Les flocons tombaient sur l'université, couvrant d'un voile blanc délicatement le paysage. Le temps refroidissaient dernièrement à l'approche du mois de février. Un mois connu pour ses températures basses, mais également pour une date, le 14, la St-Valentin. Rose ne savait pas vraiment pourquoi elle s'était inscrite au speed-dating, sur un coup de tête naturellement, mais il y avait toujours Thomas. Combien de mois s'étaient-ils écoulés depuis leur au revoir ? Combien de semaines ? Combien de jours ? Combien d'heures ? Combien de secondes ? Elle pouvait passer des heures dans sa chambre étudiante étouffante et minuscule à vieillir sans rien faire. C'était donc cela une peine de cœur, elle comprenait pourquoi certains ne préfère pas tombés amoureux, la chute est violente.
N'empêche elle s'était inscrite à ce speed-dating, elle devait tenir ses engagements, même si elle voulait rester à pourrir dans sa chambre une nouvelle fois. Elle savait qu'elle n'allait pas rencontré l'amour, elle n'en avait pas envie et c'était d'ailleurs une sorte de trahison pour son futur compagnon de table : elle ne venait pas pour lui, mais pour elle. Motivation purement égoïste. Elle faisait pitié à voir. Elle devait se changer les idées, mettre Thomas sur pause et rencontrer de nouveaux garçons.
Rose se regarda dans sa penderie, elle n'avait aucun vêtement qui faisait tenue de soirée, elle ne sortait pas en soirée. Elle trouva une tenue au bout d'une bonne demi-heure : un haut simple blanc cassé avec un col de chemise arrondie, avec une jupe crayon noire de taille haute. Elle mit des boucles d'oreilles discrètes, enfila des chaussures à petits talons et se maquillage légèrement. Elle restait une jeune fille qui aimée être bien habillé, coiffé et maquillé, elle essaya d'être jolie, c'était la moindre des choses pour son futur compagnon de St-Valentin.

Elle arriva à la soirée, prit son cocktail et regarda la table où elle passerait la soirée : 14. Le nombre du destin. Peut-être que sa soirée ne serait pas désastreuse même si elle savait qu'en général, les speeds-datings ne fonctionnaient pas. Camille E. Harper . Ce nom ne lui disait rien, il ne devait ni être dans sa maison, ni être le centre des dernières rumeurs vicieuses de cette université.  Elle s'approcha doucement des tables et chercha la sienne. Le stress montait de plus en plus. C'était la première fois qu'elle était dans ce genre de rendez-vous, c'était étrange. Elle s'arrêta en face de sa table, où un jeune homme était déjà placé, elle tenta de rester naturellement décontracté.

«  Monsieur Harper ?... Je suis suis Walker, je crois que nous allons passer cette soirée ensemble. »