Je..Non ce n'est rien, pourquoi devrais-je parler de mes problèmes à une inconnue ? Tu ne le feras surement pas, j'imagine!
Je sursautai immédiatement à ses paroles. Elle avait complètement changé d’attitude. La fille gentille et terrifiée que j’avais cru voir tout à l’heure était désormais une tigresse en colère. Je reculai lentement sur ma chaise de peur que la demoiselle n’explose. Je la regardai droit dans les yeux guettant sa prochaine réaction. Je voyais bien qu’elle avait tout le mal du monde à cacher ses émotions. Elle serrait les dents, avalait de travers… bref tous les signes que quelqu’un cache quelque chose. Je ne voulais vraiment pas être à sa place présentement.
Je me suis mise à penser que peut-être que j’avais été trop loin. Je n’aurais probablement pas dû lui demander cela, surtout dans l’état qu’elle était. Je me préparais donc à me lever. J’allais la laisser tranquille parce qu’au fond, elle n’avait surement pas besoin de moi.
-Je suis désolée...C'est sorti tout seul, je m'excuse sincèrement, je ne voulais pas te parler d'une telle façon...
Je me rassis confortablement dans la chaise après avoir entendu cela. J’étais heureuse qu’elle se soit excusée parce que je voulais vraiment rester auprès d’elle.
- C’est correct, ne t’en fais pas pour cela, je suis capable d’en prendre, dis-je avec un sourire.
Je regardai l’heure sur mon portable, il se faisait déjà tard et les magasins fermaient bientôt. Je me souvins à cet instant la raison première pour laquelle j’étais venue magasiner ici : acheter un matelas gonflable pour mon frère.
- Moi je dois aller acheter quelque chose avant de retourner à l’Université, tu peux venir avec moi si tu veux.
Je pris mon manteau et mes sacs remplis de vêtements et je me levai suivie de la jeune demoiselle. Nous sortîmes du café et je me dirigeai vers le magasin qui vendait ce dont j'avais besoin le plus proche. J’entrai dans le magasin, Erica sur les talons et je choisis un matelas puis je payai à la caisse. Oui je l’avais bien payé celui-là. Pendant ce temps, nous parlâmes, elle et moi de tout et de rien, des choses banales quoi, je ne voulais surtout pas ramener à la jeune fille les émotions qu’elle avait vécues tout à l’heure. Je montai dans le bus et ensuite je pris le métro avec Erica, c’était bien puisque nous allions à la même place et notre conversation ne pouvais pas être interrompue.
Une fois arrivée dans le hall, je me tournai vers Erica, je ne savais pas trop comment lui dire, mais je devais retourner à ma chambre et faire mes propres affaires, ma journée était loin d’être terminée.
- Écoute, hum… moi je dois retourner à ma chambre, j’ai des devoirs à faire. Alors on se reverra une autre fois, tu en dis quoi? J’imagine que l’on va se croiser une fois de temps en temps dans l’école.
Après cela, je me rendis à ma chambre avec toute cette panoplie de sacs qui commençaient vraiment à être lourds.
Avant que je ne puisse m'excuser, Effy me regarda d'un air...Choquée je dois dire. Elle s'est levé de la chaise, sûrement pour quitter le lieu pensant que je suis une psychopathe. Je regrette vraiment mes actes, je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais au bout d'un moment, je dois savoir contrôler mes sentiments et pas crier sur la première venue.
J'ai bien fait de m'excuser avant qu'elle ne puisse partir. Elle s'installa à nouveau sur le siège me regardant d'un air de pitié. Je n'aime pas quand on me regarde de cette façon car j'ai l'impression d'être un petit chiot dans la rue sous la pluie et sans aucun abri.
"-C’est correct, ne t’en fais pas pour cela, je suis capable d’en prendre."Me dit-elle en m'adressant un sourire large que je lui rendis immédiatement.
Je n'ai pas cru qu'elle aurait ce comportement au premier abord, car je suis le genre de personne à juger une autre personne sur son physique, ce qui n'est pas bien.
"Moi je dois aller acheter quelque chose avant de retourner à l’Université, tu peux venir avec moi si tu veux."Continua-t-elle gardant toujours son sourire.
Je hochai alors ma tête puis la suivis jusqu'à un magasin. Elle acheta alors un matelas gonflable. J'en constatai alors que quelqu'un allait lui rendre visite. On se dirigea alors vers l'arrêt de bus en parlant de tout et de rien. Je lui ai parlé de Laura et de mes parents avec qui j'ai une relation très fusionelle, elle avait l'air de m'écouter avec intérêt malgré le fait que ce que je disais n'était carrément pas si important. Cette fille doit être psychologue.
On pris le bus continuant à se parler et à bavarder. Une fois arrivée à l'université je lui adressai donc un sourire reconnaissant. J'avais passé une bonne journée avec elle, je pris alors les lunettes que j'avais volé du magasin puis les mis en riant. Elle commença à éclater de rire à son tour. Arrivées au hall j'en constatai donc qu'on devait se quitter.
"Écoute, hum… moi je dois retourner à ma chambre, j’ai des devoirs à faire. Alors on se reverra une autre autre fois, tu en dis quoi? J’imagine que l’on va se croiser une fois de temps en temps dans l’école." Me dit alors Effy.
Je haussai alors mes deux épaules légèrement comme réponse. J'ai finalement passé une très bonne journée en sa compagnie, cette fille a vraiment quelque chose de spécial. D'ailleurs, je me demande comme elle se nomme vraiment. Bah quoi ? Elle ne s'appelle pas Effy quand même, ça doit être un surnom. Je compte lui demander ça quand je la rencontrerai une autre fille, là, je me contente de me diriger vers ma chambre temporaire. En effet, je suis dans une chambre temporaire.