Quelques bleus avec qui je me suis familiarisée nous on donné rendez-vous à un bar branché et très prisé par nous autres, élèves d'Enamor. Forcément, vous me connaissez, je n'allais pas refuser cette invitation, quand c'est pour me faire une bière je suis la première sur le pallier de la boutique eh.

Me voilà donc en route. Aujourd'hui j'ai décidé de prendre les transports en commun d'ailleurs, je vais marcher un peu, c'est pas pour déplaire à ma silhouette en peine d'activité. Faut vraiment que j'entretienne tous ces petits muscles, sinon à la fin de l'année je suis flasque et grasse comme... Je sais pas trop comme quoi m'enfin imaginez un truc inactif et complètement plein et vous aurez l'image que j'ai en tête. Quoiqu'il en soit, elle est bien jolie cette ville, cosmopolite autant au niveau des origines que des styles, j'adore! Un tableau de couleur à la fois harmonieux et complètement déjanté. Tout ce qu'une artiste comme moi aime. J'aurai du prendre art en option mais vu le programme chargé que nous on donné les profs, j'ai peur de manquer de temps libre, niuf. Enfin, par temps libre j'entends autre qu'être en soirée ou dormir - quelle larve -, j'ai moins de temps pour la photo. Ça m'attriste, vu le matos que j'ai je devrai photographier plus souvent, limite proposer des séances pour me faire une cagnotte à côté quoi. Oui, grave. Je garde l'idée sous le coude sait-on jamais.

Me voilà donc devant le fameux bar, je rentre dedans, tout le monde y est, alcool à la main - on va tomber dans le Garnet pour finir eh -. Ça me vexe, faut que j'aille m'en chercher un, enfin une, nous parlons bien de bière avec moi. Je mets la main dans mon sac pendant que je me dirige vers le bar et là. Frayeur, angoisse, désespoir. Merdouille. J'ai oublié mes sous à l'université. Ça n'arrive qu'à moi ça purée. Je regarde alors autour de moi, cherchant une solution quand soudain. Là, devant moi. Me tendant les bras. M'appelant même, limite. Une bière, seule au comptoir, tout le monde lui tournant le dos. Je peux pas la laisser là. Non, pas bien de voler. Boh, personne s'en apercevra. Allez tentons. Je m'approche donc du bar, jette un coup d’œil à gauche, à droite. Personne regarde. Bon, santé hein!

Je discutais tranquillement avec ma nouvelle amie - dixit la bière volée - quand une voix féminine m'interpella. Eh bah alors vilaaaaine? Tu as bu mon verre? Sam Felicis. Autrement dit notre chère présidente Opal. Me voilà dans de beaux draps, je vole une bière ce qui n'est en soit pas très glorieux et en plus cette bière appartient à notre grande - par l'esprit - bleue. Bon, je crois qu'il va falloir capituler et s'expliquer. Autrement qu'en la baratinant avec le prétexte du "j'avais un poil soif". Surtout qu'entre l'arrêt de bus et le bar y avait qu'une centaine de mètres, c'est pas comme si je venais de courir un marathon, la faute est sur moi en toute évidence. Honteusement, donc, je me tourne vers Sam et tente une excuse. Passera comme ça pourra, elle a toutes les raisons de me pourrir pour cet acte immonde.

- Eumh, désolé, je ne pensais pas que ce verre t'appartenait. Dès qu'on rentre à l'université je te rembourserai son prix, dis-je dans un premier temps. Et les intérêts qui vont avec, ajoutais-je d'une moue triste.

J'ai vraiment honte. Franchement, pour une Opale, voler c'est pas beau. C'est réservé aux Garnet avec toutes les conséquences qui en découlent et qui collent bien à leur image. Je viens de salir un peu notre belle réputation de gens simples et bons et par la même occasion de gâcher ma première rencontre avec notre présidente. Ou comment bien se faire voir dès la rentrée, me voilà cataloguer. La bleue voleuse tiens.