Messages : 382 Date d'inscription : 23/12/2015 Age : 26 Année/études : Première année ~ chimie
Sujet: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Sam 19 Mar - 4:58
J’aurais presque aimé me réveiller en sursaut après un autre cauchemar, ce qui me sert de pyjama plein de sueur. Cela signifie qu’au moins, j’aurais réussi à fermer les yeux et à dormir en approchant au moins l’étape où les rêves se développent dans les stades du sommeil. J’aurais peut-être pu oublier ce vide, ce trou noir qui me ronge, me gruge de l’intérieur. Je n’aime plus, je ne vis plus, je ne suis plus. J’ai l’impression de me désintégrer, petit à petit, sans pouvoir recoller les morceaux. Mon cœur se désagrège de façon lente, langoureuse, au creux des battements putréfiés de mon cadavre intérieur.
Mais tout ça n’est qu’illusion, car je ne suis même plus dans mon lit. Je suis dans un métro de la grande ville de Montréal à attendre que mon heure vienne, que toute cette souffrance s’exalte devant moi le jour où mon âme se rendra. J’ai mal. C’est samedi matin. Ou devrais-je dire que nous sommes dans la nuit de vendredi à samedi. Je regarde la vitrine du métro entre la station Beaudry et Berri-UQAM. J’y vois un étranger. Il se tient là et me regarde. Il se nomme William, William Harrisson. C’est écrit sur son manteau d’hockey. Je n’ai jamais vraiment joué au hockey de ma vie, mais j’ai un manteau qui vient d’une équipe locale d’Ottawa. J’ai eu quelques cours avec. Comme quoi ils ne font pas les choses à moitié. Je sors du wagon et effectue le changement de la ligne orange à la bleue de façon systématique, presque de façon catatonique avec mon sac sur l’épaule – enfin, sur celle qui est encore en état-.
J’arrive sur le campus après un temps qui me paraît incertains. Je ne sais plus. Peu importe. Je me dirige vers la salle d’entraînement. Le soleil se lève. Il m’aveugle tout doucement. Comme prévu, il n’y a personne dans la salle d’entraînement. Bip. Et le Vice-doyen de ma faculté doit avoir reçu un courriel lui disant que je viens d’entrer dans la salle d’entraînement. Je sais, j’ai énormément d’humour. Je me change dans le vestiaire en y laissant mon sac dans un casier cadenassé. Je doute de l’utilité pour l’heure. Peu importe. Je sors en croisant mon regard dans le miroir. J’ai encore plus mal à l’intérieur de moi en me voyant comme je suis. Plus rien ne brille en moi, plus rien. Mon t-shirt cache ma blessure par balle, mais il n’en diminue pas la douleur. Peu importe.
Je ne m’échauffe que brièvement. La peur de me blesser ne m’effleure pas l’esprit, la vie ne pourrait pas être plus douloureuse de toute façon. Je place les poids sur la barre métallique. J’en mets moins que d’habitude en sachant que mon bras droit devrait supporter plus en prenant en compte ma blessure. Je me place en position. Je lève et descend la barre de façon systématique. Je manque de force. Je suis faible. Physiquement, mentalement, sentimentalement. Je n’ai plus la force. Je n’en peux plus. Une douleur vive et poignante au creux de mon être – une encore plus forte que celle qui émane de ma blessure- me prend. J’en ai le souffle coupé. Une force me prend. Je lève la barre et la fait bruyamment tombée sur le sol. Mes bras tremblent. J’ai enfin la force pour pleurer. J’éclate en sanglot dans la salle d’entraînement. Je n’ai jamais pleuré autant. Je n’ai jamais aimé pleurer. Je me retrouve impuissant au centre de toutes ces statures, ces installations de force, de vie et moi, je suis là, mort, mort noyé par mes larmes comme si la lame de mes sentiments m’avait transpercée. L’arme fatale. L’arme vile. Larmes.
