Chuchottements

Kim, c’est ça ? Moi c’est Mason !

Je le regarde surprise, évidemment, tout le monde ne peut pas savoir qu’en Corée, le nom de famille se met devant le prénom. Je souris discrètement et doucement je lui réponds.

*Enchantée Mason.*

Je lui fit un petit signe de la tête.

*Kim est mon nom de famille. Je m’appelle Min-Yeon mais appelle moi Min, je pense que ça sera plus simple.*

Je le vois souffler, peut être que le programme ne lui plait pas. Pour ma part, je l’ai vu une fois. Il faut dire que nos rapports avec les japonais et les chinois sont ancestraux. Évidemment il a fallut que les nippons nous déclare la guerre et nous envahisse pour qu’après a seconde guerre mondiale, les américains et les russes séparent notre pays en deux, un peu comme l’Allemagne autrefois sauf qu’eux le mur a éclaté et les frontières sont tombés. Puis après la guerre de Corée, ce qui fit qu’en haut c’est totalement communiste et nous occidentalisé. Cependant, notre pays est riche de par sa culture et malgré toute les guerres, la Corée a toujours eut son identité propre à elle.

Le vacarme que j’entendais était bizarre, je n’avais pas l’habitude, chez moi, enfin quand je vivais à Séoul, on essayait un minimum d’être discret en salle ou en amphi. Après dans les couloirs, on pouvait faire ce que l’on voulait.

*Tu n’apprécies pas trop le bruit, je suppose...*

Il ne fallait pas être débile pour le voir, ce jeune homme avait l’air sympa et raisonnable, enfin au premier regard. Après tout n’est que fourberie et trahison dans la vie.

Origine.

Enchanté Min ! Ah ça non, je n’apprécie pas ce type de vacarme.

Je souris à ses mots, j'avais l'habitude de parler en sourdine pendant les cours ou bien c'était les sms qui partaient en vague successives ou bien les groupes de discussions direct sur nos portables. La magie d'internet, je suis une grande friande de texto en tout genre. L'Asie est d'ailleurs, l'un des grands consommateurs de tout ces trucs là. On pourrait croire que nous sommes nés avec un organe de plus que le reste du monde, puisque nous sommes toujours scotchés à nos mobiles.

Tu me réponds si tu veux. Mais tu es originaire d’où ? Ton accent m’intrigue.

Je m'installais tranquillement, ma main soutenait mon visage et à voir son visage, il était curieux de savoir d'où je venais.

*Je viens de Séoul en Corée du Sud.*

Ça, je pouvais le dire, il n'y avait pas de problème. A mon tour, je lui demandais son origine. Même s'il parlait très bien notre langue commune, il n'était pas d'ici lui non plus.

*Et toi? Tu n'es pas canadien non, plus.*

Je souris à la suite autant connaître de nouvelles personnes et ne pas s'enfermer. Puis une chose me revint en mémoire lors de mon arrivée ici. Son nom ne m'était pas inconnu, j'avais cru lire un truc sur le tableau d'affichage. Piquer au vif, je posais une autre question.

*J'ai cru lire ton nom sur le pan de... la dame du tableau.*

Je ne voulais pas l'embêter avec ça, mais je dois bien avouer, que ça m'a horriblement fait peur.

Révélation.

Et non, je ne suis pas canadien. Je suis de naissance Brésilien et j’ai aussi eu la nationalité Allemande avant d’être à présent canadien.

Je fus surprise car je ne m'attendais pas à ça. Brésilien, allemand, canadien. et je m'interrogeais donc sur ses langues qu'il devait parler couramment.

Le film se mit en route, ce genre de film, une fois c'est bon, même s'il y a sur le fond une histoire d'amour mais aussi d'amitié. Après, c'est vague. En fait, je ne supporte plus tout ce qui est militaire et encore moins les armes. Alors quand on me parle de tout ça, je suis à vingt milieux sous les mers. Le fait d'être loin de mon pays, j'en oublie même le conflit qui nous préoccupe tous quand on en parlait dans les journaux et à la télé. Vivre continuellement sous la menace d'une attaque du Nord, franchement, c'est pas très marrant, c'est même effrayant. La bombe existe et c'est une menace constante si on y pense. Mais qui est à l’abri de nos jours?

Mason me parla alors du tableau d'affichage qui je dois bien l'avouer me fais vraiment peur. A savoir être observer continuellement, c'est tout simplement pas une vie.

Oui, tu as bien lu mon nom sur ce panneau d’affichage. Mais il y a pas mal de chose qu’elle dit et qui sont fausses. Et ce qu’elle a bien pu dire à mon sujet est totalement faux. Il faudra que tu fasses attention à ce que tu peux faire, dire, ou quoique se soit. Comme on dit, les murs ont des oreilles. Cette personne, veut détruire les réputations de tout le monde.

Je n'avais pas de réputation, je faisais mon trou, j'étudiais c'était tout ce qui m'importais. J'avais perdu le goût de jouer à cause des problèmes, et là, je me demandais vraiment, si un jour j'allais de nouveau pianoter ou jouer de la guitare. Rien qu'écrire une partition, c'était le rêve mais non page blanche. Plus rien, plus d'inspiration. Alors, j'aquiessais de la tête pour bien lui signifier que j'avais compris le message. Longer les murs, être sur le qui vive, l'habitude quoi! Je vais vraiment redevenir parano. Il faudrait peut être que j'en parle à l'ambassade parce que voilà, c'était tout simplement honteux.

Fait attention à toi. Elle a détruit la réputation de plus d’une personne qui ont décidé de mettre fin à leur vie. On finit tous au moins une fois sur ce tableau. On ne sait pas exactement qui est cette personne. Ça se trouve, on la connait tous.

Je n'y croyais pas mes yeux. Je savais que chez moi ou même juste à côté, nos voisins japonnais, les taux de suicide grimper en flèche à cause d'un hacelement très très pousser, mais je ne pensais pas qu'ici, c'était pareil.
Là c'était clair, j'avais peur. J'en frissonna d'horreur, je n'aimais pas ce sentiment. C'était pire que tout. Je n'avais plus envie de retomber aussi bas que j'étais tombée. Pourquoi, je suis venu ici, bah en hommage. Y avait il un endroit sur pour moi sur cette terre? Tel était la question?

Je restais silencieuse et mon regard avait viré sur l'écran mais je n'écoutais pasdu tout et je ne voyais rien. Je m'enfermais de nouveau sur moi-même. C'était vraiment pas très bon signe.

Invitation.

Enfin de compte, ce fut Mason qui me sortit de ma torpeur. J'étais totalement gênée car mon silence était surement pesant pour lui. Sa question fut simple.

Tu pratiques une activité ici ? .

J'aurai vraiment aimé, vraiment aimé faire partie du club de musique. En fait, j'aimais vraiment ça. Ecole de musique très jeune, j'avais appris le piano avec ma mère, le violon avec mon père hors école de musique mais je m'étais passionnée pour la guitare. Donc évidemment, je jouais plus souvent du piano qui me rapprochait toujours de ma mère et de la guitare. Je composais des balades selon mon humeur. Mais c'était avant. Ca me manquait et je ne savais pas du tout comment exprimer tout ce que je ressentais.

Je le regardai avec un petit sourire.

*Aniyo*

je me repris aussitôt

*Non, par-contre j'aime la musique.*

Je ne sais pas pourquoi, je lui avais dis ça. C'était venu naturellement.

*Et toi?*

Questions-réponses, petit jeu de connaissance entre deux élèves qui apprend à se connaitre. Le regard de Mason était intrigant. Je veux dire par là, qu'il avait une soif de connaissance. Il avait un goût pour la curiosité et il semblait quelqu'un de confiance. Je ne sais pas pourquoi, je pensais cela, mais le professeur avait foi en lui alors je me fiais à son jugement qu'à ma peur actuelle. Raisonnement, raisonnement. Penser avec sa tête et non avec le cœur, je commençais à prendre ce plis.