Je n’ai qu’une envie : crier au malheur, lui crier de me laisser, lui crier de mon rendre mon intégrité, de me rendre qui je suis.
And it Hurts Like Hell, elle résonne dans ma tête alors que je pleure toujours autant, incontrôlable. Le temps passe, lui, il fait ce qu’il a à faire. Peu importe.
J’entends des pas. Je m’assois en tentant de maîtriser le torrent de mes sentiments. Je sèche mes yeux rougis. La barre traîne toujours comme mon âme attendant le retour de mon esprit flânant.
Je la vois arriver. Elle est jolie. Tu devrais avoir honte Ulrich. Mais bon, nous savons très bien que ça ne changera rien. Tu as déjà honte de toute façon.
Hurts Like Hell:
Effy Jordans "Quiétude et Simplicité"
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Mar 22 Mar - 21:50
Ça va?
Will & Effy
J'aimerais pouvoir dire que je fais de longues nuits sans problèmes surtout depuis que j’ai parlé avec ma colocataire, Ercia. Mais ce n’est pas le cas. Lui en parler à fait ressortir en moi des émotions que je croyais jusque-là enterrées au fin fond de mon âme. Le jour, je mettais mon masque et avec un sourire sur les lèvres j’affrontais la journée, le soir dans le noir c’était là que les choses se corsaient. J’étais seule avec mes pensées et même si mon amie dormait dans le lit voisin au miens je ne me sentais pas en sécurité. Je ne dormais que quelques heures par nuit et lorsque je me réveillais, je prenais un crayon et un calepin et je dessinais. Mes dessins se résumaient souvent à une gamine effrayée ou en pleurs. Lorsque je me regardais dans le miroir, je ne voyais qu’un zombie prête à abandonner à tout moment. Mais avec une bonne touche de maquillage, on pouvait faire des miracles.
Je me tortillais comme un poisson hors de l’eau dans mon lit cherchant une position confortable pour essayer de prendre un peu de sommeil même si cela était une tâche impossible. Je me tournai vers mon cadran, il était tôt… ou tard, tout est relatif. Je soupirai en regardant la brunette en face de moi dormir. Elle semblait si paisible alors que moi… Bref je retirai les couvertures de sur mon corps et je m’assis dans mon lit. Je devais vraiment penser à autre chose. Je me mis à marcher vers ma penderie pour trouver quelque chose à me mettre sur mon dos. Je pris une short en coton ainsi qu’une camisole noire, rien de plus simple. J’allai ensuite dans la salle de bain et je fis un saut en voyant mon reflet. Des cernes jusqu’en dessous du nez, les cheveux en bataille je n’étais vraiment pas belle à voir. J’ouvris ma trousse à maquillage et mis un peu de cache cernes, j’avais tout de même une réputation à garder. J’attachai mes cheveux sur le dessus de ma tête et enfilai mes vêtements.
Dans la chambre Erica dormais toujours comme un gros bébé et silencieusement je pris mon téléphone portable ainsi que des écouteurs et quittai la chambre. Je refermai doucement la porte derrière moi pour ne pas la réveiller et regardai à gauche et à droite dans le corridor. Évidemment, tout était calme à cette heure, aucune âme qui vive. Je mis mes écouteurs dans mes oreilles et partit une de mes chansons préférées Seven Years de Lucas Graham. Je venais de découvrir cette chanson et je la mettais on replay depuis. Je commençai à avancer dans les corridors de l’établissement sans but précis. J’avais simplement besoin de changer d’air et c’est ce que je faisais.
Après une dizaine minutes de marche, je me retrouvai finalement devant la salle de sport. Je baissai la tête et regardai comment j’étais habillée. Bon ce n’était peut-être pas l’idéal pour faire du sport. Mais cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas fait de jogging et si je voulais garder un corps mince comme celui que j’avais présentement il fallait que je m’y remettre. J’étais fatiguée et épuisée après ne pas avoir dormi toutes ses nuits et peut être que m’épuiser encore plus avec une bonne cours allait pouvoir me permettre de dormir pour de vrai cette fois. Et puis du sport ça défoule alors je pouvais le faire pour sortir tout le méchant en moi qui refusait de pointer le bout de son nez. Je poussai la porte de la salle et regardai autour à la recherche du tapis roulant. Mon regard s’arrêta sur un jeune garçon. J’avais toujours de la musique qui résonnait dans mes oreilles, donc je n’entendais rien, mais je me rendis bien vite compte qu’à ses yeux rougis et à ses mains qui essuyaient ses yeux qu’il pleurait. Je me demandais vraiment si je devais aller lui demander si tout allait bien, s’il avait besoin d’aide. J’étais une fille sympathique, toujours prête à aider les autres, mais étais-je vraiment prête à aider quelqu’un d’autre alors que j’avais mes propres problèmes? Mon bon côté prit finalement le dessus et j’enlevai un écouteur en me dirigeai vers le jeune homme. Il était plutôt mignon même avec les yeux remplis de larmes. Je m’accroupis à sa hauteur en posant ma main sur son genou.
-Hey, ça va?, demandais-je avec un sourire que je voulais des plus gentil.
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Dim 27 Mar - 1:31
Elle me fixe. Elle me regarde, je tente d’essuyer mes larmes, elle n’entend sûrement pas mon léger cri de douleur dû à ma blessure. Elle demeure là. Je dois donc soigner mon apparence physique avant d’arrêter le bruit de mes sanglots. Je soupire et j’espère réussir à me calmer avant qu’elle soit trop près. Elle s’approche, je stresse un peu. Je tente de m’aider avec mon t-shirt afin d’essuyer mes larmes.
J’ai l’air malin. Pleurer devant une jolie jeune femme. Les femmes se plaignent de ne pas être l’égale des hommes, mais ça les avantage sur certains aspects. Une jeune femme qui pleure, on en prend soin, on la câline, on lui demande qu’est-ce qui ne va pas. Un jeune homme qui pleure, on en voit pas et si on en voit, on a deux options : 1. On l’ignore, parce que Dieu seul sait que ça n’existe pas, 2. Il se fait dénigrer et descendre en flèche, car c’est une tapette. On le sait bien. Un mec émotif, ça n’existe que dans les contes de fées ou entre Beaudry et Berri-UQUAM. Quel stéréotype con.
Je décompresse, je suis bien plus calme… et ma blessure me fait un mal de chien tout d’un coup. Mon mal de vivre laisse doucement place à mon mal d’être. D’une douceur presque enivrante, puis déchirante, saisissante. La douleur me tient de sa poigne de fer par le collet, il me serre à la gorge comme une peluche dans les bras d’un enfant apeuré. C’est terrible, terriblement suffoquant. Je grogne. Je suis un peu étourdi. Elle est là et pose sa main sur mon genou. Merci. Merci. Ce n’était pas mon épaule.
-Hey, ça va?
J’inspire doucement.
-Non, pas tellement. Je n’aurais pas dû mettre aussi lourd.
Je tire doucement sur ma manche, dévoilant mon pansement. Je tente doucement de me relever. Je m’appuis contre le mur. Il est quelle heure? Oh… mes anti douleurs.
Heureusement, ils sont juste à côté. Je m’appuis contre le mur et les cherche, je les trouve et prends deux comprimés. Je me rassois en me tournant vers la jeune femme. Je la regarde dans les yeux. Les siens sont jolis, bien plus que les miens. Je tente de sourire, mais c’est plus un rictus de douleur.
-À qui ai-je l’honneur?
Je suis appuyé contre le mur et ferme doucement les yeux, puis je les réouvre. J’ai mal, mais ça va aller. J’inspire et j’expire.
-J’ai eu un léger incident et puis…j’oublie les antidouleurs, souvent.
En fait, ça me fait oublier ma douleur intérieure, celle qui me ronge. Si seulement je pouvais être bien ne serait-ce que quelques instants… Me sentir à ma place.