Puis ne connaissant personne ici à part Owen, San mon président de maison et me sentant surtout en confiance avec Mason, j'osa l'impensable.

*Connais tu bien la ville? Je veux dire, je n'ai pas beaucoup bougé depuis mon arrivée et je ne connais presque rien d'ici. Pourtant, j'aime bien me rendre dans un petit café pas très loin d'ici.*

Enfin de compte, ce café était pour moi un repère. On pouvait manger et boire de très bonne chose. On pouvait lire, y faire ses devoirs tranquillement loin du vacarme de l'université et il y avait même une petite scène. La gérante était sympathique. Tout doucement, je sortais de ma bulle coréenne rien qu'en me rendant là-bas. Pourtant, j'ai déjà mangé des menus occidentaux.

Le fait qu'avec mon géniteur et de par sa fonction, on devait maman et moi se familiarisaient à tout. Donc, oui, je sais manger avec une fourchette et un couteau et je connais les bonnes manières qui était très importante pour mon père. Savoir se comportait en société, il y veillait scrupuleusement. L'image d'une famille unis et soudée était primordiale. Mais personne ne savait ce qu'il se passait chez nous. C'est comme ça, tout est apparence chez les fonctionnaires et hauts fonctionnaires. Même après mon enlèvement, le meurtre de ma mère, mon état psychologique instable du au choc violent. Je devais rester dans se carcan d'hypocrisie et sourire à tout et acquiesçait à tout.

C'était une invitation masquée, les non-sens et les nons-dits faisaient partis aussi de ma vie. Après il fallait décrypter si on comprenait. Ce qui ne pouvait pas être une chose facile pour un européen ou une personne vivant dans le continent américain. Mason ne me laissait pas du tout indifférente, en fait, il était le premier à me faire une bonne impression vis à vis de mon éducation. Il savait laisser de l'espace et respecter l'intimité.

Stupéfaction.

Mason me répondit, lui aussi n'avait pas pris un club. Je suppose qu'il était trop pris par ces études lui aussi.

Non, aucun club ne m’intéresse vraiment. Je préfère sortir avec mes potes que d’aller dans un club.

Je l'écoutais donc attentivement, il aimait lui aussi sortir. Je comprenais aussi ce genre de choses. Sortir, s'aérer l'esprit et le corps surtout quand tes études commencent à te gonfler le cerveau. Et puis à côté, il ne fallait pas devenir totalement insociable. Je m'évertuais dans cette voix même si ce n'était pas toujours évident. Par chez moi, je sortais souvent avec mes amis, c'était vraiment des moments que je ne pourrai jamais oublier cependant, la réalité en a voulu autrement. J'inclinais donc mon visage pour lui signifier que je comprenais fortement son avis.

Oui, je connais très bien la ville. Si j’ai bien compris, tu voudrais que je te fasse visiter Montréal ? Je connais beaucoup d’endroit. En ce qui concerne le café, je pense savoir du quel que tu parles, mais j’en suis pas sûr. Je sais que le miens n’est pas très loin non plus

Mason était intelligent, il avait compris ce que je voulais dire. Je souris à sa réponse. Attention, je ne souris pas aussi facilement mais quand je suis contente ou satisfaite, je le montre et puis, il y avait cette petite alchimie, je ne serai l'expliquer.

*Oui, ça serait avec joie évidemment, si ça ne te dérange pas. Je ne voudrai pas t'ennuyer dans tes devoirs ou dans tes relations. Le café en question est le Rachel's café, c'est le nom de la gérante qui est très gentille. Elle m'a fait fort impression la première fois que j'y suis allée*

Évidemment, ce jour là, j'étais tombée sur mon président de maison et je ne le savais pas du tout. Je ne pouvais pas le savoir sachant qu'il n'y a pas de photos représentant les présidents et vices-présidents des maisons d'Enamor. Je l'appris par la suite au cours de notre discussion car même si l'envie de le fuir me tiraillait, il avait fait un geste qui m'avait à la fois surpris et blesser. Je ne suis pas du genre à ce que l'on soit comment dire? Serviable? Galant? Ou bien que l'on s’intéresse tout simplement à moi. Je n'ai rien d'extraordinaire physiquement. Et puis la façon, dont il m'avait abordé, je me suis sentie agresser. Pas l'habitude qu'un jeune homme vient vers moi pour me dire que je suis "ravissante". Je l'ai catalogué de "pervers", pas de jugement trop hâtif non, non. Mais c'est le premier mot que j'ai pensé.

Puis une de mes mèches tomba sur mon visage, je n'avais pas pensé à les attacher ce matin. Et là Mason, me fait un geste que je ne compris pas du tout. Il me remis ma mèche en place. Sur le coup, j'étais de nouveau silencieuse et totalement surprise. Parce que voilà, sous peine de me voir fuir, les gestes tactiles de ce genre c'est souvent réservé aux proches proches proches. Pas à de parfait inconnus. La vertu et la pudeur, ça aussi c'est dans mes gênes. Je prie deux crayons et me fis un chignon. Je n'aurai plus ce genre de petit soucis. Raisonnement : ici Amérique; ici : gens différents; ici : autre mœurs, ne vendons pas la peau de l'ours avant de le tuer.

Un guide pas comme les autres

Ce fut avec mes yeux remplis de gratitude que je souris à Mason.

En aucun cas ça me dérange. Et puis sortir me fera du bien, il y a un petit moment que je ne suis pas aller en ville. Ça ne m’ennuie pas du tout.

Avoir un camarade de classe qui te comprend, c'est agréable, du moins le premier vraiment. Je le ressens ainsi. Découvrir cette grande ville prendra certainement du temps et je me sentirai en sécurité en même temps.

Je vais aussi au Rachel’s café, il est très calme sauf le soir quand elle fait des soirées à thème.

Là mes yeux s'agrandirent d'avantage. J'avais vu la scène la première fois et cette nostalgie que j'avais rencontré à ce moment ne m'avait vraiment pas quitter. Un peu comme ma rencontre avec Owen où j'étais total absorbé par sa guitare. Je me demandais alors s'il y avait beaucoup de musiciens dans l'université. Mais cette pensée quel soir joyeuse ou triste me fit rappeler que je ne devais surtout pas trop me montrer. Tout va si vite avec le net. C'est la première chose que je pensais. J'étais bonne à jouer en cachette si j'en avais vraiment envie.

*Je te remercie pour tout Mason, c'est vraiment gentil de ta part. On a déjà quelques points en commun. Par contre, j'aime bien les soirées à thème. J'en avais l'habitude en Corée, nous sommes un peu spécialisés dans la détente.*

Je devais faire attention mais passer une agréable journée ou soirée en très belle compagnie ne me dérangeais pas du tout. Puis tant que je ne jouais pas de piano ou de guitare, ça devrait aller. Une simple spectatrice en somme en applaudissant ceux qui osent monter sur scène.

Puis constatant ma gène concernant mes cheveux, je le regardais avec un petit sourire suite à ses paroles.

Je suis désolé si mon geste t’a gêné.

*Je sais, c'est juste moi. Je n'ai plus l'habitude et à côté ici c'est un autre monde. Il faut que je fasse des efforts pour bien vous comprendre.*

L'habitude d'une mère qui remet les cheveux en place ou de mon ex fiancé qui adorait le faire. C'était normale venant de ma mère ou un marque d'affection. Mais tout ça m'a été volé trop jeune et trop soudain il y a quelques mois.

Je mis mes mains à plat sur la table, il fallait que je reprennes le contrôle; je soupira légèrement. le film progressait mais je ne le regardais pas du tout. Je regardais de nouveau Mason qui fixait mon chignon. Et je pouffais de rire discrètement. Son visage était assez drôle. Une question me vint en tête vis à vis de mes crayons.

*Tu sais manger avec des baguettes au moins?*