-Tu sais quelle heure il est? J’imagine que tu n’arrivais pas plus à dormir. Allez, viens t’asseoir sur le bord du mur avec moi, c’est le mur des insomniaques. On s’en parle. Enfin, seulement si tu veux…
Je fais un sourire, un peu plus convaincant. Les âmes ne flânent pas à cette heure sans raison, malheureusement.
Effy Jordans "Quiétude et Simplicité"
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Jeu 31 Mar - 1:54
Tout te dévoiler serait risqué...
Will & Effy
Mon regard croisait celui du jeune homme qui essuyait ses larmes, tentant de dissimuler le tout.
-Non, pas tellement. Je n’aurais pas dû mettre aussi lourd.
Le jeune tira sur la manche de son chandail pour dévoiler un pansement. J’eus un moment de recul en le voyant. Déjà, je n’aimais pas le sang et les blessures. Ensuite je me demandais comment il c’était fait cela. C’était assez gros et dans un endroit peu normal pour se blesser en temps normal, alors ce ne devait pas être une blessure banale. Le garçon se leva et immédiatement je l’aidai voyant qu’il avait de la difficulter à se tenir debout. Il prit deux comprimés dans son sac avant de se rasseoir avec mon aide. Je m’assis en face de lui, m’assurant qu’il n’allait pas tomber dans les pommes ou quelque chose comme cela. Il se retourna vers moi et je vis qu’il esseyait de me faire un petit sourire mais celui-ci était un peu déformer, je lui fis à mon tour un sourir qui lui était rempli de compassion. Il ferma les yeux un instant probablement pour oublier la douleur et il me dit :
-À qui ai-je l’honneur?
-Effy.
Puis avant même que je puisse lui demander son nom, il m’expliqua qu’il avait eu un petit incident et qu’il oubliait souvent les anti douleurs. Alors là c’était pas fort, lorsqu’on te prescrivait des anti douleurs c’était pour que tu les prennent! Je me demandais aussi quelle sorte d’accident il avait eu pour être dans sa position. Je ne voulais par contre pas l’effrayer en lui demandant. Il pouurrait probablement me trouver un peu trop curieuse et prendre ses jambes à son cou.
-Tu sais quelle heure il est? J’imagine que tu n’arrivais pas plus à dormir. Allez, viens t’asseoir sur le bord du mur avec moi, c’est le mur des insomniaques. On s’en parle. Enfin, seulement si tu veux…
C’est vrai, j’en avais oublié la raison pour laquelle j’étais venue ici au départ. Pour me changer les idées, me défouler. J’étais devenue tellement préocupée par le fait qu’il n’allait pas bien que je m’étais oubliée. Je lui sourit en me déplaçant à ses côtés sur le bord du mur. J’allongeai mes jambes en face de moi et rit un peu du à son commentaire du mur des insomniaques.
- J’ignore il est quelle heure… bien trop tôt j’imagine.
Je regardais à présent le vide devant moi. Je me demandais si j’avais envie de parler de tous mes problèmes à un autre inconnu. Déjà que je l’avais fait avec Erica… Je baissai la tête et mon regard s’assombrit. Je commençai à jouer avec mes mains comme lorsque j’étais stressée. Je cherchais vraiment quelque chose à dire. Je ne voulais pas paraître comme la fille froide qui ne voulait pas s’ouvrir, mais je n’avais pas envie d’en parler. Je pris une grande inspiration avant de tourner ma tête vers lui. Je lui fis un sourire que j’espère paraissait sincère.
-Et offf… je ne fais que des cauchemars de temps en temps.
C’était la meilleure réponse à laquelle j’étais arrivée sans prenre trop de temps pour y penser. Ce n’était pas entièrement faux par contre. Mais il y avait tellement plus que cela…
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Mar 5 Avr - 14:14
Je ne veux pas qu’elle sache à quel point j’ai mal. Physiquement, je m’en fous. Émotionnellement. Oh quel châtiment ce serait pour nous deux. Il vaut mieux tout transférer sur le mal physique, c’est bien mieux ainsi. Je tire sur la manche de mon t-shirt. Sa réaction est plus forte que ce à quoi je m’attendais. Mon but n’est pas de l’effrayer, mais de la convaincre. Je me rends compte que cela faisait longtemps que je n’avais pas menti par moi-même : parce que je le voulais réellement. Elle m’aide gentiment à me lever. Ça va aller, ne t’inquiète pas jolie étrangère, je suis encore capable de me lever et même si ce n’était pas le cas, je suis bien trop orgueilleux pour ne pas faire comme si de rien n’était le plus possible. Je me rassois après la prise de ce qui sera considéré comme de la drogue dans quelques semaines lorsqu’on tentera de m’en défaire, car je pense déjà avoir développé une addiction et elle est toujours aussi cordiale. Je soupire intérieurement. Je me retourne et lui rend un rictus de douleur plutôt qu’un sourire. Mon visage ne me répond plus vraiment, à vrai dire. C’est malheureux. J’ai le droit à l’une des frimousses les plus adorables que je n’ai jamais vu en retour. Une fille qui sourit est une fille charmante, peu importe laquelle. Je ferme les yeux et revoit plusieurs de ces sourires qui ont parcouru ma traversée plutôt agitée. Je les réouvre juste avant de tomber sur le visage de ma mère, je n’ai pas besoin de ça actuellement. Je lui demande son nom. J’ai plutôt le droit à ce qui me semble être un diminutif ou encore à des parents originaux –qui sait-. Effy, c’est court, efficace, joli, mais ça me fait surtout penser aux Hunger Games. J’évite d’amener le sujet à la conversation. Ça manquerait un peu de tact de la comparer à un personnage qui portait sa fidélité à la base au Capitole.
Je lui parle plutôt de l’heure. Dans notre cas, ça fait office de météo, de pluie et de beau temps. Le sujet passe-partout (pas l’émission, non de Dieu, je vous rassure.) que tout le monde peut suivre, surtout ce qui me semblent être aussi le cas pour elle, donc surtout pour deux insomniaques.
J’eus le droit à un autre sourire : quelle générosité, autant de charme en un seul être. Quelqu’un qui rit à l’une de mes blagues, j’hésite à mettre ça sur le compte de la fatigue ou encore à prendre le compliment et à bomber le torse de fierté.
-Je sais, tout le monde me le dit : le monde de l’humour est morne sans moi actuellement, dis-je un sourire espiègle au visage et en tentant de préserver le peu de fierté qu’il me reste.
Elle répond à ma remarque de départ.
- J’ignore il est quelle heure… bien trop tôt j’imagine.
Je fais un léger mouvement de tête alors que le silence s’installe confortablement entre nous deux. Je l’aime bien le silence. Il est agréable en bonne comme ne mauvaise compagnie. Lorsque j’essaie de travailler, le silence complet me rend fou, mais lorsque je pense et que je suis quasi seul comme actuellement, le silence est un allié de choix. De son côté, Effy paraît nerveuse, son jeu de mains ne me rend pas la tâche difficile quant à la compréhension de son état. Elle soupire et des mots sortent de sa bouche. Silence radio rompu.
-Et offf… je ne fais que des cauchemars de temps en temps.
Je lui rends doucement son sourire sans montrer les dents. Dans tous les sens du terme, je ne suis pas un iota agressif et … physiquement, on ne voit pas mes dents.
-Faut voir le bon côté des choses. Si tu fais des cauchemars, c’est parce que tu arrives à dormir. Mais je compatis, dans un sens, je crois.
Elle me demanda par la suite mon nom. La première chose à me venir en tête est encore et toujours : «Ulrich Murphy-Jannel», mais non. Plus maintenant.
-Moi, c’est William.
Je lui tends ma main droite, heureusement celle-ci est encore en service.
-Enchanté Effy. Serait-ce trop personnel de te demander quelle est la cause de ces dits cauchemars? Personnellement, l’insomnie doit être due à la pression… les cours, c’est intense.
Non, pas ma mère sur le tapis. Quoi que la dernière fois que je l’ai vu… c’est là qu’elle était. Réflexion très macabre. Justement pourquoi le sujet n’est pas de mise. De toute façon, si je lui raconte tout, ce qui risque d’arriver est soit qu’elle ne me croira pas et me dira d’aller voir les fous ou encore je risque de l’effrayer. Parce que sur papier, ma mère est décédée d’un cancer, mais je déteste utiliser cette raison, alors, le plus simple est de ne pas en parler.
Effy Jordans "Quiétude et Simplicité"
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Mer 27 Avr - 2:46
Je suis idiote
Will & Effy
Je regardais le jeune homme avec un sourire et il en fit tout autant.
-Faut voir le bon côté des choses. Si tu fais des cauchemars, c’est parce que tu arrives à dormir. Mais je compatis, dans un sens, je crois.
D’un sens, il avait raison. J’arrivais à dormir un peu. Mais se réveiller à toutes les heures parce que les cauchemars devenaient bien trop insupportables… ça revenait presqu’à ne pas dormir du tout. Enfin, c’était comme ça que je le voyais moi… Ce n’était pas facile de fermer les yeux et de voir automatiquement la tête de Frank… non, j’aimais mieux ne pas y penser. Si au moins les yeux ouverts je pouvais me le sortir de la tête, je préférais garder cela comme ça.
Le jeune homme me dit par la suite son nom, suite à ma demande. William, c’était mignon. Comme le sexy Will Turner dans Pirates des Caraïbes. William me tendit sa main droite et je la serrai avec un petit sourire aux lèvres. Je trouvais que serrai la main des gens faisait un peu trop formel, mais je gardai le silence à ce sujet pour ne pas embêter le jeune homme.
-Enchanté Effy. Serait-ce trop personnel de te demander quelle est la cause de ces dits cauchemars? Personnellement, l’insomnie doit être due à la pression… les cours, c’est intense.
Je comprenais tout à fait. Les cours, les examens, la pression. J’avais moi-même faite une crise de nerf il y a quelques semaines et je m’étais retrouvée à boire seule dans un bar. Une chance qu’Hiro avait été là pour ramener la nouille que j’étais saine et sauf à l’Uni…
Pour ce qui était de la raison de mes cauchemars, je n’avais pas vraiment envie d’en parler. Lui raconter tout cela reviendrait à me livrer à nouveau à quelqu’un et à faire revivre tous ces souvenirs en moi. En même temps, on m’avait dit un jour que parler de nos problèmes ça les réglait… sauf que ça n’avait vraiment pas été le cas avec Erica. Et en plus, comment dire à un parfait inconnu que j’avais été violée pendant des années par mon beau père dans mon enfance… ça ne se disait pas vraiment.
Je regardai à nouveau devant moi cherchant quelque chose à dire. Je ne voulais pas paraître froide et bête en lui répondant que je ne voulais pas en parler. Je n’étais pas ce genre de fille. Alors je cherchais un nouveau mensonge à raconter.
-Oh euhm… je sais pas… c’est idiot, j’ai peur des fantômes, alors je rêve souvent à ça.
Mais que j’étais idiote! J’aurais pu trouver tellement mieux comme : ma grand-mère était morte ou bien, j’avais laissé tous mes amis à Boston et j’en étais triste (ce qui était d’ailleurs vrai). Mais non, j’avais sorti cette excuse bidon et maintenant j’avais l’aire de la fille qui avait peur de son ombre… Pour ne pas laisser cela trop en suspend, je continuai sur un autre sujet:
- Ouais, le stress et la pression des examens je connais bien, dis-je en riant.
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~] Jeu 5 Mai - 3:21
J’avais légèrement l’impression que justement : ma dernière question était trop indiscrète. Je me mordis la lèvre inférieure. Oups. Boulette. Elle regarde le vide devant elle. Enfin, figurativement, parce qu’il y a bien des choses devant elle, trop pour que je les énumère. Je retiens un soupire. Une question encore de trop Harrisson. Bon, bah, je dois juste garder en tête que ce n’est pas la fin du monde et que ça risque de se rétablir sous peu. C’est pas comme si je l’avais fait par exprès.
-Oh euhm… je sais pas… c’est idiot, j’ai peur des fantômes, alors je rêve souvent à ça.
Les fantômes? Bah, ça nous fait un point commun : moi aussi, je rêve aux morts. Je lui en parle, je lui en parle pas… bah, tant qu’à y être, peut-être que ça va la remettre en confiance et faire passer le froid. Ou encore, ça risque juste de créer un plus grand froid, mais comme on dit : qui ne risque rien, n’a rien!
-Ouais, le stress et la pression des examens je connais bien.
Ouf, le stress. Satané stress oui, quoi que lorsque les examens ne sont pas ton plus grand stress…
-Eh bien, ça nous fait deux points communs. Moi aussi, lorsque j’arrive à dormir, je rêve aux morts… et ça ne fait que me ramener à la réalité qui peut s’avérer effrayante, je l’admets.
Je lui souris doucement. Sourire résigné, mais sourire tout de même.
Je laisse doucement planer le silence. Puis, tout à coup, cet imbécile vient le briser.
-Ne serait-ce pas là deux jeunes gens sans accréditation qui flânent dans une salle publique de l’Université en plein milieu de la nuit?
Je suis très calme, mais j’ai une envie intérieure du plus profond de mon être d’être chiant. Parce qu’après, je m’en fous. Il va faire quoi? Nous foutre des heures de retenue? Ce n’est pas comme si on était au secondaire! Il va appeler des renforts de la sécurité? Il a certainement trop d’orgueil à 35 ans et toutes ces dents pour demander de l’aide afin de gagner une verve verbale contre moi, jeune mec de 18 ans devant une jolie mademoiselle –quoi qu’il la croie rebelle-, sait-on jamais. Oh. Non, ça y est, j’ai trouvé! Il va appeler la police… ouuuh, j’ai peur. Ah non, j’oubliais, la police c’est mon père. Nah, je n’ai plus très peur. Bon, mon père ne travaille pas pour la ville de Montréal –tant mieux, son fond de pension, à lui, il est sécurisé, AHAHAH-, mais il travaille quand même assez étroitement avec les policiers de cette ville. Et puis, le chien de poche doit s’être rendu compte que j’étais parti. Il doit être sur le campus ou à tout le moins, très près. Bon allez, je pense vite, mais c’est quand même le temps de passer à l’action. Désolé maman, mais je vais être chiant. Si tu me regardes de l’au-delà, ferme les yeux et bouche tes oreilles, je t’en prie. Je sais, tu m’as appris que me défouler sur les innocents, ce n’est pas une bonne chose, mais ce n’est pas de ma faute s’il n’est pas futé… Ahahah. Bon, bref, pardonne-moi, mais je me lance malgré le certain regard désapprobateur que tu aurais fait.
-Les frais de scolarité des deux jeunes gens ici présents devraient être assez pour faire fis d’accréditation pour entrer dans leur gym universitaire aux petites heures du matin, parce que 5h, je n’appelle pas ça le milieu de la nuit. Et que les haltères qui sont sorties juste devant nous témoignent du fait que les muscles présents sur les deux corps qui sont les nôtres ne sont pas les objets d’une quelconque période de flânage.
-5h, tu me niaises le jeune?
-Eh ouais, vous deviez être tellement occupé à la tâche que vous avez dû manquer votre pause de 4h.
Ah. Cette joie, je le voyais bouillonner. Je lui montre mon téléphone cellulaire en guise de preuve. Il indique 5h03.
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Sujet: Re: Haltères, mais ne m'altère pas [PV: Effy ~]